Rue Claude Monet
Ce n’est pas une surprise, la rue principale de Giverny porte le nom de Claude Monet. Elle chemine à flanc de colline et traverse tout le village de part en part, une balade d’environ deux kilomètres. La maison de Claude Monet (à droite sur la photo) est située presque tout au bout, en face d’un petit parking.
Divine bonne nouvelle, on apprend dans le journal local Le Démocrate que l’agglo a budgété 2,2 millions d’euros pour l’aménagement piétonnier et touristique de la rue Claude Monet à Giverny. Les travaux devraient être réalisés dès 2010. Si c’est en fin d’année, les visiteurs en profiteront au plus tard en 2011.
La nouvelle manque de précision, on ne sait pas quelle est la portion de la rue qui est concernée.
Cet été un essai a été fait de la barrer pour rendre piétonnier le tronçon face au musée des Impressionnismes. C’était très agréable, on regrette seulement que l’interdiction aux voitures n’ait pas été étendue là où elle serait le plus utile, devant la Fondation Monet. C’est plus difficile à cause du parking, mais c’est là qu’il y a le plus de monde, l’entrée et la sortie du musée Monet se faisant directement dans la rue.
Autre bonne nouvelle, Giverny aura enfin des toilettes publiques. Trente ans après l’ouverture de la Fondation Monet, il est temps. On devine dans cette procrastination une saga clochemerlesque. Mais pas seulement : on ne dirait pas comme ça, mais construire cet édicule a un prix stupéfiant. Allez-y, devinez… Non non, beaucoup plus : 226 000 euros ! Le prix d’un rond-point, ou d’une petite maison avec non seulement des toilettes, mais toutes les autres pièces en prime ! Il faut croire qu’il y aura des hectomètres de tuyaux à poser. Emplacement pressenti, ai-je ouï dire, le bas du parking du Musée des Impressionnismes.
Depardieu sera Monet
Rencontre de deux monstres : Gérard Depardieu interprétera Claude Monet dans un film dont le tournage est prévu pour le printemps 2010.
Je brûle déjà de voir comment Depardieu incarnera le peintre. L’aspect bourru et enflammé lui va bien, il a tout le charisme nécessaire, et n’aura pas à composer pour jouer les amateurs de bonne chère !
La réalisatrice de ce biografilm est Chantal Picault. Ce sera intéressant de voir comment elle va condenser la longue vie de Monet, quels évènements elle va mettre en avant, lesquels seront passés sous silence. Comment donnera-t-elle du rythme à l’histoire ? Quelle sera l’image de Monet porté à l’écran ? L’analyse subjective du personnage ?
Un indice, d’ores et déjà : Depardieu ne vient pas seul, le casting propose d’autres stars telles que Michel Galabru dans le rôle de Georges Clemenceau et Sandrine Bonnaire dans celui de Blanche Hoschedé-Monet.
On ne sait pas encore qui jouera Camille, Alice, ou Durand-Ruel… Mais on peut imaginer que l’aspect people de Monet sera mis en avant avec ce choix d’une star pour interpréter l’ami le plus illustre du peintre. Et il faudra bien un peu de glamour aussi. A ce titre la dévotion de Blanche à l’égard de son beau-père ne manque pas de passion, mais sans doute de chair. La femme de sa vie, c’est Alice.
Bref ! Un grand film sur Monet, c’est merveilleux, et tous les guides qui traitent de l’impressionnisme vont se précipiter pour le voir dès sa sortie. Parce que les clients nous en parleront, et parce que notre travail s’en rapproche. En guidage aussi, il s’agit de donner en deux heures une certaine idée de Claude Monet.
Etretat
Claude Monet, Etretat, soleil couchant, 1883
A en croire sa production de tableaux, Claude Monet a fait au moins sept séjours dans la petite station balnéaire normande d’Etretat, célèbre pour ses spectaculaires arches de pierres qui plongent dans la mer.
Dès 1864, le jeune Monet peint la Porte et la falaise d’Aval. Il récidive en 1868 avec une « Grosse mer à Etretat », puis revient en 1873.
Enfin, en janvier 1883, Monet se lance dans une campagne de peinture de trois semaines. Il peint dix-neuf toiles. Il sent qu’il n’a pas épuisé le sujet. L’hiver 1885-86, il passe trois mois à Etretat et y exécute la bagatelle de quarante-neuf tableaux, portant à soixante-quinze le nombre total de toiles d’Etretat.
Ce sont les oeuvres faites à la faveur d’un séjour prolongé qui offrent les points de vue les plus originaux.
Selon le mot de Monet, on ne s’imprègne pas d’un paysage en un jour. Le décor est si naturellement pittoresque à Etretat qu’on se contente volontiers du plan le plus banal, saisi sur la plage devant le bourg. Il faut du temps pour rechercher l’originalité, crapahuter de haut en bas des falaises, jouer avec les marées, s’imprégner des possibilités changeantes du lieu.
Bon marcheur, Monet n’a pas hésité à aller assez loin pour trouver des angles intéressants. Le peintre intrépide a choisi parfois des espaces dégagés quelques heures seulement à marée basse, ce qui n’a pas été sans risque. Monet aimait le bord de mer en hiver. Pour retrouver ses lumières, c’est le moment d’aller à Etretat. L’automne offre des couchers de soleil dès 5 heures du soir, et, dans la petite station qui somnole au crépuscule de la saison, on trouve à nouveau de la place pour se garer.
Si vous aimez la photo vous cadrerez en vous posant les mêmes questions que les peintres, plus large ou plus serré ? plus à gauche ou plus à droite ? d’ici ou de là ?, en jouant des éclairages et des perspectives. Mais prudence près des falaises, attention à la mer, aux chutes de roches, et au vent.
Etretat, l’Aiguille et la Porte d’Aval, coucher de soleil
Brume à Giverny
L’automne est plus qu’une autre la saison de la brume.
Le matin elle s’accroche à la vallée de la Seine, paresseuse, jusqu’à ce que le soleil la tire du lit du fleuve.
Elle est chez elle dans le jardin d’eau de Claude Monet.
Sur l’étang aux nymphéas, la brume voile les formes, trouble les contours, dissout les couleurs.
Elle joue, taquine, aux devinettes. Qu’aperçoit-on là-bas, en écarquillant les yeux ? Un petit pont à cheval sur le ruisseau, la barque du jardinier ?
Indécis, on tourne au milieu de ce monde qui flotte. Où aller ?
La brume ferait perdre le nord, à escamoter les lointains.
Aster
Son nom d’étoile lui va comme un gant : l’aster a puisé dans la voie lactée l’idée de ses myriades de petites corolles qui illuminent les jardins d’automne.
En bouton, elle est déjà jolie, avec tous ses petits poings serrés au milieu de son feuillage fin et touffu.
L’attente, pourtant, paraît longue, tandis que doucement l’été fait place à l’automne et que partout les massifs débordent de fleurs. Toujours verte, l’aster attend son heure.
Puis viennent les petits points de couleur, gouttelettes échappées du pinceau.
Quand enfin les couronnes de pétales bleus ou blancs s’écartent, dévoilant une infinité de petits soleils dorés, l’aster se couvre soudain d’une floraison si dense qu’on ne voit plus qu’elle.
Le jardinier est récompensé au centuple des quelques soins qu’il lui a prodigués : l’aster est une bonne fille débrouillarde et accommodante, une fille de la campagne habituée des jardins paysans, solide, robuste, pas une de ces beautés fragiles qu’un souffle d’air fait périr.
Et puis vient l’heure du déclin. L’aster a le bon goût de ne pas s’afficher mourante. Elle signale discrètement qu’elle dépérit en changeant la couleur de son coeur, qui de jaune pâle devient jaune foncé. Puis les pétales se recroquevillent, s’effacent derrière de nouvelles étoiles à peine ouvertes, épargnant au jardinier la corvée de retirer les fleurs fanées.
Quand enfin tout le bouquet est passé, il ne reste plus qu’à couper à ras, en attendant que la plante repousse l’année suivante. La fidélité est le cadeau des vivaces, elles fournissent la trame immuable de nos jardins.
Jean-Pierre Blanchard
Sur une colonne de pierre blanche, le profil en bronze d'un homme coiffé à la mode de l'Ancien Régime se détache sur la silhouette d'une montgolfière. Le monument situé sur la place du Petit-Andely est dédicacé "à Blanchard, ses concitoyens et ses admirateurs".
Blanchard est l'une des gloires des Andelys. Sa maison natale se trouve juste derrière l'église Saint-Sauveur, au numéro 8.
Le petit Jean-Pierre y voit le jour le 4 juillet 1753. Très jeune, il rêve de voler. Il construit un drôle d'engin à plumes, qui ne s'élèvera jamais au-dessus du sol.
C'est l'invention des frères Montgolfier qui va donner un tournant décisif à sa carrière. En mars 1784, quelques mois seulement après les premiers vols en ballon, Blanchard effectue sa première ascension et devient à son tour un des pionniers de l'aéronautique.
Il perfectionne la technique (son ballon est gonflé à l'hydrogène et non à l'air chaud) et se met en tête de traverser la Manche, en compagnie de l'Américain John Jeffries.
Partis de Douvres, les deux hommes atterrissent à Guînes, près de Calais, un peu moins de trois heures plus tard. Ils ont eu chaud, si l'on peut dire : arrivés au tiers du parcours, leur ballon a commencé à descendre. Il leur a fallu jeter par-dessus bord tout le lest, les victuailles, l'ancre et même une partie de leurs vêtements, geste héroïque (on est en janvier) !
L'exploit accompli au péril de leur vie leur vaut une gloire immense. Blanchard l'exploite habilement en multipliant les ascensions. S'il n'a pas été le premier à voler en France, il le sera dans d'autres pays, en Allemagne, en Pologne, aux Pays-Bas…
Il parcourt l'Europe puis se rend aux Etats-Unis. Le 9 janvier 1793, Blanchard s'envole de Philadelphie en Pennsylvanie et atterrit à Deptford, dans le New Jersey. Pas moins de cinq présidents des Etats-Unis assistent à l'évènement, le président en exercice George Washington, et les futurs présidents John Adams, Thomas Jefferson, James Madison et James Monroe !
Rentré en France, Blanchard se marie. Sa femme Madeleine Sophie, aussi intrépide que lui, l'accompagne dans ses démonstrations.
Blanchard meurt en 1809, suite à une chute due probablement à un accident vasculaire cérébral en vol qui l'a empêché de s'occuper du foyer du ballon. Le parachute, qu'il n'a pas inventé mais dont il s'est fait le promoteur, ne lui est d'aucun secours.
Sa femme poursuit seule les démonstrations d'ascension. Elle aussi connaît une fin tragique. Au cours d'un vol nocturne où, parvenue très haut dans le ciel de Paris, elle doit lancer des feux d'artifices, son ballon prend feu. La malheureuse s'écrase au sol, devenant la première femme victime d'un accident d'aéronef. Le monument des Andelys ne l'a toutefois pas associée à l'hommage rendu à son illustre époux. Il est vrai qu'elle n'est pas native de la commune.
360°
Claude Monet – Les Grandes Décorations des Nymphéas au musée de l’Orangerie, Paris.
Pour tous ceux qui sont loin de Paris, le musée de l’Orangerie propose une visite virtuelle à 360° des célèbres Grandes Décorations de Claude Monet. Évidemment, elle ne remplace pas l’émotion de voir en vrai, mais l’effet est bien plus réaliste qu’une photo.
On peut faire défiler tout le panorama des Nymphéas, et retrouver cette sensation de continuité et d’infini coloré, rêveur, qui saisit face au testament pictural du maître de Giverny.
Pour parfaire l’illusion, le 360° permet aussi d’observer le plafond nouvellement refait, avec sa verrière qui fournit un éclairage naturel très doux, et le sol comme si on y était.
Cette prouesse technique du 360° est maintenant accessible non seulement aux institutions comme les musées ou les parcs d’attractions, mais aussi à tout un chacun, par exemple les hôtels et les chambres d’hôtes pour des visites virtuelles de leur établissement, ou encore les agences immobilières ou les particuliers qui souhaitent vendre leur maison.
Pour en revenir aux Nymphéas de l’Orangerie, un regret, la difficulté d’imaginer l’échelle de l’oeuvre dans une salle idéalement vide. On aimerait aussi avoir le détail de chaque panneau. Cela viendra peut-être ?
Kreative
Odile des Cerisiers de l’Aube a eu la gentillesse de me décerner le titre de Kreativ Blogger, une distinction amicale dont je la remercie. Les règles en sont de révéler sept vérités me concernant et de décerner à mon tour l’award à sept bloggers.
Je rêve d’avoir un jour un beau jardin (pour l’instant c’est une prairie), je suis gauchère (mais pas si maladroite), je suis entourée de cinq hommes (dont trois informaticiens), je n’aime pas les smileys (ce sont les rires enregistrés de l’écrit), j’ai essayé sans succès d’apprendre l’arabe (deux ans d’efforts), j’aime les voyages qui ne sont pas touristiques (recherches ou retrouvailles), enfin et surtout j’ai un penchant héréditaire pour les projets un peu fous (le coeur a ses déraisons).
Je vous propose d’aller faire un tour sur les blogs de :
– Snödroppe, ma voisine bloggeuse d’Evreux, pour la passion avec laquelle elle parle de rugby,
– Passiflore, jardinière et chineuse créative, pour son humour léger,
– Aifelle, pour ses bons conseils de lecture,
– Kinneret, pour goûter aux joies de la traduction automatique,
– Yigael, pour la beauté de ses dessins qui donnent envie de s’abonner à Cosinus,
et pour finir un blog collaboratif,
– le Blog de Rouen, pour ses photos superbes !
Bonne découverte !
Les règles :
Insérer une image kreativ blogger, faire un lien vers le blog qui a décerné le prix, donner sept informations inédites sur soi, nommer sept blogs avec le lien, laisser un message sur leurs blogs, afficher les règles.
478 000 visiteurs en 2009
La Fondation Monet vient de faire ses comptes : 478 000 visiteurs ont franchi la porte des jardins de Giverny en 2009, un chiffre qui place cette année parmi les cinq meilleures en trente ans d’ouverture.
La hausse par rapport à 2008 est spectaculaire : + 17 % !
Plusieurs facteurs se sont conjugués pour aboutir à cette affluence record. L’ouverture sept jours sur sept explique la moitié de la progression, l’autre étant due à la météo exceptionnelle, à l’attrait des expositions du musée des impressionnismes, et à l’effort de communication et de publicité déployé par les deux structures.
Une ombre vient pourtant ternir le tableau, la crise sous-jacente. Si la moitié des visiteurs de Giverny vient de l’étranger, l’absence des Britanniques, dont la livre s’est brutalement dépréciée, est flagrante. Les Anglais sont restés chez eux, ce qui se ressent dans les hôtels et les chambres d’hôtes de la région. Les Franciliens, qui représentent les deux tiers de la clientèle française, sont venus plus nombreux, mais ils rentrent chez eux le soir et consomment donc moins.
Pour la première fois la Fondation Monet a mis en place un outil d’analyse de l’origine géographique des visiteurs. Pas encore d’études comparatives avec les dernières années, donc, mais déjà des premiers résultats qui ne manquent pas d’intérêt. On apprend ainsi que les Japonais représentent 6% de la clientèle des jardins de Monet. C’est un très beau chiffre étant donné l’éloignement du Japon, mais un bien petit pourcentage tout de même, qui vient tordre le cou à l’idée reçue que Giverny est envahi de Japonais.
Les chiffres réservent d’autres surprises, les Australiens arrivent avant les Hollandais, par exemple, les Suédois devant les Belges. Il est vrai que les Suédois ont tous lu « Linnéa dans le jardin de Claude Monet », best-seller international de la littérature enfantine écrit par une Suédoise, et qu’il n’y a rien de tel pour donner envie d’entreprendre le voyage…
Les Nymphéas de la Toussaint
On n’avait jamais vu ça : deux courageux nénuphars roses se sont mis en tête de fleurir aujourd’hui sur l’étang de Monet, histoire de fêter la fermeture des jardins ce soir !
C’est la première fois qu’on en voit si tard en saison, alors qu’ils ont coutume de disparaître dès la mi-octobre. Mais l’automne a été doux, hormis le malencontreux coup de froid d’il y a quinze jours. Il fait encore 15° à Giverny cet après-midi. Bien des plantes jouent les prolongations.
Et puis, un deuxième facteur est venu décider les Nymphéas à ouvrir encore leurs boutons : un petit courant tiède les chatouille.
Depuis que les feuilles des arbres se sont mises à tomber dru sur le bassin, les jardiniers entretiennent un léger courant pour les pousser naturellement toutes du même côté. Cette eau venue du sous-sol est moins froide en ce moment que l’eau de surface, ce qui plaît beaucoup aux nénuphars.
Sous son manteau de feuilles dorées, le bassin a un charme automnal et mélancolique. Mais je n’ai pas pu faire de photo des héros du jour, il pleut des seaux à Giverny cet après-midi. Celle-ci date du 19 octobre, avant la chute des feuilles.
Chuchotis à chat
Tout au bout du bassin de Monet, près du petit pont, l’eau clapote contre la vanne.
Quelquefois des grognements s’échappent du petit barrage mobile qui servait à alimenter à la demande le bassin aux Nymphéas avec l’eau de la rivière, pour ajuster le niveau de l’étang.
Les visiteurs se demandent quel est l’animal caché sous les lattes du pont, un cochon ? un chien ?
Ce bruit de succion qui rappelle celui d’une baignoire qui se vide n’intrigue pas que les visiteurs. Ce petit chat du quartier lui aussi est venu écouter.
Installé sur la grille du vannage au milieu des pétasites, il guette les bruits, moustaches frémissantes.
Il a fait preuve d’une grande patience, mais rien n’y a fait, la bête mystérieuse n’est pas sortie de sa cachette !
La passerelle
Après l’ondée, c’est l’heure des farces dans le jardin de Monet.
Le soleil rasant se glisse sous la passerelle pour aller éblouir les nymphéas de l’autre côté.
Le pont japonais, revêtu de sa tenue de camouflage offerte par l’automne, se prend pour les arbres dont il est issu. Il essaie de se fondre dans le décor.
La lumière devient pétillante, réfléchie par les millions de gouttelettes qui traînent encore dans l’air.
Les gouttes s’alignent sous les rambardes en bataillons bien rangés. Suspendues têtes en bas en équilibre, prêtes à se laisser choir, elles défient les lois de la pesanteur.
Les lattes du pont brillent, méditant des traîtrises.
Il ne pleut plus, mais les feuilles des arbres ont gardé des réserves d’averse qui n’attendent qu’une bourrasque pour surprendre l’innocent promeneur.
Reflets d’automne
L’automne a mis le feu aux frondaisons autour du bassin aux Nymphéas de Monet. Des flammes dansantes plongent dans les profondeurs bleues, chapeautées placidement par les feuilles rondes des nénuphars.
C’est un spectacle éphémère et superbe, ce choc des contraires, la rencontre du chaud et du froid, du mouvement et de l’immobilité, de l’air et de l’eau.
Les jeunes artistes se pressaient nombreux ce matin sur les berges pour tenter de saisir le flamboiement de l’automne.
C’est le moment que je préfère du côté du jardin d’eau, quand, las des gammes de verts qu’il a décliné tout au long de l’été, il se souvient qu’il y a d’autres couleurs et les sort subitement de son chapeau.
Le visiteur étonné découvre un tout autre décor, où chaque arbre révèle soudain un potentiel insoupçonné, comme un sportif qui se surpasse sous la pression de la compétition. C’est donc cela que tu avais dans le ventre ! se dit-on face au taxodium devenu roux comme un écureuil, aux buissons de lilas jaune pâle et aux liquidambars qui prennent des teintes vineuses, rouge, bordeaux ou or.
On ne sera plus là pour assister à la défaite ultime, la chute des feuilles desséchées sur les pelouses ou le bassin, la mise à nu des branches et des troncs. La Fondation Monet ferme dimanche prochain à 18h. C’est donc une image glorieuse qu’on emportera du jardin d’eau de Monet. Le jardin de fleurs, en revanche, a déjà rendu les armes, surpris par un gel nocturne précoce. Créées pour s’opposer en tous points, les deux parties du jardin n’ont jamais été aussi dissemblables.
Le jardin de Monet en 1961
Le jardin de Monet en janvier 1961, photo Albert Pillon
En janvier 1961, voici comment se présentait le jardin d’eau de Claude Monet à Giverny, trente-cinq ans après la mort du peintre.
Cette photo d’un grand intérêt documentaire a été prise par Albert Pillon, un Givernois émigré au Québec cinq ans plus tôt. Lors d’une de ses visites dans son village natal, il a pensé à fixer sur la pellicule le fameux bassin aux Nymphéas, motif préféré du chef de file de l’impressionnisme.
Si vous agrandissez la photo, vous pourrez apercevoir les arceaux de l’embarcadère aux rosiers, à peu près au milieu du cliché. Ils permettent de situer l’angle de prise de vue et de comparer avec la restitution actuelle du jardin. Le pont, les bambous, le hêtre pourpre sont hors champ sur la droite.
Certes, c’est l’hiver, une époque où la végétation s’efface, mais le jardin paraît net et entretenu. On est loin de la jungle impénétrable, du bassin partiellement comblé, à l’eau noirâtre, que décrira Gérald van der Kemp quinze ans plus tard.
Les arbres échevelés qui se mirent dans l’étang ont l’air d’être des saules, aucun d’eux n’a survécu jusqu’à aujourd’hui. Mais un saule pleureur se devine sur la gauche, ainsi que des rosiers. Le jardin lui-même donne une impression de vide et de simplicité, loin de l’opulence actuelle.
La petite clôture de barbelés bien symbolique ne dissimule rien au regard des promeneurs qui se tiennent sur le talus de chemin de fer, une disposition fidèle à l’esprit de Monet.
J’imagine les passants de 1961, ceux qui croient apercevoir une banale mare de campagne, et ceux qui savent qu’ils ont sous les yeux le motif d’innombrables chefs-d’oeuvre.
Suspendu entre ce qu’il a été et ce qu’il va devenir, l’étang a déjà en lui ce magnétisme qui attirera bientôt des millions d’admirateurs de tous les coins de la planète.
Expo d’orchidées à Vascoeuil
Si comme Monet vous êtes passionné d’orchidées, vous allez vous régaler à Vascoeuil ce week-end. Dès vendredi après-midi commence la 11e « Magie des Orchidées », une exposition florale qui présentera des centaines de variétés différentes dans des mises en scènes spectaculaires, à travers les salles du château. Emerveillement en perspective !
Le matin, on peut s’initier au rempotage, et même venir avec sa propre orchidée. Mais c’est surtout l’occasion d’en adopter de nouvelles, étranges et originales, jamais rencontrées en jardinerie.
Celle-ci par exemple se nomme Zygopetalum Titanic, une obtention de Vacherot et Lecoufle, des orchidéïstes français.
A la voir, il y a bien de quoi se détendre les zygomatiques : un déguisement de clown entoure une bouche qui rit aux éclats, entre un mignon petit nez rose et une barbe de nain de jardin.
Une impression forte
Château-Gaillard tire son nom de son aspect redoutable. La forteresse conçue par Richard Coeur de Lion était si bien pensée, perchée sur son piton rocheux, avec ses murs immenses et très épais, ses fossés larges et profonds, qu’elle paraissait imprenable.
Pour faire définitivement forte impression sur ses contemporains et surtout sur ses ennemis, le duc de Normandie n’a pas lésiné sur les moyens. Il a même, avant l’heure, usé d’arguments psychologiques de dissuasion.
Voyez-vous les rayures blanches et brunes sur ce mur ? La place forte est entourée de remparts de dix mètres de haut composés de deux sortes de pierres différentes. La pierre blanche est du calcaire du val de Seine, la brune vient des côtes de la Manche.
L’appareillage très régulier met en valeur l’alternance des matériaux, dans un but décoratif.
Oui, décoratif ! Toute l’astuce est là. Ces pierres que l’on fait venir de loin, à grands frais, montrent la puissance de Richard Coeur de Lion.
Elles disent au roi de France, regarde ! Je suis le roi d’Angleterre, je règne sur la Normandie et l’Aquitaine, mon domaine s’étend de l’Ecosse aux Pyrénées. Je suis si riche que je peux me permettre des fantaisies décoratives sur cette citadelle. Ne t’y frotte pas, toi qui n’es qu’un roitelet, tu ne fais pas le poids.
Le bas du mur a perdu son parement de pierres taillées. Il laisse apparaître le remplissage de petits morceaux de pierres et de mortier qui formait la masse entre les deux chemises de pierres lisses.
Cet aspect ruiné n’est pas dû à la seule usure du temps. C’est un démantèlement volontaire, autorisé par Henri IV. Le château avait perdu son rôle militaire dans la France unifiée, mais il servait de repaire à des bandits. Le roi a donc autorisé des congrégations religieuses à venir s’y servir en pierres pour réparer leurs abbayes. Les moines ont pris les pierres du bas, et ils ont laissé celles du haut du mur.
Tout en haut, on aperçoit les fines archères par lesquelles on lançait des volées de flèches sur l’ennemi, pour tenter de le tenir à l’écart.
Tondeuse à tondre
Les moutons sont de retour à Giverny. Ou plutôt les brebis. Depuis les jardins du Musée des Impressionnismes, on entend leurs clochettes tinter, un son pastoral qui replonge dans les siècles passés.
Ces moutons ont l’air bien paisible à première vue, n’est-ce pas ? Ne vous y fiez pas. C’est un commando en mission spéciale, avec la bénédiction de Greenpeace.
Les brebis ne le savent pas, mais elles sont mandatées par les pouvoirs publics, elles ont signé pour le Conservatoire des Sites Naturels de Haute-Normandie. Elles donnent leur assentiment à chaque coup de dents.
Leur tâche dangereuse consiste à repousser un redoutable envahisseur armé de pointes en tous genres, la horde des ronces, des aubépines et des prunelliers.
Cela n’a l’air de rien dit comme ça, mais ce sont des ennemis qu’il vaut mieux prendre au berceau, sinon on s’expose aux pires dangers. Comme les Vikings, ils se plaisent tant en Normandie qu’il n’y a rien à faire pour les déloger. Et une fois qu’ils sont là, tels Attila, rien ne repousse derrière eux.
Il ne faut pas moins que la mâchoire patiente des moutons pour en venir à bout.
On pourrait, bien sûr, laisser la nature reprendre ses droits. En se rapprochant de Vernon, on peut voir ce que cela donne sur la côte Sainte-Catherine, un milieu retourné à l’état de friche et redevenu protecteur pour de nombreuses espèces animales.
Mais les pâturages, qui existent sur ces coteaux depuis le Néolithique, ont du bon aussi. Ils permettent la pousse de toute une flore spécifique des milieux calcicoles, et du même coup l’installation d’une faune d’insectes et de lézards particuliers.
On fauche aussi les prairies, mais les brebis ont de nombreux avantages, c’est plus cool, et en plus on peut les traire, les tondre et les manger pour les remercier des services rendus.
Heureusement, ça non plus, elles ne le savent pas.
La grande allée de Giverny
Depuis plus d’un mois, les capucines recouvrent la grande allée du jardin de Monet.
Une coulée de fleurs orange serpente sur le gravier, au milieu d’un tapis de feuilles vertes.
Les asters mauves moussent de chaque côté pour le bonheur des abeilles, tandis que les hélianthes continuent de dresser leurs têtes jaunes.
« C’est super joli ! » s’exclame-t-on dans toutes les langues.
C’est un peu la carte postale de Giverny en fin de saison, cette allée, et un bel endroit pour se prendre en photo si on aime être dans le cliché.
Environné de toutes parts par les floraisons, avec sa maison à l’arrière-plan, on est vraiment au coeur du décor voulu par Monet.
Jaune de chrome
Dans sa maison, ce n’est pas Claude Monet qui maniait le pinceau. Pour faire repeindre les murs, il engageait un peintre en bâtiment qui recevait des consignes précises sur les couleurs à employer.
C’est ainsi que nous savons exactement ce que Monet souhaitait pour sa salle-à-manger, un jaune de chrome soutenu pour les moulures, un jaune de chrome plus clair sur les murs.
Les mêmes couleurs se retrouvent sur le mobilier, comme ce buffet cauchois qui abrite quelques éléments de la vaisselle bleue collectionnée par Monet.
Cette description précise du coloris attendu paraît être le fait d’un artiste habitué à l’usage des couleurs.
Mais on peut aussi y voir un choix de jardinier.
Christoph Becker, dans « Monets Garten » (éd. Hatje Cantz) estime non sans poésie que le « jaune très clair, presque pâle, rappelle celui des fleurs d’iris » tandis que « le deuxième, vigoureux, est de la couleur des tournesols. »
A vous de venir comparer, les deux fleurs sont présentes dans le jardin de Monet, l’une au printemps, l’autre à la fin de l’été.
Dahlia
Si on le laissait faire, le dahlia ne s’arrêterait jamais de fleurir. On le célèbre en grande pompe début août lors du Corso Fleuri de Sélestat, où paradent les chars décorés de cent mille dahlias en pleine floraison. Deux mois plus tard, au coeur de l’automne, le dahlia est toujours là, plus beau que jamais.
Les jours sont plus courts, les nuits plus fraîches ? Il en faudrait plus pour le décourager. Avec obstination, il continue de produire des boutons floraux jusqu’à ce qu’on l’arrache à l’arrivée des premières gelées.
Pas étonnant qu’un être aussi têtu soit doté d’une grosse tête. Parmi les dahlias de collection présentés dans les jardins de Monet à Giverny, certains sont d’une taille extravagante, aussi volumineux qu’un crâne d’homo sapiens.
D’autres surprennent par leurs formes curieuses, leurs pétales bifides, recourbés, ébouriffés en coiffure de chanteur de rock. D’autres au contraire, et on a du mal à les croire cousins des précédents, évoquent quelque vieille dame méticuleuse élevant l’ordre au rang des beaux-arts : les pétales y sont minutieusement classés par taille, formant un impeccable motif en nid d’abeille.
Monet sans doute aimait aussi les dahlias simples, ceux qui rappellent des marguerites avec leur coeur jaune entouré d’une seule couronne de pétales plats. Ils existent aujourd’hui dans des coloris étranges qu’on peut admirer à Giverny, feuilles lie de vin, fleurs orange…
A voir tant de merveilles on comprend que certains jardiniers se prennent de passion pour le dahlia. C’est votre cas ? La société québécoise du dahlia donne tous les détails sur sa culture. On apprend qu’on peut même manger les tubercules, qui ont un goût un peut âcre qui rappelle celui de l’artichaut. Ou du topinambour, très joli en fleurs lui aussi !
L’odeur du sol mouillé
Les pelouses du bord de Seine, Vernon
J’ai une bonne nouvelle à vous annoncer : la pluie a fait son come back à Giverny.
Sérieux, c’est une bonne nouvelle. La chanson des gouttes dans les feuilles, la délicieuse odeur de tisane qui s’exhale des prairies, depuis trois mois, pour ainsi dire on avait oublié ce que c’était. L’archiduchesse était peut-être contente pour ses chaussettes, mais les vaches faisaient la moue dans les prés transformés en paillassons jaunâtres. Et quand même, on préfère quand elles rient, les vaches.
Remarquez, je comprends les prés. Je serais un brin d’herbe, j’aurais séché sur place tout autant : une seule journée de pluie en trois mois ! Avec la meilleure bonne volonté du monde, comment voulez-vous résister ?
C’est une sécheresse localisée sur laquelle les médias sont restés secs. Parce que tout le monde a eu de la pluie, sauf l’Eure que les nuages ont soigneusement évitée pour une raison obscure.
Les perturbations tournaient autour du département avec une constance stupéfiante, bien exaspérante pour les jardiniers et les agriculteurs. Ou bien les cumulus passaient, stériles, au-dessus de nos têtes. Le baromètre baissait, on annonçait avec optimisme de la pluie, et puis… rien.
Tout a jauni. Le vent soulevait des tourbillons de poussière, on se serait crû dans une contrée aride du sud. La végétation paraissait décalée, tous ces saules, ces aulnes, ces peupliers buveurs impénitents subitement réduits au régime sec.
Si on faisait encore du vin dans le val de Seine, la vendange aurait été exceptionnelle.
La belle saison a bien porté son nom, et cela a fait l’affaire des vacanciers, qui ne raffolent pas des visites sous les parapluies, ça cache le paysage.
Ce matin, donc, enfin, il a fallu ressortir l’imper du coin où il était allé se cacher. Je vous laisse imaginer la tête que faisaient mes clients qui avaient traversé les océans pour découvrir la Normandie et se retrouvaient à patauger dans les flaques, tandis que j’essayais de leur expliquer, extatique, à quel point cette pluie était une bénédiction.
Quand même, on préfère quand ils sourient, les clients.
Les géantes jaunes
Loin au-dessus des yeux des visiteurs de Giverny, les géantes jaunes se hissent sur la pointe des pieds.
Monet aimait la façon dont ces fleurs se marient avec le bleu du ciel, la théâtralité avec laquelle elles dominent les petits humains.
C’est la saison où les hélianthes et les tournesols se prennent pour des soleils en miniature.
Arrivés tout en haut de leurs tiges, ils ont la tête dans les nuages.
Qu’un peu de brise les anime, et voilà qu’une chorégraphie ondulante se joue dans les altitudes.
L’azur sert de toile de fond à leurs têtes couronnées.
Retable et prédelle
Le joyau de l’église Saint-Sauveur au Petit-Andely, c’est ce magnifique retable de l’Adoration des Bergers qui serait selon certains (mais ce n’est pas certain) l’oeuvre du grand peintre Philippe de Champaigne.
A l’origine, cet autel somptueux n’était pas destiné à la petite église du Petit-Andely, mais à l’ abbaye de Mortemer. Les hasards de la Révolution Française l’ont fait arriver ici.
Les colonnes torses avec des enroulements de pampres signent le style baroque, très en vogue sous Louis XIII. On affectionne alors un décor riche et surchargé de dorures. Rien n’est trop beau pour pousser les fidèles à l’adoration, même si cela doit coûter une vraie fortune aux communautés. Les églises ont besoin d’être remeublées, une grande partie de leur décor gothique a disparu dans la tourmente huguenote.
Au 17e siècle, la Contre-Réforme bat son plein. Après le trouble jeté dans les esprits par les guerres de religion, l’Église catholique réaffirme son dogme. Un des moyens médiatiques mis en oeuvre, c’est le retable. Aussi incontournable que le site internet aujourd’hui.
Le retable est un élément décoratif qui se place derrière l’autel, attirant le regard vers ce lieu sacré de la célébration de l’eucharistie. En bas du retable, le tabernacle renferme les hosties qui seront distribuées lors de la communion.
Le retable du Petit-Andely repose sur une prédelle, une frise de tableautins qui rehausse le majestueux tableau et l’éloigne des flammes des cierges. De nombreux retables sont ornés de volets qui étaient refermés pendant les jours de pénitence comme le Carême. On ne voyait alors que la prédelle, ce qui a conduit à la représenter en grisaille. L’effet n’en était que plus saisissant quand, le jour de Pâques, on rouvrait les volets sur le grand tableau aux coloris éclatants, façon télé couleurs après le noir et blanc.
Le retable de Saint-Sauveur n’est pas un polyptyque, mais la tradition de la grisaille pour la prédelle a été conservée.
Les vignettes, qui se lisent de gauche à droite comme une bande dessinée, figurent des scènes de la vie de la Vierge. Elles étaient destinées à soutenir la méditation pendant la récitation du chapelet. Elle semblent dues à l’école de Quentin Varin, le peintre qui, de passage aux Andelys, a suscité la vocation du jeune Nicolas Poussin.
Au-dessus de la prédelle, l’Adoration des Bergers éclate de couleurs. Le regard est attiré par la zone blanche du berceau, le blanc de l’innocence. D’un geste délicat, Marie dévoile l’enfant Jésus aux bergers venus l’adorer. Elle est vêtue de rouge, symbole du sang : elle vient de donner la vie, et de bleu, symbole de son appartenance au monde divin. C’est elle qui fait le lien entre le ciel et l’homme. Son visage est idéalisé, alors que les caractères des autres protagonistes sont plus réalistes.
Joseph, protecteur, se tient en retrait. Il est figuré en jeune homme, une représentation inhabituelle. Les bergers en revanche réunissent tous les âges de la vie. L’un d’entre eux offre un agneau, pattes attachées, préfiguration du destin qui attend le nouveau-né. Mettre en présence la vie et la mort, voilà qui est bien typique du baroque, qui aime confronter les deux versants d’une même médaille.
Le berger qui tient l’agneau est habillé de jaune, la couleur associée à la trahison de Judas. A l’arrière-plan, mains jointes, un berger debout porte une cornemuse repliée sur son bras. Là encore, c’est un symbole. L’instrument contient de l’air, souffle de vie, principe divin, dans une outre de cuir, signe de l’animalité humaine.
L’adoration des rois mages, prédelle du retable du Petit-Andely, grisaille attribuée à l’école de Quentin Varin
Course de côte des anciennes
Amilcar, ça vous dit quelque chose ? Il faut être versé dans l’histoire de l’automobile pour connaître, et pourtant c’est une marque qui a fait rêver les générations de l’entre-deux guerres. Détentrice du record du monde de vitesse, à 190 puis 206 km/h !
Plusieurs Amilcar étaient rassemblées au Jardin des Arts aujourd’hui à Vernon, en compagnie de Peugeot, de Bugatti et d’autres marques plus ou moins familières.
Cent dix ans plus tard, la fameuse course de côte de Gaillon va revivre demain. Il reste peu de véhicules roulants qui datent de la première course, en 1899, mais l’épreuve a perduré jusqu’en 1928 et presque toutes les automobiles engagées pour cette commémoration sont antérieures, elles auraient donc pu y participer à l’époque.
Le public viendra certainement nombreux pour les admirer, comme au temps de Claude Monet. Le peintre n’aurait manqué le spectacle pour rien au monde.
Passionné de vitesse, il a craqué pour une Panhard-Levassor dès 1900, tout en s’assurant les services d’un chauffeur. Il est vrai que, quand on voit la difficulté qu’ont certains de ces vénérables tacots à démarrer, on conçoit que le recours à un spécialiste n’était pas superflu. Un homme de l’art, si j’ose dire.
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