Claude Monet, debout dans son atelier, fixe le photographe. Pas de chapeau, de lunettes, de cigarette à la main. Juste son visage un peu tendu, et cette pose surprenante, les pouces passés dans le gilet, que je ne lui ai vue sur aucune autre photo.
Il s’est levé. Etaient-ils assis la minute d’avant, pour qu’il se trouve si près du canapé ? En homme habitué à peindre debout pendant des heures, l’artiste se tient droit, bien campé sur ses jambes écartées, les pieds ouverts.
Le journal a été abandonné sur les coussins. Ceux-ci sont de motifs variés, fleuris. Le canapé photographié au tournant du siècle par Lilla Cabot Perry, après le séjour de Monet à Fresselines et son insistance pour le faire recouvrir d’un lainage limousin, n’est plus le même. Le tissu, plus fin, porte un motif fleuri. D’anciens rideaux ? Alice aurait-elle fini par avoir gain de cause ? Plus probablement, il s’agit de tissu neuf. La photo est prise au plus tôt en 1907, les Monet ne regardent plus à la dépense.
En effet, on remarque sur la droite le médaillon daté de 1907 offert par Renoir, Portrait de Claude dit Coco, qui représente le troisième et dernier fils de Pierre-Auguste Renoir. A gauche, sous le portrait de Poly qui n’a pas bougé, un bouquet de quelques tulipes dans un vase en verre : on est en avril. Les toiles n’aident pas beaucoup à en savoir plus, elles sont toutes du siècle précédent.
Il est beau ce cliché de l’artiste!
Il ne semble pas détendu, d’où peut-être la position de ses mains ….