Myosotis
Après le jaune des premières fleurs de printemps, les jonquilles, les primevères, vient le bleu des myosotis.
Devant la maison de Monet, les massifs sont des mousses légères d’où émergent les têtes de tulipes roses, rouges et corail.
Cette composition est un grand classique de l’horticulture, mais comment pourrait-on s’en lasser ? On rêve de la revoir au printemps suivant. A Giverny, la couleur des tulipes change un peu chaque année, histoire de créer un brin de surprise.
De quoi est morte Alice Hoschedé – Monet ?
Alice Hoschedé Monet, seconde épouse de Claude Monet, et sa petite-fille Lily Butler sur le pont japonais de Giverny, été 1910. Collection Monet, archives du musée Marmottan.
Claude Monet a eu la douleur d'être veuf à deux reprises. Alice Hoschedé, sa seconde épouse, s'est éteinte le 19 mai 1911, vaincue par une leucémie myéloïde. Les médecins étaient alors démunis devant ce cancer du sang et de la moelle osseuse. Assez rare, il se traite bien de nos jours par prise de médicaments.
Alice a d'abord souffert de fatigue et de crise hépatique. Elle s'alite trois semaines dès janvier 1909. Le 6 septembre de la même année, elle confie à son journal intime :
Les sortilèges des bois de Giverny
Début avril, le ciel déverse son trop plein de bleu dans les bois.
Dans les collines de Giverny, des tapis de jacinthes sauvages se dépêchent de fleurir avant que les feuilles des arbres ne poussent et les maintiennent à l'ombre pour le reste de la saison.
Les visites qui vont bien ensemble
Il y a des visites qui se font écho et s'enrichissent mutuellement. Leur association peut être évidente, comme celle de Giverny et de l'Orangerie, ou plus inattendue, presque fortuite.
Il y a quinze jours je suis allée à Paris pour voir la très jolie exposition du musée Jacquemart-André intitulée "l'Atelier en plein air – Les impressionnistes en Normandie" (jusqu'au 25 juillet 2016). Et puis, juste pour le plaisir, j'ai fait un tour dans les serres du Jardin des Plantes, histoire de comparer avec celles de Kew.
Ce n'était pas délibéré, mais cette visite a pris tout son sens un peu plus tard, face aux jungles du Douanier Rousseau exposées à Orsay.
La côte Sainte-Catherine à Rouen
" Ici, vous êtes à l'endroit où Claude Monet est venu s'installer en 1892 pour peindre sa vue générale de Rouen", explique le panneau en quatre langues.
Du haut de la côte Sainte-Catherine, le panorama sur la vallée de la Seine a de quoi séduire les peintres. Le fleuve étend son ruban argenté coupé de ponts au pied d'un amphithéâtre de collines. Mais curieusement, le maître de Giverny a détourné son regard de la Seine pour se concentrer sur la ville.
L'oeuvre, une pochade à laquelle Monet n'a consacré qu'une séance, est à voir au musée des Beaux-Arts de Rouen. Une exposition importante, "Manet, Renoir, Monet, Morisot… Scènes de la vie impressionniste" s'ouvre demain dans ce musée.
Fritillaire pintade
Cette petite fleur pousse dans la nature, mais dans l'Eure il faut sûrement beaucoup de chance pour la découvrir, dans les milieux humides. Je n'en ai jamais vu de sauvage, alors qu'elle est courante au bord de la Loire.
Elle a été plantée un peu à l'écart dans les jardins de Monet, mais elle attire l'oeil. Les visiteurs de Giverny s'arrêtent tour à tour pour la nommer dans leur langue.
Pour les francophones, c'est en général une fritillaire pintade, comme le veut aussi son nom botanique fritillaria meleagris, qui signifie à taches de pintade.
Mais à y regarder de près, (c'est-à-dire en comparant avec les petits points blancs qui parsèment le plumage des pintades) son autre nom paraît plus exact : la fritillaire damier, ou en allemand die Schachbrettblume, c'est à dire la fleur échiquier.
Selon la littérature botanique, ces noms existent aussi en anglais (Chess Flower et Guinea-hen Flower). Mais le plus perturbant est celui que m'ont cité les personnes que j'accompagnais : Snake's Head, tête de serpent. Impossible qu'un nom aussi inquiétant se loge dans la mienne… à moins de se souvenir de l'analogie avec les écailles d'un serpent. Si l'on veut. Le plus étrange est que sa graine est très toxique. Vénéneuse, à défaut d'être venimeuse.
Impressions printanières
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C’est le plus joli moment de l’année pour voir les pelouses du jardin de Monet, avant que les massifs ne leur volent la vedette. Le matin, la rosée fait scintiller le velours du gazon. Sur ce tapis de soie qu’on rêverait de fouler se dressent les silhouettes élancées des narcisses et des premières tulipes. Elégantes, apprêtées, elles ont l’air de débutantes hésitant à s’élancer sur la piste de danse pour leur premier bal.
Admirez au passage l’habileté du jardinier qui entretient cette pelouse avec une mini tondeuse en contournant les îlots de fleurs.
Giverny News a 10 ans
Ce billet, j'ai presque envie de ne pas l'écrire. Le titre, une rose pour célébrer, les pétales en métaphore des billets qui s'empilent, sortant du coeur pour finir dans l'oubli, et allez hop. Passons à la suite.
Vous savez ce que ça fait, c'est comme tous les anniversaires. On le voit arriver, on n'en revient pas. Dix ans, mince ! On se replonge au premier jour, quand tout était tout neuf. Une naissance. Un bourgeon qui s'ouvre, une envie. Ces premiers temps où l'on ne sait pas où l'on va ni comment s'y prendre. Pas d'exemple à suivre. Un langage à inventer.
Puis, peu à peu, ce qui après coup apparaît comme une ligne éditoriale se dessine. Il y a ces sortes de promesses que l'on se fait à soi-même. Pour moi c'était : être positive. Montrer la beauté. Oser la poésie. Rester dans le thème. Je ne me suis pas affranchie souvent de ces règles. Quand je l'ai fait, je l'ai regretté. Preuve qu'elles me conviennent.
Les Marguerites de Caillebotte
Pour son ouverture, le musée des impressionnismes Giverny a soigné sa décoration florale. De grandes potées d'anthémis s'alignent le long de l'allée, tandis que des fleurs à corolles blanches ont été piquées un peu partout dans les topiaires et les massifs de lierre.
Ce fleurissement est un hommage à Parterre de marguerites, l'oeuvre de Gustave Caillebotte dont on espère qu'elle va bientôt faire son entrée dans les collections.
Quoi de neuf à Giverny ?
Le compte à rebours est lancé pour les jardiniers, le personnel de la boutique et pour de nombreuses personnes en lien avec le tourisme dans la région : la Fondation Monet rouvrira ses portes vendredi prochain, le 25 mars 2016, pour le week-end de Pâques.
Super pouvoir
Si chacun de nous avait droit à un super pouvoir, lequel choisiriez-vous ? Je ne parle pas de pouvoirs de super-héros comme voler dans les airs. Aimeriez-vous entendre dans votre tête des symphonies inédites, voir et percevoir davantage comme Monet, avoir une mémoire infaillible des noms et des visages, diagnostiquer les maladies dont souffrent les patients et que personne n'a su déterminer ? Ou encore trouver en quelques instants des dizaines de trèfles à quatre feuilles ?
Les serres de Kew
C'est en hiver qu'il est le plus agréable de visiter une serre. On pousse la porte, on prend soin de bien la refermer, et on change d'univers. La douceur commande de déserrer l'écharpe et d'ouvrir le manteau, l'humidité aveugle les porteurs de lunettes. Est-ce qu'on se sent bien dans la chaleur retrouvée ? Il y a cette présence des plantes, cette impression d'entrer dans une forêt qui n'en est pas une. Le silence bizarre quand il faudrait des cris d'animaux et des chants d'oiseaux.
Les jardins impressionnistes s’exposent à Londres
Exposition "Painting the Modern Garden – Monet to Matisse" (Peindre le jardin moderne, de Monet à Matisse) Royal Academy of Arts – Londres
Une très belle exposition célèbre les jardins impressionnistes jusqu'au 20 avril 2016 à la Royal Academy of Arts de Londres. Claude Monet y est très largement représenté, avec quelque 35 oeuvres qui illustrent toute sa carrière, des premières natures mortes conventionnelles jusqu'aux grands Nymphéas quasi abstraits de Giverny. A ses côtés, on trouve Renoir, Pissarro, Cézanne, Manet, Sargent, Kandinsky, Van Gogh, Matisse, Klimt, Klee, et aussi, joie ! Caillebotte et Sorolla, les deux stars de 2016 à Giverny.
Paré de pourpre
Les plantes à feuilles sombres sont une des merveilles du jardin d'eau de Monet.
En mai, quand toutes les feuilles sont ouvertes, on voit ressortir les nuances pourpres du cotinus, de l'érable du Japon, des berbéris… Ils créent des contrastes qui mettent en valeur les plantes voisines à feuillage clair. Imaginez cette même vue avec du vert et rien que du vert… Un peu monotone, non ?
Monet le savait bien. Avec toute la générosité de qui oeuvre pour les générations futures, il a planté le magnifique hêtre pourpre qui domine le jardin du côté des bambous.
Vision et prévision. Tandis qu'il supervisait le travail de ses jardiniers en train de creuser le trou de plantation, il devait sourire dans sa barbe en pensant à la tête que nous ferions, un bon siècle plus tard, devant l'arbre devenu adulte. En peintre, il devait déjà s'imaginer le contraste du sombre sur le clair, du pourpre sur le vert. Et les nouveaux reflets.
Rue de Paris, temps de pluie
Gustave Caillebotte, Rue de Paris, temps de pluie, étude. 1877 Musée Marmottan-Monet, Paris
Cette toile est accrochée au-dessus du lit de Claude Monet, dans sa chambre de Giverny. C'est la réplique de l'oeuvre que possédait Monet, léguée ensuite par son fils Michel à l'Académie des Beaux-Arts. C'est donc au musée Marmottan-Monet de Paris que l'on peut en admirer l'original.
Gustave Caillebotte aimait bien exécuter des études préparatoires avant de se lancer dans une oeuvre d'envergure. Cette toile de moyen format (54 x 65 cm) préfigure un très grand tableau de 2,12 m par 2,76 m qui se trouve à l'Art Institute of Chicago.
Les bancs blancs
Est-ce qu’un jour le réchauffement climatique sera tel qu’il ne neigera plus jamais à Giverny ?
Blanche Monet et Georges Clemenceau
Cette femme qui caresse doucement l'âne sans se soucier du photographe ni du Père la Victoire, c'est Blanche Monet, l'épouse de Jean Monet, fils de Claude.
Le manteau rouge
La plupart du temps, les visiteurs de Giverny ne font pas attention à la façon dont la couleur de leur vêtement va s'harmoniser avec les jardins de Monet. Elle peut être discrète, et le promeneur se fondra dans le décor comme un caméléon. Ou bien elle peut trancher – et gâcher en toute innocence les photos de dizaines de co-promeneurs. Le turquoise, par exemple, est l'une des couleurs qui paraissent les moins naturelles dans un jardin. Même le blanc ressort.
Objectivité
On ne peut pas faire comme si on n'avait pas vu cet énorme pylône. Dans ce paysage idyllique du lever du jour au bord de l'Epte, il surgit comme un intrus. Il casse l'ambiance.
Je ne peux pas l'ignorer, mais je peux décider de ne pas le cadrer si je ne peux pas l'encadrer. Le laisser hors champ, debout dans son champ. Avancer d'un pas, zoomer un peu plus, tourner l'appareil, faire une photo verticale…
Vernon-Giverny, gare impressionniste
Ce barbu au regard perçant qui orne la porte de la gare de Vernon a un air de famille avec Claude Monet. Il a été son contemporain et son ami, peintre lui aussi, et presque son voisin… Vous avez trouvé ? C'est Camille Pissarro, impressionniste et néo-impressionniste, qui s'installe à Eragny-sur-Epte près de Gisors quelques mois après l'arrivée de Monet à Giverny. Pissarro ne quittera plus le village situé à une trentaine de kilomètres de Giverny.
Les prés de Giverny
Un des aspects de Giverny les plus surprenants, c'est la présence de prés et de champs en plein milieu du village. On s'attendrait à un habitat groupé avec des maisons serrées autour de l'église, et l'on est tout étonné qu'il y ait tant d'endroits non bâtis.
Cette disposition est héritée de l'histoire du village. Giverny se compose depuis toujours d'une succession de cinq hameaux séparés par des terres agricoles. Ils s'échelonnent sur quatre kilomètres au pied de la colline, juste au-dessus des zones inondables.
L’archange Saint-Michel terrassant le démon
Ce Saint Michel terrassant le démon se trouve à l'église Saint-Taurin d'Evreux. Daté du 17e siècle, il porte des cheveux bouclés, on croirait la perruque de Louis XIV. Il se présente en armure, avec épée et bouclier, vainqueur de l'ange déchu. La scène rappelle Saint Georges, qui lui aussi porte l'armure, mais les grandes ailes du combattant permettent une identification immédiate de l'archange Saint Michel, et saint Georges est plutôt figuré avec un dragon.
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Chambre avec vue
Mi-octobre, voici ce que l’on aperçoit depuis la chambre de Claude Monet dans sa maison de Giverny, un soir un peu trop frais pour laisser la fenêtre ouverte. C’est un moutonnement végétal dominé par la masse des grands arbres, les ifs devant la maison, les hêtres, frênes et peupliers du jardin d’eau au loin. Dans tout ce vert claque le jaune des hélianthes, encore accentué par le soleil couchant.
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