
Le peintre américain Theodore Robinson, un des tout premiers à fréquenter la colonie de Giverny, un des rares à avoir su se lier avec Claude Monet, nous offre le plaisir de contempler le visage fin d’Angelina Baudy. Si vous avez envie d’en observer tous les détails, le musée en propose une version haute définition ici.
J’ai été émue de ce face à face, car je n’avais vu d’elle que de pauvres photos d’époque, et son écriture sur le registre de l’hôtel. Cette fois, nous croisons son regard bleu, même si elle est perdue dans ses pensées. Porte-t-elle du marron ou du noir ? Je penche pour du marron. Malgré l’austérité de la mise, la rose cueillie au jardin n’est pas une parure pour le deuil. Accoudée à une des tables couvertes de zinc de son café-buvette, elle fait mine de boire un verre d’un liquide clair dans lequel flotte une cerise. Ce n’est qu’une attitude : le verre est toujours plein. A côté se dresse une bouteille brune à bouchon mécanique de porcelaine. Le bouchon est fermé, il n’est pas prêt de se rouvrir.
Theodore Robinson est reparti définitivement aux Etats-Unis en 1892, la toile date au plus tard du printemps de cette année-là. Angelina, née le 27 janvier 1853, a 39 ans maxi. Mais peut-être moins : John Leslie Breck a peint son époux Lucien Baudy dès 1888.
Ce n’est que le début de son aventure entrepreneuriale, mais on sent qu’elle n’a pas l’habitude de s’asseoir à ne rien faire, et qu’aussitôt son cerveau se met en marche à échafauder de nouveaux projets. Elle a gardé son chapeau de paille sur la tête et ses bottines à talons aux pieds. Que faisait-elle, juste avant d’accéder à la demande du peintre de poser pour lui ?
Ich habe in meinem Buch « Spaziergang durch Claude Monets Giverny » über dieses Bild geschrieben, dass der ockerfarbene Hintergrund die Wärme und Herzlichkeit von Angelina Baudy besonders unterstreicht. Ich liebe dieses Bild, es wird Angelina nicht leicht gefallen sein, ihre Arbeit für eine Weile ruhen zu lassen, aber ich denke auch, dass es ihr ganz wichtig war, dass Theodore Robinson das Bild in Ruhe und mit Sorgfalt malen konnte.
Ja, sicher, ich stelle mich vor, sie war eine liebe Frau.
Je pense qu’elle s’était apprêtée pour la pose….et le tableau est réussi ,incroyable son regard!
Heureuse de voir Angelina à l’honneur!
Oui, c’est probable. Mais c’est peut-être Robinson qui lui a suggéré l’idée du verre et de la bouteille, comme un attribut de sa profession. La cerise pourrait indiquer qu’elle s’est servi un alcool de cerise : il y avait beaucoup de cerisiers à Giverny et aux environs. La liqueur « Noyau de Vernon » est à base de cerises. Dans ce cas, je ne m’étonne pas qu’elle n’y touche pas. Si c’est de la production locale, cela expliquerait aussi l’absence d’étiquette.