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Fin de saison

Aster et sauge Les soubresauts du thermomètre sont imprévisibles. Cette année encore les fleurs fragiles ont perdu la bataille contre le froid plus tôt qu’à l’accoutumée. C’était l’histoire de rien du tout, deux degrés peut-être, quelques heures de gel, un temps un peu trop beau à la fin de la nuit. Le jardin de fleurs de Claude Monet n’est plus que l’ombre de lui-même. Les squelettes piteux des tithonias, des dahlias, se dressent foudroyés au milieu d’autres plantes plus rustiques qui luttent encore vaillamment, les asters, les sauges, les roses même.
Tout en haut du jardin, la maison de Monet a revêtu sa robe de feuillage rouge, comme un écrin de velours pour les merveilles qu’elle recèle.
Si le jardin de fleurs est presque entièrement à terre, bruni, vaincu, le jardin d’eau est plus somptueux que jamais. Lui d’habitude si vert se pare subitement des teintes les plus éclatantes, dans le flamboiement des liquidambars, des érables ou des saules. C’est comme si les couleurs chassées du clos normand s’étaient réfugiées autour du bassin, envolées vers les cimes pour mieux plonger dans les reflets de l’étang.
Souvent la brume du petit matin vient tempérer de douceur tout cet éclat, et c’est une atmosphère irréelle qui règne autour du paysage créé par Monet. Quand le soleil rasant émerge derrière la colline, ses rayons viennent dorer les vapeurs mouvantes, dans un spectacle à couper le souffle.


Un commentaire

  1. Beau billet d’atmosphère. C’est la saison des contrastes, des ciels ternis, puis des éclats d’or dans les arbres, dans le ballet des variations automnales.

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