C’est une lumière gris-mauve qui baigne le bassin de Claude Monet en hiver, les jours où le soleil hésite longuement à paraître, embusqué derrière des épaisseurs vaporeuses.
Les dernières feuilles de nymphéas violacées se sont laissé prendre par la glace qui recouvre presque entièrement l’étang de Giverny.
Il y a dans ce ton sur ton comme une douceur secrète, une atmosphère de Grand Meaulnes, d’entre-deux, qui pourrait paraître triste si elle n’était pas aussi propice au rêve.
Quand le froid pétrifie la surface des choses, le jardin se met en latence.
On le sent qui songe, une pensée confuse sourd des profondeurs et vient s’accrocher aux branches dénudées, flottant à la surface de l’eau et des parterres gelés.
L’étang immobile laisse couler le temps de l’hiver, tandis que le soleil invisible poursuit néanmoins ses rondes.
Avec patience, le jardin attend.
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Quelle chance de voir l’étang sous la glace .. son aspect doit totalement changer.
J’espérais le voir rosir au lever du soleil… mais pas de soleil !
J’ai vu il y a une semaine l’expo de photos d’André Kertesz et j’ai pensé à toi…et à tes magiques photos de reflets sur l’eau, qui sont aussi présents dans certaines des siennes…
Ce pourrait être une toile de Lucien Frank, un peintre belge aux paysages pleins d’atmosphère, un peu flous.
Atmospheric! Did Monet paint it in this season?
Tessa : It is atmospheric indeed, but I don’t think Monet painted the frozen pond.Tania : Tout à fait, dans l’esprit de son lac vert ! Merci de nous faire découvrir cet artiste au talent magnifique, Tania !
Sophie : c’est très gentil, mais je ne fais que rendre compte de ce qui est, de l’oeuvre de Monet et des jardiniers. Kertesz, lui, c’est un grand artiste !