Hiver à Giverny

Maison de Monet sous la neige

En hiver, la maison de Monet se dresse toute simple sans sa parure de feuillage et de fleurs.
Il n’a pas neigé beaucoup à Giverny.
Plus au sud du département, à quelques dizaines de kilomètres seulement, il paraît qu’il est tombé une grosse épaisseur de flocons.
Ici, tout juste un peu de sucre glace.
La maison de Claude Monet en devient une confiserie géante, un énorme bonbon rose.

Norvégienne

bateaux de Monet dans la glace

Les deux barques du jardin de Monet sont prises par le gel.
A gauche, la norvégienne porte son nom mieux que jamais dans son écrin de neige, bloquée par l’embâcle.
A droite, le petit bateau que les jardiniers utilisent quand ils ont besoin d’un moteur lui tient compagnie.
La scène, sous les bambous enneigés, rappelle les estampes japonaises que le maître de Giverny collectionnait.
C’est dans une norvégienne semblable à celle-ci que ses belles-filles ont posé pour Monet.
Le bateau figure aussi, vide et tronqué, dans des compositions assymétriques inspirées de l’art japonais.

Le pont blanc

Giverny sous la neige
Le pont japonais du jardin d’eau de Claude Monet disparaît sous quelques flocons.

Juste assez pour en effacer la couleur.

C’est le livre de coloriage de l’hiver, qui ne laisse apparaître que les contours.

Une invitation à prendre crayons et pinceaux pour remplir les blancs ?

Sous la neige

Le jardin de Monet en hiverLe bassin de Monet est pris par les glaces !
Une fine pellicule de neige est tombée hier sur l’étang gelé.
Les ombres s’étirent, bleues, sur cette toile vierge.
Tous les reflets ont disparus.
J’ai marché ce matin dans les allées crissantes, où seul un chat m’avait précédée.
Le soleil faisait briller la poudreuse comme du mica.
La féerie.
Qu’aurait fait Monet de ce paysage ?

François Décorchemont

Vitrail de François Décorchemont, VernonCe vitrail à l’aspect si juvénile est l’oeuvre d’un octogénaire. François Décorchemont, maître-verrier eurois, a 84 ans quand il compose cette verrière pour l’hôtel de ville de Vernon.
On est en 1964, et c’est peu dire que Décorchemont est en pleine possession de son art. Depuis plus de trente ans il a mis au point une technique extraordinaire, unique en son genre. Au lieu de découper les morceaux de verre, il les fond.
Le maître-verrier prépare tous les matériaux lui-même. Il se procure, chez Daum, des bouts de cristal qu’il pile, mélange avec des oxydes et fait fondre au four.
Le cristal coloré ainsi obtenu est à son tour broyé pour faire de petits fragments rangés par couleurs dans des pots.
Décorchemont façonne alors un moule en terre réfractaire en suivant le carton du vitrail qu’il a préparé. Dans chaque alvéole il verse les brisures colorées, qui vont fondre à la chaleur et prendre la forme du moule.
Une fois refroidis, les morceaux de vitrail sont démoulés et mis en place, maintenus par un cadre de fer. Nouvelle innovation, les joints sont faits au ciment et non au plomb.
L’originalité de cette technique permet à Décorchemont d’obtenir des effets inédits dans ses morceaux de verre, dont les couleurs peuvent être mouchetées, marbrées, au gré de son inspiration, en mêlant deux tons dans les creusets.
Regardez les riches teintes de la cape rouge, ou encore l’aspect pommelé des chausses de ce personnage !
Décorchemont pratique aussi, je ne sais comment, des hachures et des stries dans la pâte de verre. On les retrouve partout, dans l’eau, sur la tunique du personnage bleu, sur celle de saint Louis, dans les magnifiques troncs d’arbres… Elles donnent mouvement et vie à la scène.
Contrairement aux maîtres-verriers du Moyen Âge qui peignaient les détails, Décorchemont ne redessine rien sur ses vitraux, pas même les traits du visage : il les obtient en opacifiant au ciment les creux qu’il a ménagés sous forme de reliefs dans son moule. Il en résulte une stylisation des personnages qui leur donne beaucoup de lisibilité et qui m’évoque la ligne claire de la bande dessinée.
Cette simplicité n’est qu’apparente. Car Décorchemont, pour son oeuvre religieux, a étudié à fond le symbolisme médiéval, la Légende dorée, les textes sacrés. Il est logique que cette connaissance des valeurs cachées des motifs se retrouve aussi dans son oeuvre profane.
C’est le cas ici, malgré la présence de saint Louis. La verrière installée dans l’escalier d’honneur de la mairie représente l’origine des armes de la ville, octroyées par Louis IX à Vernon un jour où, après une longue chevauchée, des Vernonnais lui offrirent des bottes de cresson pour se rafraîchir.
Le blason de Vernon porte trois bottes de cresson, elles sont ici toutes les trois, l’une dans les mains du roi, l’autre dans celles du personnage à la cape, la troisième en train d’être cueillie par l’homme en bleu.
Décorchemont a profité de cette scène au bord de l’eau pour rappeler l’origine du lys royal. Le roi porte un manteau semé de fleurs de lys, qui sont la représentation héraldique de l’iris jaune. Les iris sauvages ont l’air de quitter la berge où ils poussent pour partir à l’assaut de son vêtement.
Enfin, en 1964, difficile de ne pas voir dans les nénuphars du premier plan un discret hommage au maître de Giverny.

Saint Louis goûtant le cresson à la fontaine de Tilly, verrière de François Décorchemont, 1964, hôtel de ville de Vernon.

Meules en hiver

Meules en hiverAvec beaucoup d’à-propos, le musée de Vernon a choisi ces « Meules en hiver » de Blanche Hoschedé – Monet pour illustrer sa carte de voeux.
La toile vient d’entrer en 2009 dans les collections du musée. La vue est prise à Giverny, où Blanche a peint plusieurs fois le motif rendu célèbre par son beau-père. Une autre de ses meules, magnifique, est exposée dans la chambre de Claude Monet à Giverny.
Comme toujours la photo est loin d’avoir la luminosité de l’original, où, par contraste avec les tons terreux des meules de blé, Blanche exprime toute la maîtrise de son art dans la vibration du ciel et du sol enneigé.

Cette belle oeuvre est l’un des fleurons de l’exposition qui débutera le 15 janvier 2010 au musée de Vernon, et qui présente les acquisitions rendues possible grâce à l’association des Amis du musée (jusqu’au 28 février).
En parallèle, une exposition de photos de Jean Calan, « Sources », promet de belles images ((jusqu’au 28 février aussi).
Et le 29 janvier, une troisième expo s’ouvrira, « Contre vents et marées ou l’histoire des souffleries du LRBA ». (jusqu’au 14 mars).
Tout cela permettra de patienter jusqu’au printemps. Le musée de Vernon participe au Festival Normandie Impressionniste avec une expo sur le thème de « La Seine au fil des peintres, de Boudin à Vallotton », du 9 avril au 25 juillet.
En fin de saison, on reverra des photos anciennes grâce à « Une campagne photographique dans l’Eure au temps de l’impressionnisme, échos contemporains avec Georges Rousse ». (du 7 août au 7 novembre 2010). Voilà beaucoup de bonnes raisons de venir et revenir dans ce merveilleux petit musée de Vernon !

Tous mes voeux !

Carola and JoePour commencer l’année, voici une charmante dame à l’ombrelle sur le pont japonais de Monet !
Tous mes voeux de bonheur à tous, et tout particulièrement aux jeunes mariés.
Le 31 décembre n’est pas une date très habituelle pour convoler chez nous, mais dans l’autre hémisphère, c’est le plein été.
On a donc double raison de se souhaiter le bonheur, non seulement pour l’année qui commence mais pour toute la vie !
Si on aime les lieux symboliques, les jardins de Monet sont un bel endroit pour se dire et se redire qu’on s’aime.
Et quand l’amour est là, il transforme l’hiver en été et les parapluies en ombrelles.
C’est ce que je vous souhaite à tous, pour 2010 et pour toute la vie.

Saint-Sylvestre

Saint-Sylvestre chez Monet J’étais dans les jardins de Monet ce matin.
Le ciel était couvert, il tombait un petit crachin froid et un vent faible soufflait, brouillant la surface de l’étang où plus un seul nénuphar ne flotte.
Ce ne sont pas les meilleures conditions pour faire de bonnes images, mais c’était beau quand même, parce que les bambous demeurent verts, que le saule paraît presque chaud avec ses longs cheveux blonds, qu’il reste des feuilles pourpres accrochées aux branches, et que le bassin frissonne sa présence.
Au moment de franchir le pont entre les deux années, je vous souhaite qu’il soit peint couleur espérance. Que l’année nouvelle, comme le petit chemin que voici, vous conduise vers des jardins que vous ne voyez pas encore, et qui vous dévoileront leurs beautés à mesure que vous avancerez. Que votre cadre de vie soit accueillant et protecteur. Et que vous soyez chaque matin émerveillé de voir la lumière danser dans l’air et sur l’eau.

A tous, une très belle année 2010 !

Attraction universelle

Musée des Impressionnismes Giverny C’est une chance d’habiter un bel endroit, on voit plus de monde. La famille et les amis se laissent plus facilement convaincre de faire l’effort de venir.
Giverny a cet avantage d’exercer une attraction universelle ; il suffit d’une photo, d’un reportage : les jardins de Monet suscitent l’envie de les voir.
Cette petite dame qui marche comme on danse vers l’entrée du musée des impressionnismes de Giverny, c’est ma soeur. Elle et son mari sont passionnés d’art, et bien qu’ils habitent loin, j’ai eu la joie de les guider à l’automne dans les jardins de Monet.
Je feuillette l’album virtuel. Ce n’est pas moi qui tenait l’appareil photo ce jour-là, je suis surprise de me voir pour une fois dans ces jardins que je photographie si souvent, à leurs côtés.
Ma soeur aînée est petite et légère, blonde comme les blés, elle a gardé un air enfantin qui fait fondre tout le monde. Rien ne permet de deviner que nous sommes soeurs.
Je m’attarde sur la photo où elle m’éblouit de son sourire, devant la grande allée du clos normand en pleine splendeur automnale. Toute la joie de cette visite me revient, cette joie qu’on éprouve à découvrir et à faire découvrir, encore plus grande quand on la partage avec des êtres chers.
Bien sûr, dans les projets de se rendre visite, il y a d’abord la perspective des retrouvailles. La jolie balade qu’on fait en plus, qui vient combler un désir de voir, c’est du bonus, le supplément d’attractivité qui emporte la décision de se mettre en route, qui vainc l’inertie.
Je ne saurais m’en offusquer. Ma soeur cadette vient de trouver comment me faire venir chez elle. Résidant pour quelques mois à Angoulême, elle m’a proposé d’aller ensemble au festival de la bande dessinée…

Un embryon de collection

l'abbé Toussaint de Frédérick MacMonnies Le musée des Impressionnismes de Giverny vient de franchir un cap, sept mois seulement après son ouverture le 1er mai dernier : il vient d’obtenir ses premières oeuvres, un tout petit début de collection.
Trois toiles ont été mises en dépôt, et un dessin acheté.
L’oeuvre la plus importante est la magnifique Grande Vallée IX de Joan Mitchell, exposée cet été sur ses cimaises, qui appartient au FRAC de Haute-Normandie. Elle est laissée à Giverny pour une durée d’un an, et plus, espérons-le, si affinités.
Joan Mitchell, Grande Vallée IXD’autre part la commune de Giverny met en dépôt au musée des Impressionnismes deux toiles, Lupins et pavots de Blanche Hoschedé-Monet et l’abbé Toussaint de Frédérick MacMonnies ; on a pu voir déjà au musée de Vernon ce grand portrait du curé de Giverny au temps de Monet. Ces deux dernières oeuvres font partie des collections du MDIG pour dix ans au moins.
Enfin, le musée a acquis un dessin à la mine de plomb sur papier de Pierre Bonnard, une oeuvre symbolique de l’amitié entre les deux peintres voisins puisqu’elle représente Marthe Bonnard en compagnie de Claude Monet dans la salle à manger de ce dernier à Giverny.

Le donjon de la Roche-Guyon

Le donjon de la Roche-GuyonVoilà une semaine que le val de Seine est sous la neige, quelques centimètres à peine, mais assez pour métamorphoser le paysage.
Au-dessus de la Roche-Guyon, la route des Crêtes suit le bord de la falaise taillée par le fleuve, offrant de beaux points de vue sur les lointains bleutés.
Un peu en contrebas, on aperçoit le château fort de la Roche-Guyon. Bien que démantelé et ruiné, il a toujours fière allure dans ce site somptueux.
Cela paraît bizarre qu’il n’ait pas été construit tout en haut du coteau. Mais autrefois, sa tour était beaucoup plus haute. Elle s’élevait telle une immense cheminée et dépassait la crête de la colline, permettant de garder un oeil sur l’autre vallée juste derrière, celle de l’Epte. Cette fameuse rivière frontière de la Normandie. On est ici en Ile-de-France.
Des gravures montrent ce donjon démesuré, et c’était bien moche, vraiment, mais on n’était pas là pour faire joli. A la manière d’un périscope, la tour sortait juste ce qu’il fallait de l’ondulation de la colline, et les guetteurs guettaient.
J’ignore si, comme soeur Anne, ils ne voyaient rien venir. L’essentiel se passait quand même de l’autre côté, avec le contrôle de la Seine, et cette grosse chaîne qui stoppait les bateaux. Ceux-ci sentaient peser sur eux toute la menace du château fort, et s’acquittaient du péage sans discuter.

Billet de mille

M comme Musée Ce billet est le millième que j’écris pour givernews.com. Si vous cliquez sur le titre, vous verrez le numéro s’afficher.
J’avais d’abord penser à titrer M, comme mille en chiffre romain. Mais j’ai craint de décevoir les admirateurs de Matthieu Chédid, voire de prêter à confusion, même s’il paraît que c’est un porte-bonheur avec des points de suspension.
Le billet numéro mille, c’est une échéance qu’on voit arriver à l’avance. Une jolie occasion de célébrer, qui ne se reproduira plus : je ne crois pas que je persévérerai jusqu’au 10 000ème post, qui nous amènerait aux années 2040 environ. Ce n’est pas que je craigne de manquer d’inspiration, le sujet est inépuisable, mais il est probable que tôt ou tard il soit temps de passer à autre chose.
Alors M, comme Merci. Vous êtes bien plus de Mille chaque jour à venir prendre des nouvelles de Giverny, et c’est le meilleur des encouragements.
Et puis M, en condensé de la ligne éditoriale de ce blog. M comme Monet, M comme Magnifique et Merveilleux. Après avoir égrené surtout les mauvaises nouvelles du monde pendant une décennie, je voulais me concentrer sur du positif. C’est un bonheur de parler de la prodigieuse beauté de Giverny, de la grâce des fleurs, de cet homme hors du commun qu’était Claude Monet, d’art et d’harmonie.
Et en même temps cela ne va pas toujours de soi. Je ne serais pas française si je ne pratiquais pas un peu la lettre R aussi, râler, ronchonner et rouspéter. C’est culturel, on apprend la révolte avec notre premier biberon.
Sauf que vous ne venez pas ici pour des billets de mauvaise humeur, mais pour de petites notes aux couleurs changeantes. Je ne crois pas qu’un blog soit un exutoire, c’est un Média. C’est-à-dire un Multiplicateur de ce qu’on lui confie. Il faut faire attention à la nature des graines que l’on jette au vent.
M, le chanteur, a mille fois raison quand il le résume ainsi :

Je dis aime
Et je le sème
Sur ma planète
Je dis M
Comme un emblème
La haine je la jette


Soleil froid

Lever de soleil hivernal à Giverny
Un soleil qui éclaire à peine s’élève au-dessus de Giverny.
Ce soleil froid, c’est l’artiste des belles lumières d’hiver.
Des tons rosés, grisés, dorés…
Où va-t-il chercher tant de douceur ?
C’est un duvet, un velours…
Le soleil d’été frappait, celui-ci effleure.
Mais il est bien trop discret pour ravir la nature aux bras du gel.
Une petite boucle dans le ciel glacé, et déjà le voilà parti, fatigué plus tôt chaque jour.
Perchés sur le rebord de l’année, les arbres endormis guettent le signal.
Il faut encore attendre.
Car bientôt les jours vont à nouveau s’étirer, mais les plantes savent ce paradoxe, que les jours qui rallongent sont aussi les plus froids.

L’échappée belle

L'échappée belle, Anna GavaldaAnna Gavalda publie un nouveau livre. C’est une grande nouvelle. Ou si vous préférez, un roman court.
La dame aux cinq A n’a pas besoin de moi pour qu’il devienne un best seller, et en plus, il n’y a pas un mot dedans sur Giverny ni sur Monet.
Non, si j’en parle, c’est parce qu’elle y fait un portrait très savoureux d’un guide d’opérette. Voilà déjà celui des visiteurs :

Quand nous sommes arrivés, la dernière visite venait de commencer. (…) Il y avait là quelques touristes égarés, des femmes à la cuisse molle, un couple d’instituteurs recueillis en Mephisto, des familles équitables, des gamins ronchons et une poignée de Bataves. Tous s’étaient retournés en nous entendant arriver.
Vincent, lui, ne nous avait pas vus. Il était de dos et commentait ses mâchicoulis avec une fougue que nous ne lui connaissions pas.

Vous vous êtes reconnu quelque part ? Devant tant d’ironie condescendante, ce n’est pas gagné.
La suite est très habile. Ses frère et soeurs regardent Vincent jouer les guides et épater son auditoire, alors qu’eux savent qu’il a « inventé tout ce pipeau ».
Une telle collection d’idées reçues sur notre métier, que n’importe qui peut se bombarder guide, qu’on raconte n’importe quoi, et de préférence du croustillant, du sordide, du surnaturel, du ronflant, et que le public « sous le charme » gobe et en redemande, un tel ramassis de clichés devrait me faire grincer des dents.
Mais je ne peux pas. C’est quand même très drôle, j’ai la bouche ouverte.

L’île aux orties

ile aux orties, Giverny Claude Monet était propriétaire d’un bout de terrain à l’île aux Orties, sur la commune de Giverny. C’est là, au confluent de l’Epte avec la Seine, qu’il a peint ses fameuses Matinées sur la Seine. Il possédait un hangar où il entreposait ses toiles et ses bateaux. Une aquarelle accrochée dans sa chambre le représente.
Voici ce que je peux vous proposer de mieux comme photo de l’île aux Orties, car l’endroit ne doit pas son nom au hasard. Cette zone humide en bordure de rivière est un petit bout de nature sauvage, où les orties atteignent deux mètres de haut, et où les arbres abattus par les dernières tempêtes pourrissent tranquillement, dans un chaos de troncs brisés. Pas très photogénique. A se demander comment Monet a pu décider de le peindre…
Je me suis avancée avec précaution sur ce sol incertain pour approcher du bord de l’eau. Le confluent lui-même est un peu décevant, peut-être parce que ce n’est pas la bonne saison, mais quand la végétation est vigoureuse le lieu doit être inaccessible. L’Epte arrive presque parallèle au fleuve et se jette dedans sans même que les flots de la Seine paraissent remarquer ce renfort.
Les deux cours d’eau sont invisibles sur la photo, la Seine passe en contrebas de la colline et l’Epte juste derrière les arbres.
Ce que l’on voit bien, en revanche, ce sont les boules de gui qui garnissent les branches de cet arbre, le long d’un champ où la prochaine récolte pousse déjà dru.
Cela me rappelle de jeunes visiteurs irlandais, en avril dernier, avant que les feuilles ne poussent aux arbres. « Qu’est-ce que c’est, ces machins ? » avaient-ils demandé. A l’annonce qu’il s’agissait de gui leurs yeux se sont mis à briller. « On viendra avec un camion et on va faire fortune ! » ont-ils rigolé. On dirait que le gui n’est pas si courant sur leur île.
Sur celle de Monet, il pousse aussi volontiers que les orties.

Edit 31/12/2017 : en commentaire un lien vers une vidéo aérienne de l’île aux Orties par Jean-Marie Peers de Nieuwburgh. 

Rouge-gorge

Rouge-gorge à Giverny
Le jardin de Claude Monet tout vide, c’est le moment que préfère le rouge-gorge pour reprendre possession de son territoire.
Il volette à travers les bambous, sous le grand hêtre pourpre, jusqu’à la glycine du pont japonais. Hop ! Vue imprenable sur le grand bassin aux nénuphars !
Être rouge-gorge à Giverny n’est pas de tout repos, avec tous ces bipèdes à longueur de journée, mais l’endroit offre aussi de nombreux avantages.
La terre sans cesse travaillée par d’aimables jardiniers regorge de nourriture, un vrai pays de cocagne !
Pour boire et se baigner, il y a autant d’eau qu’on en veut.
Pas trop de prédateurs : les chats sont bien nourris.
Les taillis ne manquent pas pour nicher.
Et les barrières de bambou qui délimitent les massifs sont autant de perchoirs tendus aux petites pattes.

Boîte

Boite à chapeauUne belle boîte posée dans le cabinet de toilette de Monet intrigue les visiteurs. Elle a une forme curieuse, elle est faite avec beaucoup de soin, en cuir, et la patine de la matière indique son ancienneté. A quoi sert-elle ?
Oh bien sûr, si vous avez l’habitude de chiner, vous l’avez reconnue tout de suite. On en trouve parfois, vide ou non, avec ou sans leur délicieuse petite clé… Vous avez deviné ?
C’est une boîte à chapeau, mais pas n’importe lequel. Un haut de forme.
C’était à la Belle Epoque le chapeau chic, l’accessoire masculin indispensable dans la bonne société, qui pouvait être gris le jour, mais toujours noir le soir.
Quand il était à Giverny, Monet rangeait certainement son haut de forme dans sa boîte. C’était un chapeau social, citadin. Malgré son goût pour les beaux vêtements, Monet portait un chapeau plus mou dans sa campagne.
Mais, de temps en temps, une cérémonie ou une soirée parisienne lui fournissait l’occasion de tourner la petite clé et d’extraire le chapeau retourné de son cocon de soie.
Monet se devait de posséder un chapeau haut de forme, la marque d’appartenance à la bonne société. Issu d’un milieu bourgeois, marié à une grande bourgeoise, il connaissait les codes, et n’avait nullement l’intention de passer pour un peintre bohème.
A voir la boîte, on se dit que ça devait coûter une petite fortune, un haut de forme. Un vrai gadget bling-bling.

Cadran solaire

Cadran solaire, FourgesDans les villages du Vexin, où l’on n’était pas assez riche pour s’offrir le luxe d’une horloge comme à Evreux ou aux Andelys, les cadrans solaires ne sont pas rares sur les murs sud des églises. En voici deux repérés dans la vallée de l’Epte, en amont de Giverny.
A Fourges, où l’église vient d’être restaurée, le cadran solaire porte la date de 1764. Il est placé non pas sur le mur mais sur un contrefort en angle, sans doute parce que l’église ne pointe pas vers l’est réel.
Les heures sont indiquées en chiffres romains qui se prolongent par des chiffres arabes plus espacés et plus lisibles. Surtout le cadran a droit à une inscription à la mode antique, dans un latin transparent : « INUTILE SINE SOLE », inutile sans soleil, une lapalissade qui fait sourire. Son auteur était peut-être un peu dépité par le climat normand !

Cadran solaire, Berthenonville Dans un autre genre, à Berthenonville, ce cadran solaire très original est soutenu par un ange en plein vol. Cette disposition lui confère une élégance certaine et justifie le décalage par rapport au plan du mur, qui n’aurait pas été très esthétique sans cela.
Y a-t-il eu compétition avec celui de Fourges ? Les deux églises ne sont pas très éloignées l’une de l’autre. Assez dissemblables dans leur plan, elles se rejoignent non seulement par la présence d’un cadran solaire, mais aussi par cette belle pierre jaune qui se patine en un gris subtil, un matériau bien différent du calcaire de la vallée de la Seine.

Eglise inachevée

Chapelle de château sur EptePerdue au milieu des champs, la chapelle du cimetière de Château sur Epte a une drôle d’allure. On dirait qu’on en a coupé un bout.
Je n’ai pas trouvé d’infos sur cet édifice, me voilà donc réduite aux conjectures, et cette impression que le bâtiment est tranché est si forte qu’il m’est venu l’idée qu’il avait peut-être été partiellement démoli à la Révolution, dépeçage qui se serait arrêté juste à temps pour nous laisser la partie encore debout.
L’explication paraît toutefois bien peu probable. Pourquoi s’arrêter en si bon chemin sur un bâtiment aussi petit ?
Il semble plutôt qu’on a ici un exemple d’une vision très familière il y a quelques siècles, celle d’une église inachevée. Ce n’est plus si courant.
La plupart des édifices religieux ont eu le temps d’être plus ou moins terminés depuis le siècle lointain où ils ont été commencés, et pour nous qui les observons au 21e siècle ils offrent un aspect fini. Les quelques rares églises qui se construisent encore sont bâties avec des méthodes modernes en un temps record, on n’a pas une impression de chantier interminable. Il faut la vaste entreprise de la Sagrada Familia de Barcelone pour retrouver cette impression d’étalement des travaux dans le temps, à l’échelle de plusieurs générations.
Ici, à l’époque où la France « se couvre d’un blanc manteau d’églises », à en croire la belle baie gothique, les paroissiens de Château-sur-Epte ont uni leurs efforts pour bâtir cette chapelle. Ils ont eu de quoi construire l’abside. Et puis, plus rien. Gel définitif des travaux après la première travée.
Que s’est-il passé ? Le village a-t-il été dévasté ? Les efforts se sont-ils portés ailleurs ? Si vous le savez, merci de me laisser un petit mot d’explications ! Telle qu’elle est, la chapelle de Château sur Epte ne manque pas d’une bonne dose de mystère.

Des précisions inattendues ici

Les carreaux vichy

Fenêtre à rideaux bonne femme en carreaux vichy, Giverny, Maison de Claude MonetQuand les petites filles dessinent une maison, elles aiment lui faire des rideaux aux fenêtres. Les fenêtres sont les yeux de la maison, avec des rideaux elles ont l’air d’avoir des paupières, et ce sont des détails qui comptent quand on a à coeur de représenter les choses avec minutie.
Les petites filles, en général, se plaisent dans la maison de Claude Monet. Les fenêtres de la cuisine ont exactement le type de rideaux qu’on imagine, des rideaux bonne femme, ces voilages courts et volantés retenus par des embrasses.
En harmonie avec les carreaux en faïence bleue de Rouen qui recouvrent les murs, les rideaux sont en tissu vichy bleu. Je ne sais pas ce que ça vous évoque, les carreaux vichy, peut-être la chemise de nuit de Pimprenelle ? la robe de mariage de Brigitte Bardot ? Aujourd’hui c’est un tissu sage qui préfère l’ameublement à la mode. Il donne un style campagne, un côté un peu désuet, authentique dans le sens terroir du mot.
Dans les dessins d’enfant, encore plus souvent que des rideaux les fenêtres ont des croisillons. C’est aussi le cas de celles de Monet, c’est l’époque de construction qui veut ça. Et, cohérence du détail, on ouvre la fenêtre grâce à une magnifique poignée en fonte ouvragée.
La tentation est grande de se prendre pour la cuisinière de Monet, de tourner la poignée, d’ouvrir la fenêtre. Les rideaux tamisent le soleil, voilent le dehors sans le cacher. Mais fenêtre ouverte, le jardin fait irruption dans la pièce. De la fenêtre il ne reste que l’encadrement, ce que justement on nomme le tableau de la fenêtre. Quand on est à l’intérieur de la maison, le jardin y apparaît comme un tableau du maître des lieux.

Sainte Marie-Madeleine et le jardinier

Sainte Marie-Madeleine et le jardinier, vitrail de la collégiale de Vernon, fin du XVème siècleC’est peut-être le vitrail ancien le plus beau de l’église de Vernon : parfaitement conservé, il date de la fin du 15e siècle et occupe une lancette d’une baie sud de l’édifice.
A gauche, une femme agenouillée présente un flacon dans ses mains. Son visage est entouré d’une auréole. C’est Marie-Madeleine, venue apporter du parfum au tombeau du Christ pour embaumer son corps, le dimanche de Pâques.
A droite, un homme seulement vêtu d’un manteau somptueux se tient debout. Il porte un bâton terminé par une croix, et un nimbe crucifère autour de la tête, signe qu’il s’agit de Jésus.
La scène est d’une émotion extrême. Marie-Madeleine était plongée dans l’affliction la plus totale, le deuil le plus cruel.
Elle était une des disciples les plus proches de Jésus, et elle a eu la douleur de voir le Messie crucifié. Revenue au tombeau le surlendemain de la Passion, elle veut lui rendre un dernier hommage, une sépulture digne de lui. Et là, que découvre-t-elle ? Plus de corps !
Elle craque, Madeleine. Elle pleure. L’évangile de Jean nous raconte ses larmes, qui nous sont restées dans l’expression « pleurer comme une Madeleine ».
On devine ce qu’elle s’imagine : que les bourreaux du Christ ont pris son corps pour le jeter quelque part, dans la fosse commune ? aux bêtes ? pour empêcher toute dévotion post-mortem.
Et là, coup de théâtre, retournement complet de situation.
Au milieu de ses larmes elle regarde le tombeau, et elle y voit deux anges, deux anges blancs qui lui demandent pourquoi elle pleure.
Drôle de question ! C’est qu’ils savent, eux, qu’il n’y a pas à pleurer mais à se réjouir. A peine Madeleine a-t-elle le temps de leur expliquer entre deux hoquets pourquoi elle pleure : « Parce qu’ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l’ont mis », qu’un nouveau personnage apparaît.
Nous qui sommes finauds, nous l’avons tout de suite reconnu, n’est-ce pas. Depuis deux mille ans, on s’est fait à l’idée de sa résurrection. Mais Madeleine ne peut pas s’attendre à cela. Elle s’imagine parler à un vivant, et elle prend cet homme pour le jardinier. Qui d’autre pourrait se trouver là ?
Regardez avec quel raffinement le maître-verrier du Moyen Âge a figuré la verdure sous les pieds des personnages. Toute une harmonie de tons de verts, de formes de feuilles différentes… On se croirait à Giverny, autour de l’étang de Monet !
Un arbre se dresse au centre du vitrail. C’est l’arbre de vie, peut-être, car le Ressuscité donne la Vie éternelle. C’est aussi une verticale qui divise le vitrail en deux parties, à gauche, Madeleine, bien vivante, à droite le Christ, revenu se manifester à ses disciples après sa mort. Deux mondes distincts, qui ne doivent pas se toucher.
Car elle a sûrement envie de le toucher, Marie-Madeleine. Pour qu’elle le reconnaisse, Jésus l’a appelée par son nom, Marie. Et la voilà qui passe de la douleur à la joie la plus folle. Qu’est-ce que vous auriez eu envie de faire à sa place ? Lui sauter au cou, le serrer dans vos bras ? Lui baiser les pieds ?
Pas question. Un phylactère sort de la bouche du Christ, on y lit, à l’envers, les paroles latines « Noli me tangere », ne me touche pas.
Madeleine devra témoigner auprès des autres disciples de l’Apparition. Celui qu’elle a pris pour le jardinier est le jardinier des âmes.

Symphonie automnale

Giverny

On aimait bien les titres qui évoquaient la musique à l’époque de Monet, les Harmonies en vert, en bleu, en rose pour le maître de Giverny, les Symphonies ou les Arrangements numérotés chez Whistler…
Voici donc quelques mesures de la symphonie de jaunes et de rouges qui se joue en automne dans le clos normand du chef de file de l’impressionnisme.
Les massifs aux teintes chaudes rayonnent dans les feux du couchant, tandis que ceux aux tons plus doux, mauves, roses, font plutôt face à l’est.
Et la maison, tout au bout de l’allée, est comme noyée sous l’envolée des accords de couleurs.

Rue Claude Monet

Rue Claude Monet, GivernyCe n’est pas une surprise, la rue principale de Giverny porte le nom de Claude Monet. Elle chemine à flanc de colline et traverse tout le village de part en part, une balade d’environ deux kilomètres. La maison de Claude Monet (à droite sur la photo) est située presque tout au bout, en face d’un petit parking.
Divine bonne nouvelle, on apprend dans le journal local Le Démocrate que l’agglo a budgété 2,2 millions d’euros pour l’aménagement piétonnier et touristique de la rue Claude Monet à Giverny. Les travaux devraient être réalisés dès 2010. Si c’est en fin d’année, les visiteurs en profiteront au plus tard en 2011.
La nouvelle manque de précision, on ne sait pas quelle est la portion de la rue qui est concernée.
Cet été un essai a été fait de la barrer pour rendre piétonnier le tronçon face au musée des Impressionnismes. C’était très agréable, on regrette seulement que l’interdiction aux voitures n’ait pas été étendue là où elle serait le plus utile, devant la Fondation Monet. C’est plus difficile à cause du parking, mais c’est là qu’il y a le plus de monde, l’entrée et la sortie du musée Monet se faisant directement dans la rue.
Autre bonne nouvelle, Giverny aura enfin des toilettes publiques. Trente ans après l’ouverture de la Fondation Monet, il est temps. On devine dans cette procrastination une saga clochemerlesque. Mais pas seulement : on ne dirait pas comme ça, mais construire cet édicule a un prix stupéfiant. Allez-y, devinez… Non non, beaucoup plus : 226 000 euros ! Le prix d’un rond-point, ou d’une petite maison avec non seulement des toilettes, mais toutes les autres pièces en prime ! Il faut croire qu’il y aura des hectomètres de tuyaux à poser. Emplacement pressenti, ai-je ouï dire, le bas du parking du Musée des Impressionnismes.

Depardieu sera Monet

Gérard Depardieu, DR Rencontre de deux monstres : Gérard Depardieu interprétera Claude Monet dans un film dont le tournage est prévu pour le printemps 2010.
Je brûle déjà de voir comment Depardieu incarnera le peintre. L’aspect bourru et enflammé lui va bien, il a tout le charisme nécessaire, et n’aura pas à composer pour jouer les amateurs de bonne chère !
La réalisatrice de ce biografilm est Chantal Picault. Ce sera intéressant de voir comment elle va condenser la longue vie de Monet, quels évènements elle va mettre en avant, lesquels seront passés sous silence. Comment donnera-t-elle du rythme à l’histoire ? Quelle sera l’image de Monet porté à l’écran ? L’analyse subjective du personnage ?
Un indice, d’ores et déjà : Depardieu ne vient pas seul, le casting propose d’autres stars telles que Michel Galabru dans le rôle de Georges Clemenceau et Sandrine Bonnaire dans celui de Blanche Hoschedé-Monet.
On ne sait pas encore qui jouera Camille, Alice, ou Durand-Ruel… Mais on peut imaginer que l’aspect people de Monet sera mis en avant avec ce choix d’une star pour interpréter l’ami le plus illustre du peintre. Et il faudra bien un peu de glamour aussi. A ce titre la dévotion de Blanche à l’égard de son beau-père ne manque pas de passion, mais sans doute de chair. La femme de sa vie, c’est Alice.
Bref ! Un grand film sur Monet, c’est merveilleux, et tous les guides qui traitent de l’impressionnisme vont se précipiter pour le voir dès sa sortie. Parce que les clients nous en parleront, et parce que notre travail s’en rapproche. En guidage aussi, il s’agit de donner en deux heures une certaine idée de Claude Monet.

Etretat

w817 Claude Monet, Etretat, soleil couchant, 1883 Claude Monet, Etretat, soleil couchant, 1883

A en croire sa production de tableaux, Claude Monet a fait au moins sept séjours dans la petite station balnéaire normande d’Etretat, célèbre pour ses spectaculaires arches de pierres qui plongent dans la mer.
Dès 1864, le jeune Monet peint la Porte et la falaise d’Aval. Il récidive en 1868 avec une « Grosse mer à Etretat », puis revient en 1873.
Enfin, en janvier 1883, Monet se lance dans une campagne de peinture de trois semaines. Il peint dix-neuf toiles. Il sent qu’il n’a pas épuisé le sujet. L’hiver 1885-86, il passe trois mois à Etretat et y exécute la bagatelle de quarante-neuf tableaux, portant à soixante-quinze le nombre total de toiles d’Etretat.
Ce sont les oeuvres faites à la faveur d’un séjour prolongé qui offrent les points de vue les plus originaux.
Selon le mot de Monet, on ne s’imprègne pas d’un paysage en un jour. Le décor est si naturellement pittoresque à Etretat qu’on se contente volontiers du plan le plus banal, saisi sur la plage devant le bourg. Il faut du temps pour rechercher l’originalité, crapahuter de haut en bas des falaises, jouer avec les marées, s’imprégner des possibilités changeantes du lieu.
Bon marcheur, Monet n’a pas hésité à aller assez loin pour trouver des angles intéressants. Le peintre intrépide a choisi parfois des espaces dégagés quelques heures seulement à marée basse, ce qui n’a pas été sans risque.
Etretat, l'aiguille et la porte d'aval, coucher de soleil Monet aimait le bord de mer en hiver. Pour retrouver ses lumières, c’est le moment d’aller à Etretat. L’automne offre des couchers de soleil dès 5 heures du soir, et, dans la petite station qui somnole au crépuscule de la saison, on trouve à nouveau de la place pour se garer.
Si vous aimez la photo vous cadrerez en vous posant les mêmes questions que les peintres, plus large ou plus serré ? plus à gauche ou plus à droite ? d’ici ou de là ?, en jouant des éclairages et des perspectives. Mais prudence près des falaises, attention à la mer, aux chutes de roches, et au vent.

Etretat, l’Aiguille et la Porte d’Aval, coucher de soleil