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Norvégienne

bateaux de Monet dans la glace

Les deux barques du jardin de Monet sont prises par le gel.
A gauche, la norvégienne porte son nom mieux que jamais dans son écrin de neige, bloquée par l’embâcle.
A droite, le petit bateau que les jardiniers utilisent quand ils ont besoin d’un moteur lui tient compagnie.
La scène, sous les bambous enneigés, rappelle les estampes japonaises que le maître de Giverny collectionnait.
C’est dans une norvégienne semblable à celle-ci que ses belles-filles ont posé pour Monet.
Le bateau figure aussi, vide et tronqué, dans des compositions assymétriques inspirées de l’art japonais.

Le pont blanc

Giverny sous la neige
Le pont japonais du jardin d’eau de Claude Monet disparaît sous quelques flocons.

Juste assez pour en effacer la couleur.

C’est le livre de coloriage de l’hiver, qui ne laisse apparaître que les contours.

Une invitation à prendre crayons et pinceaux pour remplir les blancs ?

Sous la neige

Le jardin de Monet en hiverLe bassin de Monet est pris par les glaces !
Une fine pellicule de neige est tombée hier sur l’étang gelé.
Les ombres s’étirent, bleues, sur cette toile vierge.
Tous les reflets ont disparus.
J’ai marché ce matin dans les allées crissantes, où seul un chat m’avait précédée.
Le soleil faisait briller la poudreuse comme du mica.
La féerie.
Qu’aurait fait Monet de ce paysage ?

François Décorchemont

Vitrail de François Décorchemont, VernonCe vitrail à l’aspect si juvénile est l’oeuvre d’un octogénaire. François Décorchemont, maître-verrier eurois, a 84 ans quand il compose cette verrière pour l’hôtel de ville de Vernon.
On est en 1964, et c’est peu dire que Décorchemont est en pleine possession de son art. Depuis plus de trente ans il a mis au point une technique extraordinaire, unique en son genre. Au lieu de découper les morceaux de verre, il les fond.
Le maître-verrier prépare tous les matériaux lui-même. Il se procure, chez Daum, des bouts de cristal qu’il pile, mélange avec des oxydes et fait fondre au four.
Le cristal coloré ainsi obtenu est à son tour broyé pour faire de petits fragments rangés par couleurs dans des pots.
Décorchemont façonne alors un moule en terre réfractaire en suivant le carton du vitrail qu’il a préparé. Dans chaque alvéole il verse les brisures colorées, qui vont fondre à la chaleur et prendre la forme du moule.
Une fois refroidis, les morceaux de vitrail sont démoulés et mis en place, maintenus par un cadre de fer. Nouvelle innovation, les joints sont faits au ciment et non au plomb.
L’originalité de cette technique permet à Décorchemont d’obtenir des effets inédits dans ses morceaux de verre, dont les couleurs peuvent être mouchetées, marbrées, au gré de son inspiration, en mêlant deux tons dans les creusets.
Regardez les riches teintes de la cape rouge, ou encore l’aspect pommelé des chausses de ce personnage !
Décorchemont pratique aussi, je ne sais comment, des hachures et des stries dans la pâte de verre. On les retrouve partout, dans l’eau, sur la tunique du personnage bleu, sur celle de saint Louis, dans les magnifiques troncs d’arbres… Elles donnent mouvement et vie à la scène.
Contrairement aux maîtres-verriers du Moyen Âge qui peignaient les détails, Décorchemont ne redessine rien sur ses vitraux, pas même les traits du visage : il les obtient en opacifiant au ciment les creux qu’il a ménagés sous forme de reliefs dans son moule. Il en résulte une stylisation des personnages qui leur donne beaucoup de lisibilité et qui m’évoque la ligne claire de la bande dessinée.
Cette simplicité n’est qu’apparente. Car Décorchemont, pour son oeuvre religieux, a étudié à fond le symbolisme médiéval, la Légende dorée, les textes sacrés. Il est logique que cette connaissance des valeurs cachées des motifs se retrouve aussi dans son oeuvre profane.
C’est le cas ici, malgré la présence de saint Louis. La verrière installée dans l’escalier d’honneur de la mairie représente l’origine des armes de la ville, octroyées par Louis IX à Vernon un jour où, après une longue chevauchée, des Vernonnais lui offrirent des bottes de cresson pour se rafraîchir.
Le blason de Vernon porte trois bottes de cresson, elles sont ici toutes les trois, l’une dans les mains du roi, l’autre dans celles du personnage à la cape, la troisième en train d’être cueillie par l’homme en bleu.
Décorchemont a profité de cette scène au bord de l’eau pour rappeler l’origine du lys royal. Le roi porte un manteau semé de fleurs de lys, qui sont la représentation héraldique de l’iris jaune. Les iris sauvages ont l’air de quitter la berge où ils poussent pour partir à l’assaut de son vêtement.
Enfin, en 1964, difficile de ne pas voir dans les nénuphars du premier plan un discret hommage au maître de Giverny.

Saint Louis goûtant le cresson à la fontaine de Tilly, verrière de François Décorchemont, 1964, hôtel de ville de Vernon.

Meules en hiver

Meules en hiverAvec beaucoup d’à-propos, le musée de Vernon a choisi ces « Meules en hiver » de Blanche Hoschedé – Monet pour illustrer sa carte de voeux.
La toile vient d’entrer en 2009 dans les collections du musée. La vue est prise à Giverny, où Blanche a peint plusieurs fois le motif rendu célèbre par son beau-père. Une autre de ses meules, magnifique, est exposée dans la chambre de Claude Monet à Giverny.
Comme toujours la photo est loin d’avoir la luminosité de l’original, où, par contraste avec les tons terreux des meules de blé, Blanche exprime toute la maîtrise de son art dans la vibration du ciel et du sol enneigé.

Cette belle oeuvre est l’un des fleurons de l’exposition qui débutera le 15 janvier 2010 au musée de Vernon, et qui présente les acquisitions rendues possible grâce à l’association des Amis du musée (jusqu’au 28 février).
En parallèle, une exposition de photos de Jean Calan, « Sources », promet de belles images ((jusqu’au 28 février aussi).
Et le 29 janvier, une troisième expo s’ouvrira, « Contre vents et marées ou l’histoire des souffleries du LRBA ». (jusqu’au 14 mars).
Tout cela permettra de patienter jusqu’au printemps. Le musée de Vernon participe au Festival Normandie Impressionniste avec une expo sur le thème de « La Seine au fil des peintres, de Boudin à Vallotton », du 9 avril au 25 juillet.
En fin de saison, on reverra des photos anciennes grâce à « Une campagne photographique dans l’Eure au temps de l’impressionnisme, échos contemporains avec Georges Rousse ». (du 7 août au 7 novembre 2010). Voilà beaucoup de bonnes raisons de venir et revenir dans ce merveilleux petit musée de Vernon !

Tous mes voeux !

Carola and JoePour commencer l’année, voici une charmante dame à l’ombrelle sur le pont japonais de Monet !
Tous mes voeux de bonheur à tous, et tout particulièrement aux jeunes mariés.
Le 31 décembre n’est pas une date très habituelle pour convoler chez nous, mais dans l’autre hémisphère, c’est le plein été.
On a donc double raison de se souhaiter le bonheur, non seulement pour l’année qui commence mais pour toute la vie !
Si on aime les lieux symboliques, les jardins de Monet sont un bel endroit pour se dire et se redire qu’on s’aime.
Et quand l’amour est là, il transforme l’hiver en été et les parapluies en ombrelles.
C’est ce que je vous souhaite à tous, pour 2010 et pour toute la vie.

Cher lecteur, ces textes et ces photos ne sont pas libres de droits.
Merci de respecter mon travail en ne les copiant pas sans mon accord.
Ariane.

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