Expo Caillebotte à Yerres
Hier j’étais à Yerres, et c’était bon d’être ailleurs. Jusqu’au 20 juillet, on peut voir dans cette ville du sud-est de Paris une exposition consacrée à Gustave Caillebotte, peintre impressionniste et proche ami de Claude Monet.
La famille Caillebotte possédait à Yerres une belle résidence entourée d’un vaste parc, que le jeune peintre a prise pour modèle à de nombreuses reprises. C’est dans cette propriété même que l’expo est présentée, dans un rapprochement grisant.
Comme à Giverny, on déambule dans le motif resté intact. On marche le long de la rivière où les périssoires glissaient, et l’eau a toujours exactement la couleur verte qu’elle a sur les tableaux. Les massifs, les pelouses, les bâtiments sont toujours là, les orangers poussent dans les mêmes bacs, les mêmes chaises de jardin invitent au repos, si bien que la réalité et la peinture, le passé et le présent se percutent. Jusqu’au potager si bien entretenu qu’on le dirait arrosé de la veille par les jardiniers des Caillebotte.
L’expo, même si elle ne propose que 43 oeuvres, parmi lesquelles bon nombre de petits formats, est tout de même un enchantement. Parce que Caillebotte a l’art de nous conter les plaisirs du bord de l’eau : canotage, pêche à la ligne, plongeon…, dans des toiles où souffle la chaleur de l’été et la fraîcheur de l’eau. Parce qu’il est d’une audace incroyable dans ses angles de vue, ses cadrages, qui bouscule et séduit. Et parce qu’à l’imaginer en train de peindre, en train d’élaborer ces toiles si innovantes, où l’humour n’est pas absent, on croit percevoir de la bonté chez lui, de l’humanité, de l’empathie pour les personnes qu’il figure. Quel dommage que la mort l’ait privé d’une longue carrière en l’emportant à 45 ans. Mais Caillebotte sentait qu’il mourrait jeune, lui qui a rédigé son testament à 28 ans…
La valeur du bien
Voilà déjà plusieurs fois que je guide des Chinois. En anglais, avec ou sans interprète.
Qu’est-ce qu’il faut dire ou ne pas dire à des Chinois ? Je tâtonne. Je sens que mon discours si bien formaté pour les visiteurs occidentaux a besoin d’une remise en cause, mais dans quelle direction ? Quelles informations ont-ils envie d’entendre ? Et qu’est-ce qui va vite les ennuyer ? Quels présupposés culturels ont besoin d’être explicités ? Quels détails de la vie quotidienne vont retenir leur attention ?
Cet après-midi mon groupe était d’excellente humeur, avec une forte envie de rigoler. La visite était détendue. Tout-à-coup, tout à trac, fuse une question :
– Combien vaut cette maison ?
Nous nous trouvions devant une bâtisse bourgeoise qui pouvait faire 200 m2.
– A la louche, 400 000 euros, dis-je pour répondre quelque chose.
Ce renseignement génère une vive animation dans le groupe. Les entendre échanger des plaisanteries en chinois pique ma curiosité.
– Vous trouvez ça cher ou bon marché ?
– Très bon marché ! s’exclame l’un d’eux en riant aux éclats. On va l’acheter !
– Mais elle n’est pas à vendre ! dis-je un peu paniquée. C’est à ce moment que j’ai appris que plusieurs d’entre eux venaient de Hong-Kong.
On le sait, on l’a déjà entendu, que les prix sont chers à Hong Kong, parmi les plus chers du monde. Mais on le sait sans savoir ce que cher veut dire. Veut dire vraiment dans la vie des gens.
– Avec 400 000 euros, à Hong Kong, vous vous achetez deux places de parking, continue le monsieur. Deux places et demi si vous avez bien négocié ! dit-il en se marrant. Ma fille vient de faire l’acquisition d’un emplacement pour garer sa voiture au 16e étage d’un immeuble-parking. Elle l’a payé 190 000 euros. «
J’aurais bien aimé lui demander où les gens trouvaient tout cet argent, et comment faisaient ceux qui n’en avait pas (assez). Mais cela m’a paru indiscret, et puis c’est moi qui suis là pour répondre à leurs questions, et non eux aux miennes.
Je leur parle avec candeur de la France, et voilà que nos expériences respectives de la vie se percutent.
Sur le chemin du retour j’ai repensé à ce vent de panique qui m’a saisie quand mes gentils Chinois ont fait mine de vouloir acheter la maison. « Mon » patrimoine. Seule face à 44 personnes, cette impression qu’ils n’allaient faire qu’une bouchée de tout, avec leur pouvoir d’achat de millionnaires. « Me » croquer. J’ai repensé à ma piètre réponse : « elle n’est pas à vendre ! » Jusqu’à quelle somme les propriétaires résisteraient-ils ?
En roulant dans la belle campagne du val de Seine, j’ai revu tous ces lieux avec un oeil neuf, un peu bridé. Quel pays de cocagne ! La moindre petite maison fait rêver quand on doit se contenter d’un minuscule appartement. Quel privilège d’avoir de l’immobilier encore accessible, et cette nature si paisible tout autour ! Que réservent les siècles qui viennent ?
Sur le chemin du retour, j’ai pensé à la montée en puissance des pays émergents, de la Chine, et je me suis interrogée sur la façon dont l’avenir va redistribuer les cartes des richesses du globe. Et j’ai pensé à notre attitude d’occidentaux en tant que touristes dans le tiers-monde, en tant que colonisateurs autrefois. Ce n’est pas toujours aux mêmes de se sentir les maîtres du monde.
La becquée du pinson
Cette fois-ci, c’est le papa pinson qui est allé au ravitaillement dans le jardin de Monet.
Pincé dans son bec, l’insecte ailé qu’il a attrapé lui donne un vague air d’indien peau-rouge.
Justement, perché sur la glycine du pont japonais, le pinson déploie des ruses de Sioux pour ne pas dévoiler où il a caché le nid.
Il volète, un coup en haut, puis en bas, il regarde tout autour de lui…
Quel temps il passe pour s’assurer que la voie est libre !
Cela paraît un peu excessif au regard des piaillements des petits quand papa revient des courses.
S’il n’avait pas le bec occupé, il leur sifflerait sûrement de se taire.
Ce billet est dédié à tous les valeureux papas, en particulier ceux qui sont venus en famille à Giverny aujourd’hui et qui ont déployé des ruses toutes paternelles pour la bonne marche de la visite avec leurs tout petits. Bonne fête !
Ose, dit la rose
Dans rose il y a ose,
et c’est peut-être ce qui donne à la reine des fleurs une telle audace.
Celle de grimper à la cime des arbres,
celle de multiplier les pétales palpitants dans l’opulence de l’été.
La palette non plus ne lui fait pas peur.
Elle s’enneige,
elle s’encarmine,
elle s’enflamme.
Elle a des pâleurs de jeune fille languissante
ou arbore la pourpre cardinalice.
Elle s’enveloppe des parfums les moins discrets
qu’elle porte avec panache.
Elle aime s’entourer d’admirateurs qu’elle exige platoniques
à coups de griffes.
Qu’un serpent s’insinue en son coeur,
et la rose devient rosse.
Rosier liane
Juin est le mois des roses dans toute leur opulence et leur démesure.
Les rosiers liane qui ne fleurissent qu’une fois dans l’année se révèlent brusquement, eux qu’on avait un peu oubliés dans leurs arbres.
A Giverny, la roseraie de l’hôtel Baudy s’en est fait une spécialité. On en voit aussi chez Monet. Mais mes préférés restent ceux du parking du musée.
Dans plusieurs des arbres qui ombragent les voitures, Bobbie James s’est installé en conquérant, au point de faire croire qu’il est l’arbre lui-même.
Son parfum délicat et son abondante floraison poétisent la traversée de cet espace où l’on sort de son véhicule et où l’on s’avance vers les merveilles de Giverny.
Vous avez envie de cet effet-là chez vous ? Le rosier grimpant Bobbie James jouit d’une bonne réputation de facilité de culture, et c’est un classique qu’on trouve sans difficulté. Bon jardinage !
Les fleurs messicoles
La prairie fleurie du musée des impressionnismes Giverny chatoie de la floraison des plantes messicoles. Sur le vert de la toile de fond percent les rouges vermillon des coquelicots, les bleus des bleuets, le rose des nielles, pour ne citer qu’eux. Dans l’Eure, on a listé 97 espèces de messicoles différentes dont les noms rivalisent de poésie, de l’Adonis d’été à la pensée sauvage.
Les fleurs messicoles sont celles qui accompagnent les moissons. Elles aiment les terres labourées et se reproduisent par leurs graines chaque année. Elles sont différentes des fleurs qui poussent dans les prairies à vaches ou sur les pelouses des coteaux calcaires, où les vivaces dominent. Quand la terre n’est pas travaillée, les plantes qui restent en place toute l’année se développent au détriment des annuelles.
Depuis quelques années, la conscience de la valeur des fleurs sauvages augmente. On a compris qu’elles sont pile adaptées au climat, et en interaction étroite avec les insectes depuis des millénaires : à chaque région sa flore et ses petites bêtes.
Au musée des impressionnismes, le chef-jardinier va herboriser dans les champs pour récolter des graines. Et chaque automne, il retourne la terre de sa prairie.
Le conseil général de l’Eure se préoccupe de la protection des fleurs des champs ; il a même développé un plan d’actions départemental en leur faveur, soutenu par l’Europe. Dans son petit livre en ligne sur les plantes messicoles, il propose des pistes pour les sauvegarder et met en garde contre l’utilisation de mélanges tout faits de fleurs des champs vendus dans le commerce, qui entraînent par croisement la pollution génétique des plantes locales.
Le plan prévoit de créer une banque de graines sauvages locales pour semer des jachères fleuries, de préserver les messicoles là où il en reste, de les étudier pour mieux les connaître. Tous les promeneurs sont invités à partir « à la recherche du bleuet perdu ». Si on repère un bleuet sauvage sur un talus, on le prend en photo et on l’envoie au pôle environnement du Département de l’Eure. Voilà une quête charmante pour les esprits un peu fleur bleue…
Clochemerle-sur-Epte
Je me demandais si ce jour finirait par arriver. Cette fois l’info a l’air d’être sérieuse : elle fait la une du Démocrate, le journal local. Enfin enfin ça y est, les toilettes publiques de Giverny vont ouvrir. La date est fixée au premier juin, soit dimanche prochain.
Cela paraît inconcevable et pourtant c’est vrai : Giverny, qui reçoit un demi-million de visiteurs par an au bas mot, aura dû attendre juin 2014 pour avoir enfin des toilettes pour les touristes.
Je ne sais pas ce qui a été le plus insupportable, le plus exaspérant dans cette longue attente, des décennies nécessaires avant de les voir construites, ou des 11 mois supplémentaires où les WC tout neufs sont restés fermés. Si les édiles en charge du dossier étaient comme moi en contact direct avec le public, je pense que les choses auraient été plus vite.
Tous les jours, je me gare sur ce parking et tous les jours je vois des visiteurs de Giverny s’approcher de l’entrée des toilettes. Et là, ils constatent stupéfaits que la porte est fermée. Pensez-vous qu’ils prennent la chose avec philosophie ? Ils sont outrés, scandalisés. Ils me prennent à témoin. Me demandent où il faut aller chercher la clé. M’interrogent sur les raisons de cette fermeture. Soupirent de découragement en apprenant où se trouvent les toilettes les plus proches.
Tout a été compliqué dans cette affaire, et je ne prétends pas en avoir suivi tous les rebondissements. Appel d’offre infructueux, emplacement problématique… Le pire pourtant, qui explique le retard de l’ouverture, c’est qu’on n’a pas réussi à se mettre d’accord d’avance sur la répartition des frais d’entretien entre la mairie de Giverny et les deux musées. L’agglo, qui a la compétence tourisme, a botté en touche. Une maison du tourisme, oui, l’eau des toilettes publiques, non.
A partir de dimanche, donc, notre vie va changer. Les groupes qui arrivent après un long trajet de bus pourront profiter des commodités avant leur visite, ce qui leur évitera la pause pipi chez Monet et leur fera gagner beaucoup de temps. Les cafés de Giverny ne verront plus les leurs prises d’assaut. Les messieurs ne se retourneront plus en se reboutonnant, après un instant de méditation face aux haies du parking. Les petits enfants n’auront plus à s’accroupir entre les voitures. La civilisation va étendre son aile jusqu’en ce coin reculé des confins de la région parisienne et de la Normandie. C’est beau. C’est le 21e siècle.
Un coup sur la tête
Cette photo n’est PAS prise dans les jardins de Monet, mais, une fois n’est pas coutume, dans le mien.
J’ai un peu de mal à me faire à l’idée, mais le doute n’est plus permis, tout est très bien expliqué là : il pousse de la ciguë dans mon jardin.
Ca fait bizarre de voir de près cette plante mythique. L’empoisonneuse de Socrate. Toute cette aura mortelle qui l’entoure confrontée à sa banalité, à son apparence tellement commune et inoffensive.
C’est une jeune maman qui m’en a parlé. Elle s’inquiète beaucoup parce que, dit-elle, « il y en a partout ». Allons allons, ai-je pensé, elle exagère, elle craint pour sa petite c’est normal, mais de là à faire une fixation sur la ciguë… Je ne pensais pas en avoir déjà rencontré. Tout de même, je suis allée voir à quoi cette plante ressemble. Et là, d’un seul coup elle avait l’air un peu trop familier.
Ce n’est pas qu’elle m’impressionne plus que les autres, puisque chaque jardin abrite son lot de plantes toxiques, du muguet à la digitale. C’est plutôt de l’avoir ignorée jusqu’ici. Le danger s’était glissé insidieusement le long de la haie, et je ne l’avais pas vu venir et s’installer.
Non, je ne vais pas arracher la ciguë. Je crois à la biodiversité et à la démocratie. Elle peut rester à pousser, là-bas tout au fond du jardin, et servir de plante hôte aux punaises. Mais quand même, en avoir dans mon jardin, ça m’a fait un coup sur la tête. Un peu comme le résultat des élections européennes de ce soir.
Cathédrale, nuit
J’ai profité de la Nuit des musées samedi dernier pour aller visiter l’exposition « Cathédrales » à Rouen, ouverte exceptionnellement jusqu’à 23h.
L’expo révèle la fascination qu’a exercée l’architecture gothique à travers les siècles, et qui perdure encore.
Le plus étonnant, c’est peut-être de découvrir au milieu d’une collection de tableaux et de photos la salle consacrée aux arts décoratifs. « La manie du gothique » selon le mot de Michelet sévit dès le début du 19e siècle et se déploie sur les sièges, les verres, les pendules, la porcelaine ou les bijoux. Le style dit « à la cathédrale » règne en même temps que Charles X, avec son lot d’ogives et de pinacles.
Le plus décevant pour moi, c’est sans doute l’absence d’oeuvres de Goethe… à part le moulage d’un graffiti de sa main sur les pierres de la cathédrale de Strasbourg, mais peut-on parler d’oeuvre ? Vu du 21e siècle, ne serait-ce pas plutôt du vandalisme ? Goethe est portraituré, son importance dans le retour en grâce des cathédrales est expliquée, mais pas le moindre petit dessin, alors qu’on en voit plusieurs de Victor Hugo.
Après la visite, un détour par la cathédrale, la vraie, s’imposait, pour aller la saluer dans son habit de lumière. Celui-ci n’était probablement pas aussi beau du temps de Monet. En tout cas, si le peintre l’a représentée 28 fois de face à toutes les heures du jour, il ne l’a jamais peinte la nuit.
Le début des nénuphars
Voilà une semaine que les premiers nymphéas ont éclos à Giverny, le 9 ou le 10 mai. Le 8 il n’y en avait aucun, le 11 ils étaient une demi-douzaine.
Ce sont toujours les blancs qui ouvrent la danse, entre l’embarcadère et le petit pont. Des petits nénuphars tout simples annonciateurs de la belle saison. Les roses et les jaunes suivront.
Le début des nymphéas marque la fin de la glycine, cette féerie mauve qui enguirlande le pont de grappes souples bercées par le vent.
Les pétales des glycines tombent à la surface et viennent se mêler aux nénuphars pour une rencontre éphémère, ils s’accrochent aux feuilles comme s’ils avaient des choses à se dire.
La magie de l’étang a commencé, ce magnétisme qui happe le regard pour ne plus le lâcher, qui absorbe le spectateur, engloutit son attention, et l’entraîne dans un monde aquatique de réel et de faux-semblant, de présence et d’illusion, d’attente et d’adieu.
Le parfum du 5 mai
C’était hier à Giverny, vers 5 heures du soir devant la maison de Monet. L’air embaumait le lilas, la giroflée, les premières roses et quantité d’autres fleurs encore. Dans la lumière plus douce de la fin d’après-midi, la débauche florale du clos normand déroulait sa mer de pétales jusqu’au chemin du roy.
« Chanel a lancé son parfum n°5 un 5 mai », m’a dit la visiteuse que je venais d’accompagner dans les jardins.
La grande Coco s’était-elle laissé influencer par les fleurs du printemps ? Nous ne demandions qu’à le croire. Nez au vent, nous nous sommes amusées à imaginer ce qui, dans les senteurs mêlées de Giverny, avait pu entrer dans la composition de la fragrance siglée. Et si on devait faire un parfum de tout cela ? Il aurait une note florale, assurément.
Aujourd’hui c’est le 6, il pleut, la magie parfumeuse est moins opérante. Je suis allée m’informer sur la composition du parfum mythique. Déception : parmi les quelque 80 ingrédients qui le composent, il n’entre presque aucune des fleurs givernoises, mis à part dans la note de coeur mineure la rose de mai, le muguet et l’iris.
Coco, visionnaire, voulait « un parfum artificiel comme une robe ». Selon une certaine actrice américaine, il habillait autant.
Photo : le clos normand le 16 avril 2014
Giroflée
Parmi les plantes bluffantes, celles qui vous épatent et vous font dire « mais comment fait-elle ? », la giroflée figure en bonne place.
Chaque année c’est une surprise joyeuse de la guetter dès la fin mars sur les vieux remparts, jaune comme la plupart des fleurs du début du printemps. Quelles acrobaties a-t-elle encore inventées ? Comme un enfant un peu casse-cou qui escalade les murs en ruines, la giroflée semble lancer un regard espiègle du haut de sa muraille. Tu as vu où je me suis faufilée ? fanfaronne-t-elle.
Il lui suffit de presque rien, une anfractuosité minime, et la voilà qui glisse ses racines et paraît se nourrir de l’air du temps. Sobre et frugale, elle se contente de si peu que c’en est déconcertant. Où puise-t-elle la matière première pour fabriquer ses belles touffes de feuilles vertes, ses pétales éclatants ?
La giroflée tire son nom de son parfum de clou de girofle. Pour les anglophones, c’est une fleur des murailles : a wallflower. Quand on l’a vu une fois pousser en fleur spontanée, le nom sonne comme une évidence.
A Château-Gaillard, où il est beaucoup question d’histoire, de faits d’armes et autres brutalités, j’aime bien parler aussi un peu des fleurs sauvages. C’est à cette occasion qu’un visiteur m’a appris l’autre sens de wallflower en anglais. L’expression désigne une jeune fille que personne n’invite à danser, et qui reste désespérément le long du mur. Une de celles qui, chez nous, faisaient tapisserie. Il semble que l’expression fait toujours florès dans le milieu scolaire pour désigner un élève en retrait des autres.
A Giverny, c’est encore la grande époque des giroflées. Les jardiniers les plantent en masse pour l’effet coloré qu’elles apportent. Les cultivars modernes offrent des coloris étonnants qui varient jusqu’au mauve en passant par tous les tons d’orange.
Les pieds dans la bonne terre et arrosées en abondance, les giroflées cultivées en rajoutent en hauteur et en largeur par rapport à leurs soeurs sauvages. Mais il leur est resté quelque chose de l’humeur vagabonde de ces dernières : elles adorent se ressemer dans le jardin, de préférence dans les endroits les plus inattendus.
Pensée éclipse
Reconnaître une pensée, ça va encore, c’est facile. Mais savoir nommer la variété, c’est une autre affaire. Sauf si le nom est tellement bien trouvé qu’on ne peut pas l’oublier.
C’est le cas de cette pensée violette cernée de blanc, juste rehaussée d’une petite touche de jaune au coeur. Son nom commercial est « éclipse ».
On ne peut pas oublier ce nom parce qu’on ne peut pas oublier l’expérience de l’éclipse. L’émotion liée à cet instant unique, qui nous dépasse, qui nous jette dans l’univers.
Vous vous souvenez ? Vous l’avez vue ? C’était en 1999, le 11 août. A Giverny, l’obscurité n’était pas totale. La zone passait un peu plus au nord. On avait fait une trentaine de kilomètres sous les nuages, jusqu’à arriver à un champ moissonné où de nombreux observateurs à lunettes en carton attendaient l’heure du rendez-vous. Et puis, chance, les nuages s’étaient déchirés juste à temps pour nous laisser admirer l’ombre qui grignotait le soleil, et cet instant extraordinaire où le disque sombre de la lune cachait tout, sauf ce halo clair autour, cette frange de lumière.
Et puis après, le coeur comblé de ce spectacle live qu’on ne vivrait sans doute plus, tout le monde s’était éclipsé en douce, dans la lumière revenue, sous les nuages.
Les huit cents ans de Saint Louis
Huit siècles tout rond depuis la naissance le 25 avril 1214 de Louis IX, seul roi de France canonisé, et même pas un petit Doodle pour le célébrer. Cela ne fait plus recette d’être saint de nos jours, à moins peut-être d’être pape !
Saint Louis touche à l’histoire de Vernon à plusieurs reprises. Ses parents Louis VIII et Blanche de Castille s’étaient mariés tout à côté, à Port-Mort, sous le règne de Philippe-Auguste. Saint-Louis fait de fréquents séjours à Vernon et donne à la ville son blason, les trois bottes de cresson couronnées de fleurs de lys.
Fidèle à sa réputation, le bon roi ne peut supporter de voir le sort réservé aux malades confinés sur une île insalubre : il fait construire un Hôtel-Dieu à l’intérieur des remparts.
Lui-même membre du Tiers-Ordre de Saint-François, il établit dans une grotte de la colline de Vernonnet une petite confrérie franciscaine. J’habite, à l’Hermitage, la maison construite plusieurs siècles plus tard par les moines au pied de la colline.
J’aime à me représenter saint Louis comme une personne charismatique. Il y a dans sa pratique de la charité un geste d’une stupéfiante modernité : l’étreinte. Il serrait les malades contagieux dans ses bras. Selon des recherches citées je crois par Christophe André, l’étreinte de face est le geste le plus réconfortant qui soit. S’il vivait aujourd’hui, Louis s’engagerait pour les personnes atteintes du Sida. Il offrirait des free hugs.
Louis IX a sans conteste été un roi très vertueux, peut-être même à l’excès. Mais comment devient-on un saint ? Qu’est-ce qui fait passer de la grande piété à cette dimension supérieure qu’est la sainteté ? C’est une chose qui nous échappe, ce souffle venu d’en haut qui porte toute une vie, une chose tellement extraordinaire qu’il faut pour la dire faire intervenir le merveilleux.
Le « Livre des faits de Monseigneur saint Louis », magnifique manuscrit enluminé du 15e siècle, relate le premier miracle attribué au jeune Louis. Un miracle très savoureux.
A neuf ou dix ans, Louis avait bien fait siens les principes de sa mère de donner aux indigents. Voir les pauvres souffrir de la faim le peinait tant qu’un jour, il se glisse dans la cuisine du roi son père et y subtilise un chapon qu’il cache sous son vêtement pour le porter aux démunis. Sa manoeuvre est si peu subtile que petit Louis se fait instantanément pincer par le cuistot. Le maître-queux de son père se fâche et
l’emmena devant le roi. Ce dernier interrogea incontinent monseigneur saint Louis sur ce qu’il portait en sa robe, laquelle lui fut abaissée pour le voir ; par miracle de Dieu on ne trouva que roses au lieu du dit chapon. Le roi commanda au maître-queux que dorénavant il le laissât prendre ce qu’il voulait pour les pauvres, connaissant la bonne intention et la ferveur de son fils.
Voilà un miracle qui depuis a dû faire rêver plus d’un gamin aux intentions peut-être moins louables, pris en flagrant délit de chapardage…
Portrait de saint Louis peint en l’âge de 13 ans
An 1226 et dont l’original se garde en la sainte chapelle de Paris.
Ipheion
J’ai tout juste eu le temps de photographier les derniers ipheions au pied de l’escalier de Monet, avant qu’ils ne fanent. « Ils fleurissent cinq minutes, il faut être là au bon moment », commente le jardinier qui me les a nommés. On sent un certain dépit dans sa voix. Tout ce travail pour un résultat qui selon lui se voit à peine…
Cinq minutes ! Il exagère. Selon les sites de botanique, la floraison de l’étoile des Incas ne dure pas moins de huit semaines, et chez Noémie Vialard, en Bretagne, elle s’étire de décembre à mai.
C’est peut-être exagéré dans l’autre sens pour la vallée de la Seine, d’après ma modeste expérience de jardinage. Mais on a tout de même largement le temps d’apprécier le charme de cette petite bulbeuse printanière qui est parmi les premières à s’ouvrir.
Les anglophones la nomment ‘spring stars’, étoile de printemps, et c’est un nom qui lui va bien. Trois pétales par dessus, trois autres par-dessous, d’une couleur bleutée très douce autour d’étamines bien jaunes.
Au pic de la floraison, les fleurs sont très nombreuses, ce qui fait oublier leur petite taille et leur donne un certain impact. Les feuilles en ruban sont encore bien vertes. Elles finiront par jaunir, mais assez tard pour disparaître sous la masse des fleurs plus grandes et touffues de la fin du printemps.
Les francophones insistent plutôt sur l’origine latino-américaine de la fleur. En fait de pays des Incas, l’ipheion viendrait d’Argentine et du Paraguay, des régions tempérées qui expliquent qu’il s’acclimate volontiers en Europe.
Effluves et fragrances
Le printemps lance les fleurs dans une compétition parfumée. Laquelle aura l’odeur la plus suave pour attirer les insectes ? Dans les jardins de Monet, le lilas est en pleine floraison, plus beau que jamais, en même temps que le laurier-tin, les jacinthes jaunes, le muguet, les giroflées, les narcisses, et quantité d’autres, dont les pics de parfum varient selon l’heure. C’est une fête pour l’odorat, on a envie de humer, de plonger son nez dans tous ces calices pleins de promesses.
Mais parfois ce n’est pas une délicate fragrance qui est au rendez-vous, à la façon des dragées surprises de Bertie Crochue. Et quand il s’agit d’identifier ce que l’on sent, les comparaisons les plus inattendues viennent à l’esprit.
Pour l’une de mes clientes hier, les fritillaires sentaient bizarre. Ils avaient une odeur de… « fox ».
J’ai cru avoir mal entendu. « Phlox ? » « No, fox, F.O.X., » m’épelle-t-elle, et pour s’assurer de bien se faire comprendre, elle ajoute avec ce charmant accent américain qui me fait fondre, et le sourire malicieux de quelqu’un qui a plus d’un tour dans son sac et plus de vocabulaire qu’on ne le pense : « le renard ».
Bon. Les fritillaires sentent le renard. Et même si je ne crois pas avoir jamais senti de renard, je suis heureuse de l’apprendre, car pour moi ils ne sentent rien du tout. Ce n’est pas la première fois que je suis confrontée aux limites de mon nez. D’autres visiteurs m’ont déjà dit qu’ils leur trouvaient une odeur désagréable. Et je sais aussi qu’en été, une autre plante inodore pour moi sent la moufette (‘skunk’), comme le petit Fleur de Bambi, ce qui est à peu près aussi flatteur que de la comparer à une odeur de putois.
Ces confrontations à des perceptions plus aiguës que les miennes me questionnent. Que voyons-nous du monde qui nous entoure ? Qu’en entendons-nous ? Y a-t-il un daltonisme des odeurs ? Peut-on voir mieux que les autres, comme peut-être c’était le cas de Monet ? Comment sent-on quand on est nez pour un parfumeur, comment goûte-t-on quand on est sommelier ? Et dans quelle pénombre des sens sommes-nous plongés à notre insu, pour la majorité d’entre nous ?
Cathédrales à Rouen
La nouvelle exposition du musée des Beaux-Arts de Rouen a ouvert hier et va durer tout l’été. Intitulée « Cathédrales, un mythe moderne », elle décline le thème du monument gothique à travers les époques, de 1789 à 1914, du romantisme à la modernité.
L’exposition était déjà annoncée en janvier dernier, quand j’ai fait cette photo, avec comme tableau emblématique une cathédrale de Monet. Ce choix pourrait prêter à confusion, car la fameuse série a déjà été vue à Rouen où onze Cathédrales de Monet ont été réunies en 2010. Mais il s’agit de tout autre chose.
Le premier nom dans la liste des peintres exposés met sur la piste de l’intention de l’expo : Goethe !
Oui, le génie de la littérature allemande, celui que des générations de germanistes ont étudié en long et en large, du jeune Werther à Iphigénie, de Faust et Marguerite au Roi des aulnes. Goethe, tout comme Hugo, dessinait. Je grille de voir ce que cela donnait. Même si sur le plan artistique, il est probable qu’il soit surpassé par nombre des soixante artistes représentés.
L’expo 2014 du musée des Beaux-Arts de Rouen est le fruit d’une collaboration avec le Wallraf-Richartz Museum de Cologne. Elle s’inscrit dans le cadre du centenaire de la Première Guerre mondiale.
De chaque côté du Rhin, la cathédrale a pris au 19e siècle une valeur de symbole national, avec l’intérêt nouveau suscité par l’art monumental gothique, et elle est devenue une puissante source d’inspiration qui dure toujours.
Quiz en noir et blanc
Qu’est-ce que c’est :
a) une image du ciel nocturne ?
b) des signaux en morse ?
c) des feuilles de nénuphar dans le soleil ?
Hmmm… c’est difficile…
Prendre des photos peut être la source de toutes sortes de jubilations qui tiennent de la quête et de la création. Parfois, j’ai plaisir à changer du registre des photos de fleurs et de jardin, à aller chercher du côté de l’abstraction. N’est-ce pas incroyable, cet aspect que peuvent prendre les nymphéas ? Ils sont une source infinie de surprises, comme le savait leur admirateur le plus fervent.
Calendrier Giverny 2015
Le calendrier 2015 sur les jardins de Monet édité par Dumont est déjà sorti !
C’est la quatrième année que je collabore avec cet éditeur allemand en tant que photographe.
L’arrivée du nouveau calendrier est à chaque fois une grande joie pour moi.
J’espère que les personnes qui en font usage la partagent, jour après jour. Quel merveilleux jardin…
Après deux années où le bassin aux nymphéas a été à l’honneur, c’est au tour du jardin de fleurs de faire la couverture, dans toute son exubérance du mois de juin.
Le calendrier est en vente dès à présent sur amazon, où vous pouvez en feuilleter toutes les pages.
Les noms des mois et les jours de la semaine sont en plusieurs langues dont le français.
Pour ceux qui aiment noter leurs rendez-vous sur leur calendrier, il y a plein de place pour écrire car il se déplie.
Et bien sûr, comme toujours, toutes les saisons sont représentées au fil de l’année.
A vous de choisir laquelle vous préférez…
Pâquerette
Cette année les pâquerettes auront fleuri avant Pâques : le printemps est précoce et la fête tardive. Mais souvent, le début de la floraison des pâquerettes coïncide avec les fêtes pascales, et ces petits points de lumière dans les pelouses où vont tomber les oeufs en chocolat nous persuadent que cette fois, la belle saison a commencé.
Tout le monde connaît les pâquerettes spontanées, au coeur jaune entouré d’une couronne blanche, mais les pâquerettes horticoles en intriguent plus d’un. « Qu’est-ce que c’est ? » me demandent les visiteurs en pointant les petits pompons roses ou rouges qui animent les bordures du jardin de Monet. « Des pâquerettes ? » répètent-ils incrédules. Ils ont du mal à me croire, à faire coïncider leur image de la pâquerette toute plate avec cette chose bouffante et colorée.
J’anticipe cette réaction maintenant. Je précise « des pâquerettes de culture, des pomponnettes ». Ca passe mieux.
Quand même, si j’osais… une expérience me tente. Allez, le prochain qui me le demande, je lui réponds sérieuse comme une papesse « Bellis perennis », le nom botanique de la belle vivace. Je mise sur l’impact de la Science. Je parie que la dénomination passera comme une lettre à la poste, sans susciter de controverse.
Le père de Monet par Adolf Rinck
Et voici sur l’autre mur de la chambre d’Alice à Giverny le père de Claude Monet, dont le prénom usuel était Adolphe.
C’est le pendant du portrait de Louise-Justine Aubrée, son épouse.
Le tableau a été exécuté lui aussi en 1839, un an avant la naissance de Claude Monet.
Adolf Rinck fait un portrait plutôt flatteur de cet homme de 39 ans : visage harmonieux, nez un peu busqué, bouche vermeille, collier de barbe très sombre, regard planté droit dans celui du spectateur. L’expression est indéchiffrable, mais ne révèle pas une grande fantaisie ni une immense bonté. Les traits se durciront avec le temps pour aboutir au visage presque caricatural peint par Monet, à la moue antipathique.
La main droite est posée sur le dos d’un livre, doigts en éventail. Difficile de voir dans l’ouvrage relié de cuir le symbole de son métier, puisqu’il était commerçant, mais on ne peut pas rater sa belle bague, ni l’épingle à cravate. La mise est distinguée, on sent l’aisance. Le petit Claude va grandir dans une famille bourgeoise. C’est le fils cadet de ce couple. Son frère Léon est né en 1836.
Claude Adolphe (1800-1871), père de Léon et de Claude Monet. Portrait par Adolf Rinck, 1839. Fondation Claude Monet, Giverny.
La mère de Claude Monet par Adolf Rinck
Louise Justine Aubrée (1805 – 1857) épouse de Claude Adolphe Monet. Portrait par Adolf Rinck, 1839. Fondation Claude Monet, Giverny.
Voici l’une des toiles accrochées depuis cette année dans la chambre d’Alice à Giverny.
En 1839, le peintre Adolphe Rinck exécute les portraits des – pas encore – parents de Claude Monet. L’année suivante, Rinck s’embarque pour la Louisiane, où il restera trente ans et se taillera une solide réputation de portraitiste.
Adolphe Rinck est né à Metz en 1802. Son père était officier dans l’armée de Hesse, on parlait sans doute allemand à la maison. Son éducation artistique le conduit d’abord à l’académie à Berlin, puis aux Beaux-Arts à Paris en 1835. Cette formation académique se lit dans le tableau que voici, où l’artiste s’est attaché à peaufiner le velouté de la peau, le soyeux de l’étoffe, la finesse de la broderie, tout en soignant la ressemblance.
Les tableaux des parents de Monet sont signés A. Rinck, ce qui simplifie le problème du prénom. Adolf, à l’allemande ? Adolphe, à la française ? Adolph, à l’anglaise ? Daniel Wildenstein, dans le tome 5 du catalogue raisonné de Monet, attribue ces portraits à Adolf Rinck. Soit.
Madame Monet porte une magnifique robe blanche ornée de tulle brodé. La taille est étroitement prise, on a l’impression d’apercevoir les baleines du corset par dessous. Sa coiffure lui fait comme un casque noir, qui met en valeur son teint très clair.
Louise semble jouer avec un bijou, dans un geste gracieux qui met en évidence la bague qu’elle porte à la main droite. Comme le tableau de son époux insiste également sur la main droite baguée, on peut imaginer que la paire de tableaux célèbre l’engagement des deux époux. Mais tout de même, en 1839, ils sont mariés depuis quatre ans.
Ce qui frappe peut-être le plus, c’est son regard qui s’échappe vers la gauche du tableau, comme pour couver des yeux son mari dans le pendant. Rinck avait en Louisiane la réputation de donner un air de douce rêverie aux personnes qui posaient pour lui. Cela s’applique tout-à-fait au portrait de maman Monet.
La chambre de Blanche
A l’étage de la maison de Monet à Giverny, une chambre vient d’être ouverte cette année. En plus de celles de Claude et d’Alice, que l’on traverse, le public peut embrasser du regard le petit univers intime de Blanche Hoschedé-Monet, la belle-fille de Monet la plus proche du peintre.
C’est un très joli travail de restitution qui a été fait à partir des éléments de mobilier déjà présents dans la maison. Le lit, le chevet et la commode sont ceux de Blanche, et des objets de décoration chinés avec soin reconstituent l’ambiance qui pouvait être celle de la chambre au début du 20e siècle.
Blanche était peintre. L’une de ses plus belles oeuvres, une Meule, effet de neige peinte à l’époque où Monet exécutait les siennes, est accrochée au mur. C’est un don de la famille Durand-Ruel fait à l’ouverture de la Fondation Monet. Ce tableau était il y a quelques années présenté dans la chambre de Monet.
D’autres oeuvres authentiques ornent les murs : face au lit, un très beau Manzana-Pissarro représentant une femme et son enfant, et dans un cadre ovale, le portrait d’un enfant signé Henri-Frédéric Schopin, qui comme vous le savez est un peintre.
La petite nature morte à droite de la cheminée est une copie d’une toile de Blanche qu’on peut voir au musée des impressionnismes de Giverny. De nombreuses photos de Blanche complètent l’ensemble.
Avec son pot de fleur sur l’appui de la fenêtre, la chambre a l’air habitée. Cette restitution est un bel hommage à l’ange bleu. De là où elle est, maintenant qu’elle est vraiment devenue un ange, je suis sûre qu’elle en est très heureuse. Il y a comme une joie qui flotte dans cette pièce, cela ne peut être qu’elle venue voleter par là, et qui se réjouit.
Ouverture
Voilà l’aspect du jardin de Monet hier premier avril pour le premier jour d’ouverture de la saison. Les massifs sont pleins de fleurs déjà, des tulipes, des pensées, des bulbes de toutes sortes, et c’est parti pour sept mois de floraisons sans interruption.
Dans les jardins, les visiteurs ne remarqueront sans doute pas beaucoup de changement – les travaux effectués se veulent aussi discrets que possible -, en revanche une belle surprise les attend dans la maison avec l’ouverture d’une pièce de plus : la chambre de Blanche Hoschedé-Monet, belle-fille de Claude à double titre. C’est une petite merveille délicatement reconstituée, en grande partie avec des meubles et des tableaux qui se trouvaient dans la maison.
Autre nouveauté, l’accrochage de deux toiles de grand format dans la chambre d’Alice. Ces portraits des parents de Claude Monet, peints avant sa naissance, sont eux-aussi sortis des réserves.
Si vous avez décidé de venir ces prochains jours, bonne visite !
Commentaires récents