
Voici l’acte de mariage d’Adolphe Monet et de Célestine Vatine, enregistré à la mairie du Havre le 31 octobre 1870.
Transcription :
Du lundi 31 octobre 1870 à 4 heures du soir, acte de mariage du sieur Claude Adolphe Monet, rentier, né à Paris (paroisse Saint-Eustache) en février 1800, demeurant au Havre, 4 rue de l’Alma, fils majeur de feu Pascal Monet, décédé à Sainte-Adresse, de cet arrondissement, le 27 avril 1851, et de feue Catherine Chaumerat, y décédée le 20 septembre 1855, veuf de Louise Justine Aubrée, décédée au Havre le 28 janvier 1857, d’une part.
Et demoiselle Amande Célestine Vatine, sans profession, née à Criquetot l’Esneval, de cet arrondissement, le 4 mars 1836, demeurant au Havre, même rue, fille majeure et non reconnue de Marie Rose Vatine, d’autre part.
Les publications de mariage ont été faites au Havre devant la principale porte d’entrée de notre hôtel de ville, les dimanches 16 et 23 de ce mois, à midi, et affichées au termes des articles 63 et 64 du code Napoléon, sans qu’il ait été signifié d’opposition.
Sur notre interpellation et conformément à la loi, les futurs nous ont déclaré que leur contrat de mariage avait été reçu le 21 de ce mois par Maître Daiwoy (?), notaire au Havre et ils nous ont fait remise du certificat qui le constate.
Ils ont produit et déposé :
- Les actes de décès des père et mère du futur
- L’acte de naissance de la future
- Le futur justifie de sa naissance par son acte de baptême, ne pouvant produire un acte officiel, vu l’investissement de Paris
Le tout en bonne forme. Après lecture faite par nous de ces pièces, ainsi que du chapitre 6 du titre 5 du code Napoléon intitulé Du Mariage, articles 212 et suivants, les dits comparants ont déclaré prendre en mariage l’un : Amande Célestine Vatine
et l’autre Claude Adolphe Monet
et à l’instant les dits époux nous ont déclaré avoir eu avant leur présent mariage un enfant du sexe féminin né au Havre le 3 janvier 1860, où il est inscrit sous les

prénom et nom de Marie Vatine, qu’ils reconnaissent cet enfant pour leur fille légitime, et prétendent la faire jouir de tous les droits et prérogatives que la loi lui accorde en qualité de légitime héritière.
En présence des sieurs Alfred Tourret, âgé de 54 ans, négociant, Anthime Lemaire, propriétaire, âgé de 50 ans, Joseph Arbareri, épicier, âgé de 73 ans, et Alfred Peschet, âge de 31 ans, employé, tous quatre amis des époux, demeurant au Havre.
Ensuite de quoi nous, Jacques Louer, adjoint de M. Le Maire du Havre, remplissant par délégation les fonctions d’officier public de l’état-civil, avons prononcé qu’au nom de la loi les dits époux sont unis en mariage et après lecture faite et en présence de tous, ils ont signé avec nous, ainsi que les témoins le présent acte fait double dans le local ordinaire de la mairie, où le public a été admis.
(Signatures de Louer adjoint, C. Vatine, A. Monet, J. Arbareri, Lemaire, A. Peschet, A. Tourret fils)
Notes : selon le Littré, l’investissement est l’action d’investir une place, une ville, une maison, c’est-à-dire de les entourer et d’en couper toutes les communications. En octobre 1870, Paris est assiégé par les Prussiens, le service du courrier n’est pas assuré.
Il paraît aujourd’hui étonnant de ne pas connaître sa date de naissance, et l’acte de baptême la précise sûrement. Mais l’officier d’état-civil avait sans doute ordre de ne transcrire que les dates issues de documents établis par une mairie.
Je suis frappée par la signature d’Adolphe Monet ; elle est comme hérissée de piquants, et suivie d’un paraphe compliqué. Un homme pas commode, dirait-on.
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