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Le pichet vert

Le pichet vert
Blanche Hoschedé-Monet, Nature morte aux chrysanthèmes, Collection particulière

Avec ses chrysanthèmes et ses pommes, voici une nature morte de saison, qui célèbre la beauté de l’automne à travers ses plus belles fleurs et l’abondance de ses fruits.

On reconnaît bien la patte de Blanche Hoschedé-Monet dans le léger flou qu’elle donne aux choses, et son goût pour les compositions presque monochromes déjà observé dans La Salle à manger de Monet à Giverny.

Où se trouve-t-elle ? Aucune pièce de la maison de Monet ne possède cette vitrine qu’on aperçoit à l’arrière-plan. Blanche est peut-être dans le deuxième atelier ? Après tout, ce serait un endroit approprié pour faire de la peinture.

Si j’ai du mal à identifier le lieu, en revanche j’ai tout de suite reconnu le pichet qui fait office de vase. Les visiteurs de Giverny peuvent le voir dans le salon-atelier de la maison :

Le pichet vert

Sa couleur verte marbrée de jaune et son anse en flèche en font un objet unique et caractéristique.

Le pichet vert

Le voici un autre jour, tourné dans l’autre sens, celui du tableau de Blanche. Elle aimait tellement ce broc et ses couleurs incertaines qu’elle l’a utilisé pour une autre toile :

Le pichet vert
Blanche Hoschedé-Monet, Les Mufliers, collection particulière

Cette fois, on repère au premier coup d’oeil qu’on se trouve dans le salon bleu, devant le buffet qui sert de bibliothèque. En revanche, l’identification des fleurs est moins facile. Je penche pour un beau bouquet de mufliers, ou gueules de loup si vous préférez, pour fêter l’été. Qu’en pensez-vous ?

J’ai du bon tabac

J'ai du bon tabac
Blanche Hoschedé-Monet, La Salle à manger de Monet à Giverny (Le thé) 1947, Huile sur toile – Musée des Impressionismes Giverny

Cette nature morte de Blanche Hoschedé-Monet peinte l’année de sa mort révèle tout le talent de la belle-fille de Claude Monet. Installée dans la salle à manger de Giverny bien connue pour ses tons de jaune de chrome sur les murs et le mobilier, Blanche joue sur toute la gamme des jaunes : jaune d’or de la théière, jaune plus acidulé de la tasse, jaune presque orangé du citron, jaunes pâle et soutenu des jonquilles, et même jaune d’une fleur indéfinie flottant dans une coupelle à l’arrière-plan. J’imagine des primevères ou des pensées, vu la saison.

En contrepoint, deux notes de vert : le vase à col étroit des jonquilles, et un objet arrondi à l’arrière-plan, qu’on peut toujours voir dans la salle à manger de Giverny. Blanche en a exagéré la couleur, car voici à quoi ce pot ressemble :

J'ai du bon tabac

On ignore si Monet se servait vraiment de ce pot à tabac. C’est une oeuvre de Jean Renoir, le fils aîné de Pierre-Auguste Renoir, l’ami de Monet. Jean Renoir, avant de se consacrer au cinéma, a exercé pendant un temps comme céramiste, encouragé dans cette voie par son père. Le pot offert à Monet est signé Renoir au-dessous.

Quant au vase des jonquilles, je crois le reconnaître dans celui qui se trouve exposé dans le premier atelier sur le bureau de Monet :

J'ai du bon tabac

Et n’est-ce pas le même vase qui se trouve sur le lambris dans la photo de Monet à son bureau ?

Enfin, il me semble reconnaître dans le cadre accroché au mur l’estampe suivante, qui se trouve maintenant dans l’escalier :

J'ai du bon tabac

C’est une oeuvre de Kuniyoshi Utagawa qui nous montre une petite famille saisie sur le vif dans une attitude de la vie quotidienne, ce qui était bien fait pour plaire à Claude Monet.

La cruche verte

La cruche verte
Blanche Hoschedé-Monet, Composition au potiron et à la cruche verte, 1930, huile sur toile 54 x 73 cm, Musée de Montgeron

Dans cette vibrante nature morte, Blanche Monet associe les produits de l’automne : pommes et courge, à une cruche ornée de coulures vertes.

La dénomination des tableaux, en particulier des natures mortes, pose parfois question. Je ne suis pas sûre que cette composition nous présente un potiron, que je me figure plutôt rond et côtelé, mais il s’agit bien d’une cruche et non d’un broc ou d’un pichet. La particularité de la cruche est d’être en terre cuite et de posséder une anse qui en facilite le transport.

Courge et cruche ! Deux objets rebondis et supposés creux, comme le serait prétendûment le crâne des personnes à qui on jetait autrefois ces mots à la tête. Je crois que l’insulte est devenue assez désuète et ne s’emploie plus guère que contre soi-même, par dérision.

Et si nous mangeons toujours courges et potirons, l’usage de la cruche se fait rare depuis l’installation de l’eau courante.

La cruche verte

Les Monet se servaient-ils de leurs cruches, ou les gardaient-ils pour leur valeur décorative ?
La maison de Claude Monet à Giverny conserve non seulement les objets qui ont appartenu au peintre, mais aussi ceux qui ont servi de modèle à sa belle-fille. Le petit cruchon du tableau est présenté dans l’épicerie en compagnie de deux autres plus grands d’un vert pâle et uni.

Le regard de Blanche

Le regard de Blanche
Blanche Hoschedé-Monet, Le jardin et la maison de Monet à Giverny, l’allée des rosiers.
Non daté, huile sur toile, 72×43 cm. Musée des Augustins, Toulouse (don de Robert Piguet)

On a l’impression de connaître le jardin de Claude Monet par coeur tellement il l’a peint, mais c’est une impression trompeuse. Sa prédilection pour quelques motifs inlassablement répétés nous en donne une image lacunaire. Blanche Hoschedé-Monet, la belle-fille du peintre, en peignant le même jardin, arrive ainsi à nous surprendre et nous ravir, par la beauté plastique de ses toiles autant que par leur valeur documentaire.

Voici par exemple la grande allée telle que la voient et la photographient encore les visiteurs, une vue que Monet ne nous livre que déformée par la cataracte. Finesse des couleurs, vibration de la touche impressionniste, sujet familier : l’élève rend ici un bel hommage au maître.

Blanche ne datait pas ses toiles, il nous faut donc nous livrer à des conjectures. La maison a été agrandie à gauche à sa taille définitive, les épicéas ont disparu de l’allée : on peut supposer que l’oeuvre est peinte après la mort de Monet, quand Blanche reprend les pinceaux et que le chef-jardinier est toujours là pour entretenir le jardin à la façon de Monet. Eclatante beauté de cette grande allée au début de l’automne, alors que la colline (celle du belvédère) a roussi de sécheresse et que la vigne vierge pare de tons rouille les murs de la maison.

Les vagues de capucines lèchent le sable de l’allée, mais derrière elles, les massifs de fleurs très hautes que Monet aimait sont plus difficile à identifier. Des asters ? des anémones du Japon ? des dahlias ?

A l’arrière-plan, les deux ifs qui montent toujours la garde devant la maison ont déjà une taille imposante. Devant eux se dessine la masse plus claire d’un arceau de rosiers grimpants. Le détail le plus curieux, c’est l’arceau interrompu, à gauche. Pourquoi Blanche n’a-t-elle fait qu’ébaucher son départ, sans lui faire enjamber l’allée ? Peint-elle ce qu’elle voit, et dans ce cas que voit-elle ? Un arceau cassé ou un tronc tellement couvert de végétation qu’elle déborde ? Ou bien au contraire l’artiste se permet-elle de prendre des libertés avec le réel, une démarche bien loin de l’impressionnisme ?

Exposition Blanche Hoschedé-Monet à Vernon

ffiche de l'exposition Blanche Hoschedé Monet à Vernon

Elle aurait pu se prénommer Rose, ou Violette, ce fut Blanche. Une couleur. La belle-fille de Monet, Blanche Hoschedé, est devenue Blanche Monet en épousant le fils du peintre Jean. Comme artiste, elle préférait utiliser son nom de jeune fille, parfois suivi de celui de Monet. 

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Blanche Monet et Georges Clemenceau

blanche-monet-et-clemenceau

Cette femme qui caresse doucement l'âne sans se soucier du photographe ni du Père la Victoire, c'est Blanche Monet, l'épouse de Jean Monet, fils de Claude.

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La chambre de Blanche

Chambre de Blanche Hoschedé Monet, Giverny A l’étage de la maison de Monet à Giverny, une chambre vient d’être ouverte cette année. En plus de celles de Claude et d’Alice, que l’on traverse, le public peut embrasser du regard le petit univers intime de Blanche Hoschedé-Monet, la belle-fille de Monet la plus proche du peintre.
C’est un très joli travail de restitution qui a été fait à partir des éléments de mobilier déjà présents dans la maison. Le lit, le chevet et la commode sont ceux de Blanche, et des objets de décoration chinés avec soin reconstituent l’ambiance qui pouvait être celle de la chambre au début du 20e siècle.
Blanche était peintre. L’une de ses plus belles oeuvres, une Meule, effet de neige peinte à l’époque où Monet exécutait les siennes, est accrochée au mur. C’est un don de la famille Durand-Ruel fait à l’ouverture de la Fondation Monet. Ce tableau était il y a quelques années présenté dans la chambre de Monet.
D’autres oeuvres authentiques ornent les murs : face au lit, un très beau Manzana-Pissarro représentant une femme et son enfant, et dans un cadre ovale, le portrait d’un enfant signé Henri-Frédéric Schopin, qui comme vous le savez est un peintre.
La petite nature morte à droite de la cheminée est une copie d’une toile de Blanche qu’on peut voir au musée des impressionnismes de Giverny. De nombreuses photos de Blanche complètent l’ensemble.
Avec son pot de fleur sur l’appui de la fenêtre, la chambre a l’air habitée. Cette restitution est un bel hommage à l’ange bleu. De là où elle est, maintenant qu’elle est vraiment devenue un ange, je suis sûre qu’elle en est très heureuse. Il y a comme une joie qui flotte dans cette pièce, cela ne peut être qu’elle venue voleter par là, et qui se réjouit.

Meules en hiver

Meules en hiverAvec beaucoup d’à-propos, le musée de Vernon a choisi ces « Meules en hiver » de Blanche Hoschedé – Monet pour illustrer sa carte de voeux.
La toile vient d’entrer en 2009 dans les collections du musée. La vue est prise à Giverny, où Blanche a peint plusieurs fois le motif rendu célèbre par son beau-père. Une autre de ses meules, magnifique, est exposée dans la chambre de Claude Monet à Giverny.
Comme toujours la photo est loin d’avoir la luminosité de l’original, où, par contraste avec les tons terreux des meules de blé, Blanche exprime toute la maîtrise de son art dans la vibration du ciel et du sol enneigé.

Cette belle oeuvre est l’un des fleurons de l’exposition qui débutera le 15 janvier 2010 au musée de Vernon, et qui présente les acquisitions rendues possible grâce à l’association des Amis du musée (jusqu’au 28 février).
En parallèle, une exposition de photos de Jean Calan, « Sources », promet de belles images ((jusqu’au 28 février aussi).
Et le 29 janvier, une troisième expo s’ouvrira, « Contre vents et marées ou l’histoire des souffleries du LRBA ». (jusqu’au 14 mars).
Tout cela permettra de patienter jusqu’au printemps. Le musée de Vernon participe au Festival Normandie Impressionniste avec une expo sur le thème de « La Seine au fil des peintres, de Boudin à Vallotton », du 9 avril au 25 juillet.
En fin de saison, on reverra des photos anciennes grâce à « Une campagne photographique dans l’Eure au temps de l’impressionnisme, échos contemporains avec Georges Rousse ». (du 7 août au 7 novembre 2010). Voilà beaucoup de bonnes raisons de venir et revenir dans ce merveilleux petit musée de Vernon !

Portrait de jeunesse de Blanche Hoschedé

Portrait de jeunesse de Blanche Hoschedé, par Claude Monet, 1880Avec son visage rond, son doux sourire, on dirait un peu un Renoir. Cette fillette à l’air pensif, c’est Blanche Hoschedé. Elle est la deuxième fille d’Alice Hoschedé, qui va devenir la deuxième femme de Claude Monet.
Le portrait aurait été peint à l’époque où les Monet et les Hoschedé vivaient ensemble à Vétheuil, mais il n’est pas daté.
S’il faut en croire sa soeur Germaine, Blanche Hoschedé a quatorze ou quinze ans quand elle pose pour son futur beau-père Claude Monet. ll me semble qu’elle en paraît moins. Peu importe.
Toute la bonté de Blanche se révèle dans ce regard. Monet lui a fait un visage de vierge Marie, avec cet air de voir à l’intérieur, de savoir d’avance ce qui va se passer, et d’accepter.
L’oeil s’arrête un instant aux détails du portrait, à ce chapeau vif qui ne l’embellit guère, aux couleurs layette de la robe, au quadrillage qui matérialise l’arrière-plan. Mais il n’en finit pas d’interroger l’expression du visage de Blanche.
Ce portrait est resté dans la collection personnelle de Blanche jusqu’à sa mort en 1947. Elle l’a légué à l’Etat, qui l’a placé en dépôt au musée des Beaux-Arts de Rouen, une ville où Blanche Hoschedé Monet a vécu plusieurs années et où elle a acquis une certaine notoriété en tant que peintre.

Suzanne et Blanche Hoschedé

Dans le marais de Giverny, Suzanne lisant et Blanche peignant, par Claude Monet, 1887, Los Angeles County Museum of ArtBlanche Hoschedé a 22 ans quand son beau-père Claude Monet la représente occupée à peindre à ses côtés dans les marais de Giverny. (Dans le marais de Giverny, Suzanne lisant et Blanche peignant, par Claude Monet, 1887, Los Angeles County Museum of Art)
Des quatre filles d’Alice, Blanche est la seule qui s’adonne, avec talent d’ailleurs, à la peinture. En cette fin de 19e siècle, c’est un passe-temps bien vu pour les jeunes filles de bonne famille, qui sont encouragées à dessiner et faire de l’aquarelle tout autant qu’à jouer du piano ou chanter.
Blanche préfère l’huile sur toile, comme Monet. Elle voue une admiration sans borne au peintre qu’elle accompagne fréquemment sur le motif. On retrouve dans l’oeuvre de Blanche de nombreuses toiles représentant les mêmes sujets que Monet, peints sans doute les mêmes jours. Quelquefois, la similitude de facture est frappante, au point que même des spécialistes de Monet épiloguent sur la paternité des oeuvres non signées.
C’est l’été : jupe blanche et corsage bleu, un petit chapeau de paille sur la tête, la silhouette claire de Blanche tranche sur le fond de verdure. L’arrière-plan est traité en bandes parallèles horizontales, vert de l’herbe dans laquelle Suzanne est assise, beige-rosé des roseaux, vert acide des buissons, feuillage des peupliers masquant à demi le ciel. Les troncs des arbres recoupent ces bandes horizontales en minces lignes presque verticales.
A l’intérieur du rectangle de la toile, les silhouettes des deux soeurs créent un autre rectangle, plus petit. Il attire l’oeil vers le centre de l’oeuvre, vers le chevalet sur lequel est posé le tableau que Blanche est en train de peindre.
Nous ne le voyons pas, pas plus que nous ne voyons ce que Blanche regarde sur la gauche de la toile de Monet, hors champ. Nous ne croisons pas non plus le regard de Suzanne plongée dans son livre. Les trois protagonistes sont absorbés par leur tâche ou feignent de l’être, donnant l’image d’un après-midi de calme loisir. Mais les deux jeunes filles savent qu’elles posent, et que leur rôle de modèle est peut-être le plus important de tous.

Les pinceaux de Monet

Monet peignant sans son atelierC’est un bruit recueilli par Benoît Cottereau, auteur des « Coquelicots de la Libération ».
Dans ce livre consacré aux combats pour la Libération de Giverny en août 1944, l’historien rapporte une rumeur à laquelle il semble ajouter une certaine foi : Blanche Hoschedé-Monet, la belle-fille de Claude Monet, « aurait fait cadeau de quelques pinceaux du Maître aux officiers anglais libérateurs de Giverny.« 
Même si les preuves manquent, je ne suis pas loin de penser que c’est vrai. C’est tellement dans la manière de Blanche.
En 1944, Blanche habite toujours la maison de Monet, décédé depuis 1926. Elle est la gardienne de sa mémoire, entretenant comme elle le peut la vaste propriété, qui a réussi à éviter l’occupation par les troupes allemandes.
Mais les biens sur lesquels Blanche veille ne lui appartiennent pas. Maison, collections et fond d’atelier sont la propriété de Michel, l’unique fils survivant de Monet.
Il semble attesté que des officiers britanniques ont logé dans la demeure après la Libération. Alors voici le beau geste de reconnaissance de la fille spirituelle de Monet. Portée par la joie de la Libération, elle donne des pinceaux, objets suprêmement symboliques mais qui n’entament pas l’héritage de Michel.

L’ange bleu

L'ange bleuVoici le vrai visage d’un ange. Non, non, pas celui de la rêveuse Lily Butler ! Celui tout sourire de Blanche Hoschedé-Monet, au premier plan.
Elle est entourée à gauche par Monet, à droite par Clemenceau.
C’est Georges Clemenceau qui l’a élevée au titre d’ange, et même d’archange, pas moins. Le plus souvent, quand il écrit à son vieil ami Monet, il termine par un mot gentil pour Blanche en l’appelant l’ange bleu. Car « faut-il qu’elle en ait du bleu dans l’âme pour compenser le bitume de Claude Monet » ! Une petite raillerie affectueuse comme sa correspondance avec le peintre en est pleine. Impossible de ne pas rire aux éclats devant sa verve. Impossible, en lisant ses lettres, de ne pas aimer ce grand homme si plein d’amicale sollicitude.
Donc Blanche est un ange. Parce qu’elle est toute entière dévouée à Monet, dont elle s’occupe avec abnégation pendant les dernières années de sa vie. Sa dévotion au peintre dure depuis toujours. Elle a fait sa connaissance quand elle était petite, quand Monet est venu peindre dans le château de ses parents Ernest et Alice Hoschedé à Montgeron, ou peut-être même avant, au parc Monceau à Paris.
Et puis Ernest a fait faillite, Alice l’a quitté pour Monet, les six enfants ont suivi leur mère.
Dotée d’un joli talent de peintre, Blanche se lance aux côtés de Monet, qui l’encourage à peindre mais ne lui donne pas de leçons. Elle est la seule dont il tolère la compagnie quand il travaille.
On ne sait s’il faut plaindre Blanche ou l’envier. Elle est de ces femmes qui vivent toute leur vie dans l’ombre des hommes, situation banale à la fin du 19e siècle. Ce qui donne envie de la plaindre, c’est son histoire d’amour contrariée avec le peintre américain John Leslie Breck. Breck, qui séjourne plusieurs années de suite à Giverny, est ami des Monet. Jusqu’à ce qu’il tombe amoureux de Blanche. Beau-papa Monet en est bouleversé et furieux. Il oblige les jeunes gens à rompre. L’idée que sa chère Blanche pourrait partir aux Etats-Unis lui est insupportable. Face à cette tyrannie, Blanche plie. A la place de Breck, elle va épouser son presque frère, Jean Monet, le fils du peintre avec Camille Doncieux. Par ce mariage, elle devient doublement la belle-fille de Monet.
Mais on est tenté aussi d’envier Blanche. Rares sont les personnes qui ont été aussi proches du père de l’impressionnisme. Elle semble en communion avec lui. « Elle aimait tout ce qu’il aimait », dira d’elle son frère Jean-Pierre Hoschedé. Même la salade couverte de poivre. Même peindre en plein air quand il gèle. La compagnie quotidienne de Monet lui a sans doute permis de donner le meilleur d’elle-même en peinture. La Meule à Giverny, effet de neige conservée dans la chambre de Monet à Giverny témoigne tout à la fois de son talent personnel et de son inaltérable amour filial.


Cher lecteur, ces textes et ces photos ne sont pas libres de droits.
Merci de respecter mon travail en ne les copiant pas sans mon accord.
Ariane.

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