Claude Monet dans la collection Chtchoukine

Le Parlement, les mouettes, Claude Monet 1901

Le Parlement, les mouettes, Claude Monet 1901 huile sur toile 81 x92 cm. Musée Pouchkine, Moscou.

Commencer une collection de tableaux par un Monet, c'est un bon début. La scène se passe en 1898. Le très riche Sergueï Chtchoukine, magnat russe de l'industrie textile et de la finance, fait l'acquisition des Rochers à Belle-Ile auprès du marchand d'art parisien Durand-Ruel. La marine de Monet ouvre la voie à douze autres toiles du maître de Giverny.  

On peut découvrir l'ensemble de ces toiles en ligne, et même des photos de la salle Monet du palais Troubetskoy qui montrent comment les oeuvres étaient accrochées. Tous les tableaux se touchaient, cadre contre cadre, sur deux rangées. Rien que des chefs d'oeuvre : le Déjeuner sur l'herbe, Femme au jardin, Lilas au soleil, une vue d'Etretat, de Dieppe, le Parlement de Londres, deux Cathédrales de Rouen, un Pont japonais, une Prairie à Giverny… Des toiles envoûtantes, magiques. 

Presque tous ces Monet sont encore pour quelques jours à Paris à la Fondation Vuitton, en compagnie des très nombreuses autres pépites de la collection Chtchoukine. Juste avant la révolution russe et l'exil, le collectionneur se passionnait pour l'art de Picasso et de Matisse. Il avait même acquis un tableau de Braque inspiré du château de la Roche-Guyon. Voir sa collection rassemblée dans la capitale française, voilà un projet qui lui aurait certainement beaucoup plu. 

Claude Monet peint par Sisley

Le peintre Claude Monet peignant dans la forêt de Fontainebleau, Alfred Sisely

 “Le peintre Monet dans la Forêt de Fontainebleau”, Alfred Sisley, vers 1865. Huile sur toile 36 x 59 cm, Saarland Museum, Saarbrücken, Allemagne. 

Cet homme au chapeau de paille qui nous tourne le dos, occupé à peindre sur le motif dans la forêt de Fontainebleau, c'est Claude Monet. La toile signée Alfred Sisley est conservée au Saarland Museum de Saarbrück, en Allemagne. Sur la droite, à l'ombre d'un énorme rocher caractéristique de la forêt de Fontainebleau, on devine un autre chapeau de paille. Impossible de savoir qui se cache dessous. Est-ce Renoir, qui peint la Clairière en 1865 ?

Monet a séjourné à trois reprises à Chailly-en-Bière, juste à côté de Barbizon, en 1863, 64 et 65. C'est là que naît son ambitieux projet de Déjeuner sur l'herbe pour lequel Frédéric Bazille posera. D'autres personnes figurent sur la toile préparatoire au grand tableau de Monet, peut-être même Sisley assis à côté d'une jeune femme. Les quatre peintres s'étaient connus à l'atelier Gleyre, à Paris, et aimaient également la peinture en plein air. 

L'oeuvre de Sisley souligne les liens d'amitié qui existaient entre ces jeunes peintres, fréquemment modèles les uns des autres. La palette aux tons très naturels, la touche vigoureuse et large, l'exécution rapide sont déjà celles d'un impressionniste, même si le terme ne sera forgé que près de dix ans plus tard. 

Le papillon petite tortue

papillon petite tortue

Les premières journées un peu tièdes de la fin de l’hiver voient réapparaître les papillons. A Giverny, on observe déjà le vulcain, le paon du jour et la petite tortue, qui ont passé les semaines les plus froides sous forme adulte, cachés dans une grange ou un abri de jardin. 

La petite tortue est l’un des papillons les plus jolis. Son nom vient de ses taches jaunes et brunes qui évoquent les écailles du reptile homonyme. Au bout des ailes, la petite touche de blanc permet de la distinguer à coup sûr de la grande tortue, un autre papillon qui lui ressemble. 

Comme la petite tortue sait tout des couleurs complémentaires, ses ailes orange sont bordées d’une série de petites taches bleues du dernier chic. Vous pourrez les admirer si elle veut bien se poser quelque part. Elle cherche les premiers nectars, mais aussi les rayons du soleil.

Les femelles iront bientôt pondre pour assurer la prochaine génération. La plante-hôte de leurs chenilles est l’ortie, rien à craindre donc pour les précieuses fleurettes du jardin.

Le baptême de Claude Monet

chapelle des baptêmes de Notre-Dame-de-Lorette, Paris

L'austère façade de l'église Notre-Dame-de-Lorette, dans le 9e arrondissement de Paris, ne laisse en rien présager son somptueux décor intérieur. Construite de 1823 à 1836, l'église est magnifiée par un splendide plafond à caissons, des tableaux immenses et des chapelles ornées de fresques sur fond d'or.

La chapelle des baptêmes, que voici, vient de faire l'objet d'une restauration méticuleuse. Pour contrer l'humidité du lieu, le peintre Adolphe Roger avait exécuté ses fresques à la cire froide. Malgré cette précaution, le temps avait fait son oeuvre. L'aspect est à nouveau celui du neuf, et je me plais à imaginer que c'est en ce lieu même que Claude Monet a été baptisé le

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Où est né Claude Monet

rue Lafitte à Paris

C'est dans cette rue étroite du 9e arondissement de Paris, la rue Lafitte, que Claude Monet a vu le jour le 14 novembre 1840. Le peintre ne manquait pas de rappeler que c'était "la rue des marchands de tableaux", heureux sans doute de cette coïncidence.

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Des salamandres

La ville du Havre porte une salamandre sur son blason, souvenir de son fondateur François Premier. Le grand  roi de la Renaissance s'était choisi cet animal "magique" comme emblème. On retrouve la salamandre partout dans les châteaux qu'il a construits, comme par exemple sur cette cheminée du château de Blois. La salamandre y figure à côté de l'hermine, emblème de son épouse Claude de France, fille d'Anne de Bretagne.

Cheminée du château de Blois portant les emblèmes de la salamandre et de l'hermine

Pourquoi la salamandre ? On la croyait capable de résister au feu, donc indestructible. Combien de petites bêtes auront succombé à la curiosité des humains tentés de vérifier ce postulat ?

On laisse désormais les salamandres tranquilles, et c'est

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Les 500 ans du Havre

Vue de la ville du Havre depuis la tour de l'hôtel de ville

Depuis le 17e étage de l'hôtel de ville du Havre, la vue est magnifique, même au coeur de l'hiver. Par delà les pelouses et les fontaines du parvis, le regard porte sur les quartiers reconstruits par Perret et devenus Patrimoine mondial de l'Unesco. A moitié caché par l'une des rares tours qui ponctuent le paysage, le Volcan,

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Le Palais de la Nouveauté

publicité peinte à Vernon pour le Palais de la Nouveauté à Paris

Une publicité peinte en bon état de conservation orne un mur donnant sur la place Barette à Vernon, juste à côté de l’Hôtel de Ville. On peut y lire les coordonnées du Palais de la Nouveauté, qui affirmait offrir « le meilleur marché de tout Paris ». A 70 km de la capitale, une publicité pour un grand magasin ? C’est qu’autrefois

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Claude Monet, La Grande Allée, Giverny

C’est l’un des points de vue préférés des visiteurs de Giverny : du bas de la grande allée qui traverse le jardin de fleurs de Claude Monet, deux lignes de fuite dirigent le regard vers la maison tapie au pied de la colline. Partout, des fleurs.

Lorsque Monet peint cette vue de son jardin en 1900, l’aspect de l’allée principale est toutefois un peu différent. Elle est encore bordée de ces épicéas auxquels Alice tient tant. Ils étaient déjà là à l’arrivée de la famille Hoschedé-Monet en 1883, avec leurs troncs rouges et leurs masses sombres. Monet considérait qu’ils « faisaient du tort à ses plantations. » C’est en jardinier qu’il juge, et non en peintre. Ils veut les faire abatttre. Entre Monet amoureux des fleurs et de la lumière et Alice éprise des arbres, les discussions furent « épiques » selon Jean-Pierre Hoschedé.

Claude Monet, la Grande allée, Giverny

Pourtant, quand on voit l’opulence de ses massifs d’iris plantés sur une butte d’un bon mètre de large, on n’a pas l’impression que les sapins aient été si dommageables aux cultures de Monet. Cette vue avait de quoi lui réjouir l’oeil et lui donner envie de prendre les pinceaux. Les iris étaient l’une de ses fleurs préférées, gracieuse et majestueuse à la fois. La brièveté de leur floraison était certainement une incitation à les peindre. Claude Monet, la Grande allée, Giverny, Orsay

Cette composition en oblique avec les massifs au premier plan est celle qui les met le plus en valeur. Selon le catalogue raisonné, Monet a peint cet angle trois fois, mais l’une des toiles est perdue. Celle ci-dessus se trouve au musée d’Orsay à Paris, la précédente est dans une collection privée américaine. Elles varient un peu, mais sur chacune d’elles on peut observer les taches de fleurs claires que Monet aimait à cultiver au pied des arbres « pour éclairer l’ombre » selon le chef-jardinier Gilbert Vahé.

Deux ans plus tard, Monet récidive, un peu plus tard en saison. Sur cette toile conservée à l’Österreichische Galerie de Vienne, en Autriche, les fleurs sont plus hautes et s’étagent sur trois rangées. Au sol, les capucines rampantes festonnent le gravier, derrière elles des fleurs violettes qui évoquent des asters forment une masse colorée continue, tandis qu’émergent par derrière les fleurs les plus grandes, probablement des dahlias. Ces trois lignes florales de couleurs différentes s’observent toujours dans la restitution actuelle du jardin.

Aux moins trois autres tableaux datés de l’été 1902 par Wildenstein ont été exécutés par Monet. Sur l’un (collection particulière) la grande allée apparaît un peu plus en oblique, Monet se plaçant au pied du massif de gauche. Sur l’autre (collection particulière), il pose son chevalet devant la maison sous l’if de droite et peint en direction du portail. Une troisième, où Monet s’est mis sous l’if de gauche pour représenter l’allée, a été photographiée dans l’atelier de Monet. Elle a malheureusement disparu et n’est connue que par la photo.

Cuphea

Cuphea ignea, la fleur cigare

Des fleurettes en forme de cigarette au bout incandescent, ou de petites bêtes qui tirent la langue : la famille des cupheas est l’une des plus amusantes parmi les fleurs qui s’épanouissent à Giverny.

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Glissade

Carte de voeux lumières de Giverny

Avez-vous bien glissé dans l'année nouvelle ?

C'est comme cela que les Allemands se souhaitent un bon réveillon, einen guten Rutsch, une métaphore très à propos en cette période de froid verglaçant !

En l'absence de neige et de fleurs, il reste le ciel pour s'émerveiller. Voici celui de Giverny

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L’humour du Moyen Âge

truie

Cette truie qu'un fou retient par les pattes, sans doute pour l'empêcher de dévorer du raisin, amuse les paroissiens du Grand Andely depuis cinq cents ans. On s'étonne de découvrir une scène aussi profane dans une église.

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Les anges dans nos campagnes

creche

Crèche de l'église Notre Dame du Grand Andely

Est-ce que Noël vous a donné envie de chanter ? Ou d'écouter des chants de Noël ? On en entend partout, qui nous rappellent ce temps de l'enfance où tout le monde chante sans se poser de questions. 

La joie de Noël, ce cadeau fait aux hommes, s'accompagne de chants depuis toujours. J'avais en tête

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Frédéric Bazille au musée d’Orsay

Exposition Bazille musée d'Orsay Paris

Il était l'ami intime de Claude Monet : le musée d'Orsay consacre jusqu'au 5 mars 2017 une exposition à Frédéric Bazille, (prononcer Basile) l'un des tous premiers impressionnistes.

C'est une gageure. Les oeuvres de Bazille sont très peu nombreuses – on en connaît 52 seulement, réparties un peu partout sur la planète.

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Paréidolie

Tulipe perroquet

Que voyez-vous dans cette image ? Une tulipe perroquet ? Ou bien un profil de visage à la Arcimboldo, assez disgrâcié par la nature ? 

Cette faculté de voir des visages dans les objets ou les plantes porte un nom : c'est la paréidolie. La ville de Marseille

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Deux remords de Claude Monet

Deux remords de Claude Monet par Michel Bernard

La vie du maître de Giverny inspire les romanciers. J'ai lu "Deux remords de Claude Monet" sur la recommandation d'Aifelle, et comme elle j'ai beaucoup aimé ce roman tout en finesse porté par une très jolie écriture.

L'histoire commence par l'évocation du grand ami de jeunesse de Monet, Frédéric Bazille,

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Un Monet à 81 millions de dollars

Et même un peu plus : 81,447 millions de dollars, soit 75, 8 millions d'euros. C'est un nouveau record pour le peintre de Giverny, juste au-dessus du précédent. "Bassin aux Nymphéas" avait trouvé preneur à 80,4 millions de dollars en 2008 à Londres.

Claude Monet, Meule, 1891 Collection particulière

Le tableau de Monet le plus cher du monde, c'est celui-ci. Baptisé sobrement "Meule" il mesure

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Giverny en rose et noir

Giverny

Un peu de rose sur des nymphéas gris et noirs, c'est la rencontre de la dureté du métal avec la douceur de la peluche. 

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Panneau école

Panneau école ancien

Etes-vous touché par la rencontre fortuite d'un panneau de signalisation comme celui-ci ? Il y a dix ans, je m'étais amusée à comparer les panneaux anciens au graphisme bourré de détails et les pictogrammes d'aujourd'hui. Celui-ci, à en juger par la mode vestimentaire masculine, paraît

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Des nymphéas au salon de la photo de Montgeron

Affiche Montgeron 2016 Photo les Rencontres

La ville de Montgeron, dans l'Essonne, a invité dix photographes à son salon annuel de la photo.
Au printemps dernier j'avais exposé à Montgeron de jolies vues classiques du jardin de Monet. Cette fois-ci, je présente "Nymphéas, lumières noires", une série de contrejours sur le bassin de Giverny.

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Le vieux moulin de Vernon

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Voici une photo peu connue du Vieux Moulin de Vernon que j'ai dénichée dans une brocante. Selon l'historien local Jean Baboux à qui j'ai demandé d'expertiser ma trouvaille, elle a été prise dans les années 1930, au moment où le moulin appartenait à un Américain, Mr Griffin.

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A feu doux

giverny-bassin-automne

L’automne s’invite tout en douceur dans le jardin d’eau de Claude Monet. Les feuillages ont perdu leurs verts de l’été pour

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Soirée mousse

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Voici à quoi ressemblait Giverny cet après-midi : la maison rose de Monet émerge d'un flot mousseux d'asters et de dahlias gigantesques en pleine floraison. La méthode de culture givernoise a fait des merveilles avec les dahlias cette année : ils sont démarrés en serre et plantés en place alors qu'ils fleurissent déjà. Grâce à cette astuce, les dahlias ont évité les semaines catastrophiques de ce printemps (rappellez-vous, la crue de la Seine et les inondations…) et profité à fond du bel été qui a suivi.

 

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Amarante dreadlocks

amaranthe-dreadlocks

En fin de saison, les amarantes sont un des clous du spectacle dans les massifs de Giverny. Elles arborent sans complexe des inflorescences aux formes bizarres dans des couleurs qui ne passent pas inaperçues. C'est un fait, les amarantes sont marrantes. 

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Le fourneau de Monet

fourneau-monet

Un énorme fourneau trône dans la cuisine de Monet à Giverny. C’est une cuisinière à bois et charbon de marque Briffault, une entreprise qui avait pignon sur rue avenue de l’Opéra à Paris au tournant du siècle dernier. C’est dans le show-room parisien que le peintre aurait repéré cet appareil et l’aurait commandé pour sa cuisine nouvellement réaménagée. 

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Ariane.

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