
Avec ses couleurs terreuses, ce n’est pas lui qu’on remarque en premier : un lévrier s’est glissé dans le tableau préparatoire pour Le Déjeuner sur l’herbe du musée Pouchkine, venu à Paris (Vuitton) en 2016. Sa tête « ressemble d’une manière frappante à l’un des deux lévriers du comte de Choiseul », note Géraldine Lefèbvre dans son enquête autour de la tête de lévrier peinte par Monet. Le museau tourné vers les délicieuses victuailles qui s’amoncellent sur la nappe blanche, son attitude rappelle celle du chien du Trophée de chasse attiré par l’odeur du gibier.

Dans la toile du musée Pouchkine, Monet a placé le chien dans une position centrale au premier plan. Sa petite taille est idéale pour refermer le cercle autour de la nappe. Mais le peintre s’est ravisé. Le chien a disparu des fragments de la toile définitive inachevée du musée d’Orsay (ci-dessous). Il est remplacé par une tache de soleil éblouissante, qui met l’accent sur ce qui a le plus d’importance pour Monet dans ce tableau : l’étude de la lumière filtrant à travers les feuillages.

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