Nous vivons une époque vertueuse.
C’est la dernière ligne droite de la campagne électorale. La tension monte, chaque camp fourbit ses armes. La ville exprime-t-elle quelque chose de cette effervescence ?
Non. Les murs sont sages comme jamais. Pas un tag plus haut que l’autre, pas une affiche qui dépasse. C’est le nouvel ordre écologique.
N’allez pas croire que je le déplore. Bien sûr, je me réjouis que la discipline règne, que l’affichage se limite aux panneaux disposés devant les écoles. Mais quelle différence avec les premières campagnes dont je me souvienne.
Chaque arbre dans la ville servait à placarder des noms. C’était une explosion, un matraquage de communication intempestive qui avait l’énergie qu’on attribue aux porteurs d’espoir.
Aujourd’hui les arbres sont bien tranquilles. Ce sont eux qui se penchent vers les murs nus. Ils s’y étalent de toute leur ombre, un brin goguenards.
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