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Portrait de Mademoiselle Bonnet

Claude Monet, Portrait de Mademoiselle Bonnet, 1873, Barnes Foundation, Philadelphia

La présence d’un petit chien aux côtés de cette fillette m’offre un prétexte pour évoquer cet étonnant Portrait de Mlle Bonnet, que la fondation Barnes appelle Girl with Dog. La toile est présentée à Philadelphie dans l’accrochage de 1951 décidé par Barnes lui-même. Le philanthrope attachait une grande importance à l’éducation à l’art des adultes comme des enfants. C’est peut-être ce qui lui a fait choisir ce tableau : des jeunes seraient à même de s’identifier à cette petite, et de là, découvrir le mouvement impressionniste avec ses touches rapides et visibles, ses couleurs claires, son goût pour le plein air.

Monet date souvent ses toiles, mais pas toujours. Ici, la date bien lisible qui précède la signature sera utile aux propriétaires du portrait pour se souvenir de l’âge de la fillette.

Selon le catalogue raisonné, Monet représente donc une certaine Mlle Bonnet. En 1873, le peintre séjourne à Argenteuil. Wildenstein note qu’une Mme Bonnet y dirige alors une école privée et que toutes deux pourraient avoir un lien de parenté, la première étant possiblement la fille ou la petite-fille de la seconde. Pourquoi pas ? On imagine bien notre Monet, toujours aux abois, réalisant un tableau pour s’acquitter des frais de scolarité du petit Jean.

La tâche ne devait guère l’amuser. On ressent une hâte d’en finir dans l’exécution rapide de la robe, de l’herbe, du petit chien. Ou bien est-ce la petite chérie qui trouve le temps long et pousse le peintre à écourter la séance ? Monet la garde debout. Rester immobile de longs quarts d’heure devait paraître fatigant et bien ennuyeux à l’enfant.

C’est une demoiselle de bonne famille. Elle est coiffée d’un chapeau. Elle porte une robe à rayures et boutons bleus qu’un jupon fait gonfler. La tenue est assez courte pour dévoiler des bottines à talons et leurs rangées de boutons.

On a un peu pitié d’elle. Le courant n’a pas l’air de trop bien passer entre ces deux-là, pourtant Monet aime bien les enfants. Finalement, le plus joli, le plus attirant dans ce tableau, c’est la langue rose du chemin ensoleillé, presque au centre de la composition, qui donne envie de courir et de disparaître derrière les buissons.


Un commentaire

  1. Une bien jolie jeune fille élégante qui peut-être effectivement trouve le temps un peu long,rester immobile de longs moments ne doit pas être évident surtout à son âge!!!

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