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Le Village de Giverny, un charme impressionniste
J’ai le grand plaisir de vous annoncer la parution de mon livre consacré au village de Giverny ! Il vient d’être publié aux éditions Orep et il est disponible sur commande sur le site internet de l’éditeur ou chez votre libraire préféré. On le trouve aussi dans les boutiques des musées de Giverny et de Vernon et chez les libraires de la région.
Le fil conducteur de cette présentation du village cher à Claude Monet est une question que chacun se pose plus ou moins : qu’est-ce qui fait le charme de Giverny ? Pourquoi Monet et tant d’autres artistes à sa suite y ont-ils séjourné et trouvé l’inspiration ? Pour y répondre, j’ai interrogé de nombreux Givernois, et j’ai été surprise par la variété de leurs réponses. J’ai aussi parcouru bien des fois chacune des rues et des sentes du village, essayant de capter un peu de l’essence de Giverny par la photo.
Le livre fait une large part aux jardins et à la peinture, naturellement, avec de nombreuses illustrations puisées dans les oeuvres de la colonie impressionniste. C’était aussi l’occasion de mettre ce lieu unique qu’est l’hôtel Baudy à l’honneur : il fait la couverture du livre.
Sur le plan du contenu, un peu comme pour mon livre Vernon, Saint-Marcel et Giverny, j’ai lu tout ce que j’ai pu trouver sur le village. Le texte est une synthèse de ce que je sais sur le sujet. Pour que cela reste digeste, j’ai ajouté une touche d’humour et de poésie. J’espère que vous aimerez.
Claire Joyes-Toulgouat
Je viens d’apprendre avec une grande tristesse, et tout à fait par hasard, le décès de Claire -Joyes Toulgouat le 17 juin dernier, à l’âge de 81 ans. Claire Joyes était historienne de l’art, givernoise, et l’épouse de Jean-Marie Toulgouat, descendant d’Alice Hoschedé-Monet. Elle s’est éteinte à l’hôpital de Vernon ; ses obsèques ont eu lieu dans le Lot-et-Garonne, à Fréchou.
Si vous vous intéressez à Monet, il y a de grandes chances que vous ayez lu au moins l’un de ses livres. Le plus connu est celui qui regroupe les recettes servies à la table de Monet adaptées par le chef aux 30 étoiles Joël Robuchon, Les Carnets de cuisine de Claude Monet (Chêne). L’ouvrage a été traduit en dix langues et s’est vendu à plus de 600 000 exemplaires. Claire Joyes y retrace en détail la vie dans la maison du Pressoir à l’époque du peintre. Je l’ai lu plusieurs fois, toujours émerveillée par l’intelligence et le style de Claire Joyes, tout autant que par la multitude d’informations dont il regorge. Claire et Jean-Marie avaient pu interroger des personnes qui avaient très bien connu Monet.
Claire Joyes s’est aussi penchée sur l’ambiance du village de Giverny à l’époque de la colonie impressionniste dans Giverny – un village impressionniste au temps de Monet (Flammarion). Et je lui suis reconnaissante d’avoir partagé généreusement les photos de famille dans plusieurs livres sur Monet à Giverny.
En 2009, la Fondation Claude Monet lui avait confié la rédaction de sa nouvelle brochure : Claude Monet à Giverny, la visite et la mémoire des lieux. Son texte a été illustré d’une quarantaine de mes photos, aux côtés de celles du photographe Jean-Marie del Moral. Un honneur.
La Magie de Giverny est paru !
Voilà un livre dont je suis très fière ! Les éditions Orep viennent de publier La Magie de Giverny – Une année dans le jardin de Claude Monet. Il est composé d’une sélection de billets de ce blog que j’ai retravaillés pour restituer l’ambiance du jardin de Monet au fil des saisons. Les tout meilleurs, les plus jolis, ceux qui décrivent le mieux les mini évènements qui jalonnent le passage des semaines. Avec mes photos préférées, soigneusement choisies.
Le passage de l’écran au papier a demandé de l’inventivité à Sophie Youf, la graphiste, pour la mise en page. C’est assez rare pour le souligner, les éditions Orep ont l’habitude de collaborer avec les auteurs tout au long de l’élaboration du livre. Le résultat correspond au projet que l’auteur avait en tête, en mieux. J’aime beaucoup, en particulier, les polices de caractères qu’elle a trouvées, et l’équilibre et la variété dans la succession des pages.
La touche en plus, ce sont les petits dessins qui émaillent le texte. J’en avais envie depuis le début, pour donner au livre de la légèreté et une texture différente de celle des recueils de photos. Mais je ne sais pas dessiner… Sophie a commencé par chercher ce qui existait en ligne ; elle a trouvé des fleurs, des oiseaux, qui restaient assez impersonnels. Cela aurait pu être n’importe où… C’est finalement mon amie Véro Stark, artiste allemande elle aussi envoûtée par Giverny, qui a bien voulu dessiner de nombreux détails du jardin d’après mes photos.
Ce procédé a conféré d’un seul coup beaucoup de véracité aux dessins. J’adore le rendu et la façon dont ils dialoguent avec les textes. On a l’impression d’être dans les jardins un carnet de croquis à la main. « Pour Monet, je suis toujours là ! « m’a dit Véro. Je vous invite à aller admirer sur son site les très beaux pastels qu’elle a faits de Giverny. (en bas de la page, cliquez pour agrandir). Elle a une façon moelleuse de dessiner absolument magnifique. Pendant que vous y serez, jetez aussi un coup d’oeil à ses portraits d’animaux. Un tel talent, ça me scotche.
Ce qui est mieux que le blog aussi, c’est la qualité des photos dans le livre. Elles sont beaucoup plus belles que ce que je vois à l’écran, et ça, c’est une surprise. L’ouvrage est imprimé en France, les presses d’aujourd’hui sont d’une performance inconnue jusque là.
Vous pouvez commander La Magie de Giverny directement aux éditions Orep ou auprès de votre libraire préféré.
Il compte 96 pages et coûte 18 euros. Le site de l’éditeur présente plusieurs doubles pages intérieures en plus de la couverture, et il existe même en anglais. (the website) , not the book so far, unlike Giverny en photos that is bilingual 😉 )
Edit 30 April 2022: The Magic of Giverny is now available! The book has been translated to English!
Quand Aragon revisitait Giverny
Louis Aragon connaissait bien Giverny où il s’était retiré en 1923, suite à une déception amoureuse, pour écrire La Défense de l’Infini. Lors de ce séjour, il avait rendu visite à Monet, âgé de 82 ans.
C’est donc assez naturellement que l’écrivain a situé une partie de son roman Aurélien à Giverny. Dans ce livre rédigé pendant la Seconde Guerre mondiale et publié en 1944, Il fait une description du jardin de Monet, description qui est depuis devenue une référence littéraire :
« Quand elle fut devant le beau jardin que partageait le chemin, elle s’arrêta et regarda à gauche le pont, l’eau, les arbres légers, la tendresse des bourgeons, les plantes aquatiques. Puis se tourna du côté de la maison qu’habitait ce grand vieillard qu’elle avait souvent vu de loin, et dont tout le pays parlait. Celui qui ne pouvait voir les fleurs fanées. Elle vit les fleurs bleues. À leur pied, la terre fraîchement remuée. Des fleurs bleues partout. La petite allée vers la maison. Le gazon clair et d’autres fleurs bleues. […]
La lumière était si belle sur les fleurs… Qu’est-ce que c’était ces fleurs ? On dit qu’il n’y a pas de vraies fleurs bleues. Pourtant… Qui sait s’il les voyait bleues, le grand vieillard, là-dedans. On disait que ses yeux étaient malades. Il pouvait devenir aveugle. Terrible à penser. Un homme dont toute la vie était dans les yeux. Il avait quatre-vingts ans passés. S’il devenait aveugle… On pouvait l’imaginer exigeant encore qu’on arrachât les fleurs avant qu’elles fussent fanées, ces fleurs que de toute façon il ne verrait plus… Les fleurs bleues feraient place à des roses. Puis il y en aurait de blanches. Chaque fois, d’un coup, c’était comme si on repeignait le jardin. »
(LXIII, p. 408)
Selon Céline Cachat dans son essai Aurélien : le kaléidoscope et le mentir-vrai , « l’évocation du jardin de Monet à la fin du chapitre LXIII constitue une retranscription fidèle de l’œuvre du peintre selon le procédé de l’ekphrasis, et en particulier de la série des nymphéas et des ponts japonais ». L’ekphrasis désigne la « narration descriptive d’une oeuvre d’art », un concept qui nous est plus familier que son nom.
« La description évoque quelques détails divers qui disparaissent presque sous la quantité de fleurs que comporte le jardin, analyse Céline Cachat. L’incertitude sur les couleurs de ces fleurs est ici attribuée à la vision défectueuse du peintre, mais en réalité elle reproduit exactement les effets de ses tableaux, où les couleurs sont tellement entremêlées qu’il devient presque impossible de les distinguer. Aragon rend ainsi hommage à Monet, et inscrit son texte dans une tradition instaurée par Proust, qui avait déjà rendu un hommage implicite au peintre dans sa description des jardins de nymphéas sur les bords de la Vivonne :
L’épisode de Giverny est donc loin de la romance bucolique. Son intensité dramatique et sa portée symbolique dans le roman en font un épisode clef qui, tout en renvoyant à un passé réellement vécu par Aragon, rend aussi hommage au grand peintre que fut Monet et à son œuvre qui, dès la fin du XIXe siècle, a annoncé la modernité en peinture. »
Louis Aragon a eu l’occasion de revenir à Giverny en 1976 avec le réalisateur Michel Favart, qui voulait adapter le roman pour la télévision. Mais il n’a pas été possible de tourner les scènes givernoises dans le village de Monet : celui-ci avait trop changé.
Dans le numéro 8/9 de Silex consacré à Aurélien et la télévision, Favart raconte cette visite juste avant la restauration des jardins :
Je sui allé en repérage avec Aragon à Giverny. Je l’ai suivi pendant deux journées à la recherche de ses souvenirs, et il ne reconnaissait plus rien, ou si peu de choses… Aujourd’hui, le chemin creux qui partageait la propriété de Claude Monet s’est élargi en route goudronnée ; là où le jardin du peintre était touffu, sauvage aux dires d’Aragon, il est maintenant bien ordonné et assez pauvre en fleurs… La fameuse grille est d’un vert affreux et il n’était pas question d’avoir l’autorisation de la repeindre… Aragon eut beaucoup de mal à reconnaître dans une grande résidence secondaire le moulin où il avait séjourné et où il a fait vivre Paul Denis et Bérénice : il a fallu le témoignage du fils du propriétaire de l’époque (Vanhoot dans le roman), Monsieur Toulgouat, pour qu’Aragon retrouve les lieux et nous les décrivent tels qu’ils étaient en 1922… Quant à l’île où il s’était baigné comme Paul Denis à l’embouchure de l’Epte, nous l’avons cherchée toute une après-midi, courant à travers champs, pour finalement apprendre qu’elle avait été dynamitée il y a une dizaine d’années pour faciliter le passage des péniches sur la Seine.
J’imagine que l’expérience a dû être un peu douloureuse pour Aragon. Mais je dois dire que je ne suis pas surprise de sa mésaventure. Car le Giverny qu’il décrit de mémoire dans les années quarante, vingt ans après y avoir séjourné, ne ressemble guère, lui non plus, au Giverny réel. Sa mémoire avait sans doute passablement transposé les lieux.
Les décors du film ont été reconstitués sur un bras de la Charente, le long d’un chemin creux. Pour l’anecdote, c’est le tout jeune et très beau Bernard Henri-Lévy qui avait été choisi pour le rôle du poète romantique Paul Denis. Il avait même accepté de tourner nu, ce qui suscita une certaine émotion lors de la diffusion du film à la télévision.
« Giverny en photos » est paru !
Je viens de recevoir mes exemplaires auteur… Tada !
Tout juste sorti de presse, voici Giverny en photos, publié par les éditions Orep.
C’est un livre de 288 pages constitué de photos et rien que de photos ! Ou presque : quelques paragraphes d’explication au début, de temps en temps une citation en français et en anglais, et c’est tout pour le texte.
J’ai pris grand soin à sélectionner ces vues de Giverny de façon à ce qu’elles racontent quelque chose, même sans mots. La beauté des jardins de Monet à travers les heures et les saisons, leurs lumières changeantes, la coquette maison du peintre et de sa famille… Une cinquantaine de clichés sont consacrés au village lui-même.
Cela n’a pas été une mince affaire de fouiller parmi les quelque 120 000 photos que j’ai faites à Giverny au cours des dix dernières années. Ce sont mes préférées, les plus fidèles à l’esprit des lieux. Elles ont été superbement mises en page par la graphiste Sophie Youf. J’adore le résultat.
Et je suis fière que mon cher Giverny s’inscrive dans la collection de recueils de photos des éditions Orep, qui compte déjà des ouvrages tous plus beaux les uns que les autres : le Mont Saint-Michel, les châteaux de la Loire, la Seine-Maritime, l’Orne, le Cotentin, les îles Chausey… tous à 15 euros.
Giverny en photos est déjà disponible chez votre libraire préféré, vous savez, celui qui est prêt à vous commander tous les livres de la terre, celui qui vous donne l’occasion de sortir de chez vous et d’échanger quelques mots avec quelqu’un d’adorable… En plein confinement, que c’est bon…
Visite « Nymphéas noirs »
Vous avez aimé Nymphéas noirs, le roman de Michel Bussi qui se passe à Giverny ? Les 18 juillet, 22 août, 23 août et 12 septembre 2020 à 15h, je vous propose une visite guidée sur les lieux mêmes de l’histoire.
Michel Bussi est géographe, il aime décrire avec précision les sites où se déroule son histoire. Mais il prend aussi quelques libertés pour les besoins du récit. Entre réalité et fiction, nous découvrirons le Giverny de Nymphéas noirs.
RV parking le Verger devant l’office de tourisme. 15 euros.
Réservation en suivant ce lien :
https://guidesdenormandie.fr/evenement/le-giverny-de-nympheas-noirs-4/
Giverny 365 fleurs
Si vous avez toujours rêvé de connaître le nom des fleurs qui poussent à Giverny, voici un calendrier perpétuel qui devrait vous plaire. "Giverny 365 fleurs " présente chaque jour une nouvelle fleur de Giverny, avec son nom botanique, son nom en français et en anglais, et la date de la photo comme indication de la période de floraison.
Toutes les photos ont été prises dans les jardins de Claude Monet. Quand c'était possible j'ai préféré les photos où on reconnaît les lieux, comme sur celle de la couverture. Cela donne à ces portraits de fleurs un certain charme différent d'une encyclopédie.
J'ai passé plusieurs mois à identifier les fleurs, avec l'aide des jardiniers de Giverny. Parfois nous avons réussi à aller jusqu'au nom commercial du cultivar, mais pas toujours. En cas de doute sur la variété nous avons préféré n'indiquer que le nom de l'espèce.
Pour la présentation, Giverny 365 fleurs est le frère jumeau de Giverny 365 photos, publié en 2015. Même format et même prix de vente de 19 euros.
Si vous souhaitez commander l'un ou l'autre, la livraison est gratuite jusqu'au 1er août 2017 pour les lecteurs du blog. Il vous suffit de me laisser un commentaire et je prendrai contact avec vous.
Giverny 365 Photos
J'ai le grand plaisir de vous présenter le calendrier perpétuel "Giverny 365 Photos".
J'espère qu'il vous plaira. J'ai mis tout mon coeur à sélectionner mes plus belles photos des jardins de Claude Monet et de sa maison pour rendre hommage à ce lieu merveilleux.
Giverny selon Stephen Shore
The Gardens at Giverny, A View of Monet's World by Stephen Shore, ed. Aperture
L'exposition qui vient de s'achever au musée des impressionnismes Giverny a permis de redécouvrir le travail de Stephen Shore. A la demande du Metropolitan Museum of New York, ce photographe américain était venu faire des photos de Giverny au moment de la restauration du jardin de Claude Monet en septembre 1977 et peu après sa réouverture en 1981 et 82. Cette campagne photographique avait fait l'objet d'un livre, l'un des tous premiers sur le jardin.
Claude Monet à Giverny
La Fondation Claude Monet vient de publier une toute nouvelle mouture de son best-seller incontesté, la brochure qui présente la maison et les jardins de Monet à Giverny. Elle s’intitule « Claude Monet à Giverny, la visite et la mémoire des lieux ».
L’ouvrage en est à sa troisième édition. La toute première, « Une visite à Giverny », était signée Gérald van der Kemp, le directeur à qui l’on doit la restauration de la propriété de Monet, ce qui en faisait un témoignage précieux. Son épouse avait réalisé l’édition suivante.
Comme le temps passe, le moment était venu de rafraîchir la publication. Cette fois-ci, c’est Claire Joyes, Givernoise, liée à la famille Monet, et spécialiste du peintre, qui a rédigé les textes, d’une plume dynamique et vivante.
L’iconographie a aussi été repensée, avec beaucoup d’images d’archives, de tableaux, et bien sûr des photos du jardin et de la maison.
En complément des vues du photographe Jean-Marie del Moral, j’ai la joie d’avoir apporté ma contribution à cette nouvelle édition en fournissant 42 photos !
Voir son travail imprimé est un moment émouvant pour tout auteur, mais surtout, je suis heureuse de participer par le biais d’un livre à la diffusion de l’image de la Fondation Monet. C’est une action qui me tient à coeur depuis quinze ans, au moyen d’internet jusqu’à présent.
J’aime les livres, cela me fait plaisir d’imaginer celui-ci, traduit en quatre langues, présent sur les tables de nuit ou les étagères de Lille à Marseille, de New-York à Tokyo, de Montréal à Berlin. Et de toucher des personnes qui, peut-être ne surfent pas, afin de partager avec elles mon amour pour ce petit coin de nature et de beauté pure.
Claude Monet à Giverny, la visite et la mémoire des lieux, Claire Joyes, éditions Claude Monet Giverny. 80 pages, 9 euros.
Monet derrière les volets verts
L’idée était de faire une sorte de coffret cadeau, comme cela a fait fureur à Noël dernier : un livre, en guise d’écrin, accompagne un DVD sur Claude Monet à Giverny.
Le réalisateur Olivier Duhamel est passionné par les ambiances que dégagent les maisons où des artistes ont vécu longuement, et qui sont comme imprégnées de leur présence. Il a voulu restituer l’atmosphère d’une journée à Giverny dans la propriété de Monet.
Le tournage a eu lieu en 2008 à différentes saisons. Le film, un documentaire-fiction, mêle un peu bizarrement des reconstitutions dans lesquelles des acteurs interprètent Monet (frappant de ressemblance !) ou Blanche, et des interviews de personnalités telles que le chef jardinier Gilbert Vahé et l’écrivain historienne d’art Claire Joyes, comme toujours très intéressantes.
Par petites touches, comme autant d’impressions, on entre donc dans le quotidien de la famille Monet. Pour les habitués du musée, c’est étonnant de voir la maison aux volets verts reprendre vie à la faveur du film.
Le rythme lent laisse le temps d’admirer les très belles images du jardin et de l’intérieur de la maison tournées par Stéphane L’Hôte. Il y a bien quelques longueurs – je ne m’explique pas, par exemple, les plans sur les tapis de la maison, qui ne doivent rien à Monet mais sont là pour protéger les planchers du piétinement des visiteurs – mais l’atmosphère sereine des lieux est bien rendue.
Le livre écrit par Grégoire Mabille, bien fait et d’une lecture aisée, permettra à votre belle-soeur de mettre tout de suite le nez dans son cadeau. Elle risque fort, après avoir vu aussi le film, d’avoir une irrépressible envie de venir ou de revenir à Giverny.
Linnea
Si vous vous intéressez à Monet, il y a de bonnes chances pour que vous ayez lu ce livre. C’est sans doute le plus vendu parmi les centaines à parler du peintre, traduit en japonais et en bien d’autres langues. Il existe même en suédois et pour cause : il a été écrit par une Suédoise.
Le titre de l’édition française est « Le jardin de Monet » (par Christina Björk et Lena Anderson, Ed. Casterman).
L’héroïne de ce livre pour enfants s’appelle Pomme, rebaptisée Linnea dans les éditions étrangères, clin d’oeil au grand Linné, le savant suédois à qui nous devons la classification systématique du vivant dans une nomenclature binominale.
On ne devient pas best-seller par hasard. Il faut des qualités qui plaisent à un large public, et ce petit livre en est plein. La mise en page mêle reproductions d’oeuvres, photos d’archives, et des dessins à l’aquarelle qui pétillent de gaieté.
L’histoire est bien faite pour que les jeunes lecteurs s’identifient et se projettent : elle raconte le voyage d’une petite fille qui se rend à Paris et à Giverny sur les traces de Claude Monet.
Le texte (53 pages) regorge de détails, dans une volonté de le rendre à la fois vivant, précis et instructif. Il est supposé écrit par la petite fille mais s’adresse à de bons lecteurs, avec des locutions comme « sous l’impulsion de Monet » ou « c’est la lumière du soleil qui déterminait l’apparence des choses ». Cela au milieu de notations très justes comme « Il est étrange de voir en réalité des choses auxquelles on a longtemps rêvé. Elles sont presque toujours si différentes. »
Voilà, c’est un petit livre plein de charme, qui se décline aujourd’hui en vidéo, en cartes postales et en produits dérivés divers. J’ai même aperçu une petite fille déguisée en Linnéa ce printemps dans les jardins de Monet !
Les carnets de cuisine de Monet
Le plus difficile, dans la préparation quotidienne des repas, c’est de trouver l’idée. Pour renouveler mon inspiration, j’ai relu Les Carnets de cuisine de Monet (Claire Joyes, Editions du Chêne).
J’avais oublié qu’il y avait une telle quantité de recettes. Monet et Alice étaient de fins gourmets, compilateurs de recettes des plus simples aux plus sophistiquées. Quand ils appréciaient un plat au restaurant, ils demandaient au chef de leur en expliquer la préparation, en toute simplicité.
Et comme tout le monde, leurs amis leur livraient les secrets de leurs casseroles. Ce qui donne « Recette de girolles (Mallarmé) » et « Bouilllabaisse de morue (Cézanne) ». Le rapprochement des termes de cuisine et du nom de ces maîtres de la littérature ou de la peinture tient de l’oxymore, mais en même temps les rend plus humains.
Que mangeait-on chez les Monet ? On peut s’imaginer les menus quotidiens et surtout festifs en parcourant l’index du livre de cuisine. 11 recettes de poulet, en saison du gibier, 25 recettes de poissons et crustacés (coquilles Saint-Jacques, homards, soles, excusez du peu…). Et puis des bananes en gratin ou en glace, de la « crème somptueuse », des conserves de cerises…
Joël Robuchon, qui a préfacé l’ouvrage, affirme que les recettes sont faisables, mais certaines vraiment difficiles. Le grand chef a vérifié que leur exécution ne posait plus de problème, les textes ont été un peu adaptés, ce que je regrette. On s’en aperçoit quand on les compare aux photos de recettes tirées des carnets, beaucoup plus émouvantes. Une main sans doute féminine s’est appliquée à consigner à l’encre violette les détails de préparation d’un plat apprécié. Peut-être cette page a-t-elle été lue maintes et maintes fois, peut-être pas, oubliée sitôt que notée.
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