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Bande originale

Giverny, maiLe printemps a réveillé tous les sons de la nature. Dans le jardin de Monet, l’air vibre des appels des grenouilles, du chant des pinsons, des cocoricos des coqs. Les coucous se répondent, l’un dans la vallée, l’autre sur la colline, avec la régularité de pendules suisses.
Ces bruits si faciles à identifier quand on vit à la campagne sont des énigmes pour certains visiteurs citadins. Beaucoup n’ont jamais entendu de grenouilles et les prennent pour des canards.
Ils sont surpris par les sons, mais je dois dire que je suis encore plus surprise par leurs questions. « C’est des bruits enregistrés ? Vous avez mis des haut-parleurs ? »
Leur distance avec la nature me peine. Ils ont oublié que ces sons de la campagne peuvent être tout simplement réels.
Cette promptitude à penser que tout vient de l’humain m’interroge, à l’heure où de plus en plus de personnes vivent en ville. Dans un cadre urbain où tout est conçu par la main de l’homme, comment ne pas se sentir tout-puissant ? On en oublierait que nous ne pesons pas grand-chose face aux forces de la nature.

Inversement, dans cette perception déformée de la réalité, je suis étonnée de la quantité de gens, et pas seulement des enfants, qui prennent mon iris artificiel pour un vrai. J’évite de le sortir pendant la saison des iris. Je l’ai troqué pour un nymphéa en tissu, et on me demande, le plus sérieusement du monde, comment j’ai fait pour aller le cueillir au milieu du bassin.


2 commentaires

  1. C’est triste cette distance avec la nature, pourtant c’est encore facile de rester en contact avec elle et de s’y intéresser. (j’aperçois la glycine et elle a l’air belle).

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