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Autour d’Impression, soleil levant à Marmottan

Claude Monet, Impression, soleil levant, 1872, Paris Musée Marmottan-Monet

Le Musée Marmottan consacre jusqu’au 18 janvier 2015 une exposition à son oeuvre phare, « Impression, soleil levant » de Claude Monet. L’expo se donne pour objectif de répondre à de nombreuses questions autour de cette oeuvre, et je ne voudrais pas vous déflorer les réponses si vous avez l’intention de vous y rendre au cours du mois qui vient. Simplement : on sort de l’expo avec des certitudes apaisantes.
L’analyse approfondie de la toile a permis de répondre de façon définitive à l’interrogation qui porte sur le titre et la date, au jour près. C’est déjà pas mal. Mais l’expo va bien plus loin que cela et permet enfin de comprendre ce que Monet a peint.
Installé dans le meilleur hôtel de la ville, l’hôtel de l’Amirauté, sur le Grand Quai, Monet, qui aura 32 ans le lendemain, tourne son regard vers le sud-est et le chenal qui mène au bassin de l’Eure. L’écluse est ouverte, un transatlantique est en train de passer. A droite, c’est le Quai Courbe en construction, à gauche le Quai au Bois. Les petites barques étaient peut-être celles qui permettaient de traverser le port sans faire tout le tour. De nombreuses photos d’époque permettent de bien se figurer les lieux.
L’article du Charivari écrit par le fameux critique Louis Leroy qui a forgé par dérision le terme d’impressionnisme est présenté, ce qui permet de le lire comme si on était un lecteur de l’époque, avec les autres articles autour, tous plus satiriques les uns que les autres. Rien ne fait rire dans cette page aujourd’hui, alors qu’à l’époque la feuille devait donner du bon temps à ses lecteurs.
L’exposition s’attarde sur les premiers acquéreurs de l’oeuvre, Ernest Hoschedé puis le docteur Georges de Bellio. Le plus étonnant, c’est le quasi oubli dans lequel Impression tombe ensuite. Son aspect iconique est totalement occulté pendant près de trois quarts de siècle. Même sa valeur d’assurance est moitié moindre qu’une autre oeuvre de la collection de Bellio, « Le pont de L’Europe, Gare Saint-Lazare « .
La section que l’exposition consacre au devenir de la toile pendant la Seconde Guerre mondiale est particulièrement émouvante. Les donateurs, c’est-à-dire la fille de Georges de Bellio et son époux, sans descendant, ont quelque peu précipité la donation qu’ils comptaient faire au musée, de peur qu’il arrive malheur à eux-mêmes ou à leurs tableaux. Cinq de leurs toiles dont Impression ont été évacuées à Chambord, où une photo montre les caisses de tableaux entreposées dans la chapelle.
Ce n’est que dans les années cinquante que des historiens de l’art ont redonné à Impression son rôle de déclic dans la perception du mouvement. S’il est vrai que Monet n’est pas le premier à avoir peint des marines et des effets de lumière, personne encore n’avait eu l’audace de présenter comme abouties des oeuvres aussi peu « faites ». C’est surtout cela, la révolution d’Impression.


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