
Faut-il ou non accepter les fleurs sauvages dans un jardin ? Et surtout : lesquelles bichonner, et lesquelles bannir ?
Il m’a fallu du temps pour comprendre que les petites fleurs blanches ci-dessus, qui ensoleillent les massifs de Giverny dès le mois de juin, n’étaient pas des asters précoces mais des érigerons. Je pense qu’il s’agit ici d’Erigeron annuus. Chez Monet l’érigeron, alias vergerette, est planté pour apporter une touche de couleur claire dans certains massifs. Les jardiniers l’ont à l’oeil afin qu’il n’aille pas se répandre à tort et à travers aux alentours.
En ce moment, les érigerons sont partout le long des routes et des chemins, car ils sont bien décidés à coloniser toutes les terres colonisables. Surtout le redoutable Erigeron canadensis. Juste retour des choses, puisqu’il provient du Canada, une terre que les Européens sont allés coloniser il y a quelques siècles. Il est devenu résistant au glyphosate, un cauchemar pour les agriculteurs, et dans le canton de Fribourg, en Suisse, les citoyens sont invités à faire preuve de civisme en l’arrachant sans pitié.

Si certaines vergerettes se prennent pour des asters, (elles sont de la même famille) d’autres, telles Erigeron karvinskianus, ou vergerette de Karwinski, ressemblent plutôt à des pâquerettes. Je ne sais pas s’il faut s’en méfier autant que de leur cousine canadienne, et il est vrai que quand elles se plaisent, elles ont bien l’air de se répandre généreusement, mais j’avoue que je suis fan de ces gracieuses fleurettes qui se glissent dans les moindres interstices et poétisent les vieilles pierres (ici dans une rue de Bricquebecq, dans la Manche). Plantées dans mon jardin depuis des années, elles vivotent sans se multiplier ni disparaître, si bien qu’elles n’arrivent pas à me faire peur.
Je vois ces fleurs mais ne connaissais pas leur nom..je ne les savais pas envahissantes!
Dommage elles sont jolies et les jardiniers de Giverny savent les maitriser heureusement.