Depuis la fermeture de la Fondation Monet il y a dix jours, les jardiniers de Giverny s'emploient à faire place nette. Il ne reste déjà presque rien des massifs du clos normand. Les annuelles ont été arrachées, les vivaces taillées, et petit à petit toutes les plates-bandes sont bêchées, amendées au biopost, et prêtes à être replantées.
La mise en place des bulbes et des bisannuelles s'échelonne sur plusieurs semaines, par couches successives. On plante d'abord les bulbes les plus gros tels que les érémurus ou les fritillaires, qui demandent à être enterrés profondément, à deux fois leur hauteur. On marque l'emplacement avec un tuteur ou un pot pour éviter de les abîmer par la suite d'un coup de transplantoir malencontreux. Les bulbes un peu moins gros viennent ensuite, tulipes, jacinthes, puis les petits, crocus ou muscaris. Quand tous les oignons sont en terre, on peut couvrir la surface avec les pâquerettes, les pensées et les giroflées.
Du côté du jardin d'eau, la taille des nénuphars a commencé. Il fait si doux qu'ils sont encore en pleine forme, vigoureux et sain, mais à quoi bon les laisser en place ? Les retirer facilite l'élimination des feuilles mortes tombées des arbres. Elles viennent s'accumuler sur un côté du bassin et sont plus faciles à ramasser lorsqu'elles ne sont pas retenues par les radeaux de nénuphars. Surprise, regardez près de la barque, il reste même encore des fleurs…
Tout un travail à faire pendant ces mois de" repos" qui va permettre de retrouver un magnifique spectacle au printemps prochain….
Un spectacle encore tout chaud.