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Musée Flaubert, les enfants du secret

Musée Flaubert, expo les enfants du secretPour sa dernière exposition le musée Flaubert de Rouen s’est penché sur le drame des bébés abandonnés au 19ème siècle.
Pas forcément très réjouissant comme expo, mais c’était la triste réalité d’il n’y a pas si longtemps, à l’époque de Monet et Camille.
Quel rapport, me direz-vous, entre l’illustre écrivain rouennais Gustave Flaubert et les enfants trouvés ? C’est que papa Flaubert, qui répondait au doux prénom d’Achille-Cléophas, était le chirurgien chef de l’Hôtel-Dieu. Il habitait dans le pavillon où est installé le musée, qui est à la fois maison natale de Gustave Flaubert et musée de l’histoire de la médecine.
Les concepteurs de l’exposition qui se tient jusqu’au 14 juin 2008, Les enfants du secret, ont puisé dans les archives de l’hôpital pour faire revivre le destin tragique de ces petits êtres qui ont eu le tort de naître d’une mère qui ne pouvait les élever. A cause d’une étreinte souvent illégitime, à cause aussi de la trop grande pauvreté, ces malheureuses étaient obligées d’abandonner leur enfant.
On a conservé soigneusement les lettres qu’on trouvait souvent dans les langes des nouveaux-nés. Les mères ou parfois les pères qui les écrivaient avaient l’espoir de venir bientôt reprendre leur bébé, sitôt qu’ils auraient retrouvé du travail.
Certains de ces billets sont découpés de crans aux ciseaux de façon à s’emboîter dans l’autre bout du papier que la mère conservait. Ailleurs ce sont des rubans, des médailles qui servent de signes de reconnaissance. On appelle ces objets des remarques. Pour ces coeurs plein d’amour, c’était un moyen de croire que la séparation n’était pas définitive.
Le déchirement d’avoir à abandonner son enfant, c’est juste inimaginable. Comment se mettre à leur place ? Pour les comprendre il faudrait avoir connu la misère, le dénuement complet décrit par Zola.
En vérité ces retrouvailles chimériques se produisaient bien rarement. La plupart des enfants mouraient dans la première année.
A Rouen l’abandon d’enfant était une réalité tristement banale, jusqu’à plusieurs centaines par an. Une sorte de tambour était installée dans le mur de l’hôpital, la mère y déposait le bébé, faisait pivoter le tour et sonnait une cloche pour qu’on vienne rapidement chercher son enfant.
Plus tard on a eu l’idée de proposer du secours aux jeunes mamans sans ressources, ce qui a fait chuter le nombre d’abandons.


6 commentaires

  1. Bonjour,
    Nouvellement arrivée dans la région, je travaille avec des élèves sur la nouvelle de Maupassant Rosalie Prudent et je cherche de la documentation iconographique sur les tours, les remarques et des tableaux illustrant des abandons. Pouvez-vous m’aider???
    Merci ……

  2. Y aurait-il un  » catalogue d’exposition » que je pourrais consulter ou acheter quelque part ?
    Un descendant d’enfant trouvé : c’était Elizabeth mariée à Guerville 76.

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Ariane.

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