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Portrait d’Alice Hoschedé-Monet

Alice Hoschedé par Pauline Carolus-Duran

Portrait d'Alice Hoschedé par Pauline Carolus-Duran, 1875, miniature sur ivoire 8,5 x 6.9 cm Collection Philippe Piguet, Paris

"Comment Alice Hoschedé a-t-elle pu être la muse de Claude Monet ?" s'interroge l'une de mes collègues. L'image que le visiteur a d'elle à Giverny, à travers les portraits photographiques qui y sont exposés, n'est pas très flatteuse. Ils sont pris assez tard dans la vie de la seconde épouse de Monet. C'est la période de la maturité et du deuil de sa fille Suzanne.

Tout autre est l'impression dégagée par ce petit portrait qu'on peut voir en ce moment au musée de Vernon, dans le cadre de l'exposition "Portraits de femmes". Alice a 23 ans quand son amie Pauline Carolus-Duran fait d'elle cette délicate miniature sur ivoire. Malgré la petitesse de l'oeuvre, l'analyse psychologique est très fine. On sent l'intelligence et l'intériorité d'Alice et même peut-être cette tristesse sourde qui semble l'avoir accompagnée toute sa vie. 

Pauline Carolus-Duran est la femme de l'artiste Carolus-Duran. Lui aussi exécute à Montgeron, chez les Hoschedé, un portrait d'Alice assise dans le jardin.  

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Carolus-Duran, Portrait de Madame Hoschedé (détail) Vers 1872-1878, 55.9 × 38.1 cm Huile sur toile, Museum of Fine Arts, Houston

L'austérité de la tenue est ici égayée par le chapeau fleuri et le petit bouquet. Même regard perdu dans le vide, la tristesse en moins. Sans être d'une beauté à tomber Alice est tout de même charmante. Si on y va par là, son mari Ernest n'est pas Brad Pitt non plus. 

Donc, l'inspiratrice de Monet, pourquoi pas ? Elle pose très peu pour lui, mais c'est dans son amour pour elle qu'il va puiser l'énergie créatrice. C'est une femme dont il n'aura pas d'enfant, mais qui saura le soutenir tout au long de sa carrière. Est-ce Ernest qui a donné à Alice le goût de la peinture d'avant-garde ? En tout cas elle est convaincue du génie de Monet, plus encore que lui-même. 


3 commentaires

  1. J'ai vu le portrait à Vernon ; je termine avec bonheur "Deux remords de Claude Monet" de Michel Bernard. S'il y est surtout question de Camille, Alice Hoschedé apparaît aussi.

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